La cérémonie d’installation du nouveau bureau régional du MRC à l’Ouest a suscité beaucoup de réactions. Une certaine opinion a salué l’attitude du sous-préfet de l’arrondissement de Bafoussam 1er Gisèle Kamdem. Selon elle, l’administrateur civil a le mérite d’avoir permis à ce parti d’opposition de s’exprimer alors que toutes ses demandes étaient systématiquement rejetées depuis 4 ans. Le 3ème vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh a été appelé à réagir sur le sujet le matin du lundi 22 Août 2022 sur Radio Balafon, une antenne émettant du cinquième arrondissement de la ville de Douala.
« Si on est contraint de dire qu’un préfet est courageux, c’est effectivement parce que l’environnement camerounais aujourd’hui est tel que les sous-préfets préfèrent interdire les réunions de l’opposition notamment du MRC pour ne pas risquer d’avoir des brimades. Or si un sous-préfet refuse de faire son travail légalement prévu par peur de brimades ça veut dire qu’on est en dictature. Il n’y a pas d’autres mots », a affirmé l’opposant au régime de Paul Biya.
Me Simh pense que les autorités administratives ont une telle peur du régime en place à Yaoundé qu’elles n’osent même pas le contrarier. « Si un administrateur lui-même s’autocensure, craint pour sa carrière parce qu’il a posé un acte de son pouvoir, je dis que c’est dangereux. C’est comme si vous allez à la mairie et que le maire refuse d’établir l’acte de naissance de votre enfant parce que ses parents sont du MRC. Cela démontre simplement que le régime fait tellement peur aux administrateurs que ceux-ci sont obligés de ramper, de se coucher devant le pouvoir politique alors que ce n’est pas leur mission d’être couchés », assure l’homme politique. Qui croit cependant qu’on peut dire que le sous-préfet de Bafoussam 1er « a été courageux ». Même si pour lui, « ce n’est pas nécessaire qu’il soit courageux ».
Le numéro 3 du MRC appelle dès lors les sous-préfets à faire comme celui de Bafoussam 1er et « à rendre compte peut-être après ». Il dit souhaiter que les gens « commencent à prendre en main leur destin ».