Cameroun – Médias: Le journaliste Jean-Paul Choun Nyat (Equinoxe Télévision) analyse les récents passages d’Ernest Obama à Canal 2 International et LTM TV

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Sep-2022 - 12h40   8473                      
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Jean-Paul Choun Nyat Facebook
Notre confrère relève les points forts et faibles dans les attitudes du communicant de la FECAFOOT et ses intervieweurs successifs Rodrigue Tongue et Joly Koum lors des interviews qu’il leur a accordées.

Jean-Paul Choun Nyat  pose un regard d’expert sur les deux duels médiatiques auxquels s’est livré le chef du département de la communication de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Ernest Obama , le 31 Août face à Rodrigue Tongue sur Canal 2 International et le 5 Septembre  2022 devant Joly Koum sur LTM TV.  Dans une analyse publiée sur Facebook ce 7 Septembre,  le journaliste en service à Equinoxe Télévision  pointe des « défaillances » des trois acteurs  qui ont « marqué des points à la dimension de leur niveau et sens de professionnalisme ».  Il passe au crible la technique d’interview, la compréhension et la maîtrise du sujet à débattre et la tenue du plateau sont passés au crible.

Choun Nyat  reproche à Rodrigue Tongue d’avoir voulu « coincer » son invité et d’être resté accroché  à son téléphone d’où il semblait tirer ses questions.  Quant à Joly Koum, il pense qu’il « a mal déroulé son sujet » et que comme Tongue, il n’évoluait pas dans son domaine de prédilection. « Ne leur tenons pas rigueur, Rodrigue Tongue et Joly Koum n’évoluaient pas sur leur couloir de prédilection, pourtant des journalistes sportifs plus aguerris en questions de foot, auraient fait mieux, pardonnez la faiblesse humaine de le penser ainsi », explique Jean-Paul Choun Nyat.

 

Voici  dans sa version intégrale la réflexion qu’il a publiée ce mercredi

 

JEU DE QUESTIONS - RÉPONSES À LA TÉLÉ : QUI A BROUILLÉ LE SIGNAL CHEZ LES TÉLÉSPECTATEURS ?

Depuis le passage du Chef Département Communication de la Fecafoot sur Canal 2 et Ltm, le public entend, écoute et lit des milliers de commentaires et analyses sensés et insensés sur les prestations d’Ernest Obama, Rodrigue Tongue et Joly Koum.

Loin des réactions subjectives et émotionnelles observées en fonction des affinités sympathiques ou des relents d’antipathie, des petits calculs d’intérêts inavoués, les trois acteurs ont chacun marqué des points à la dimension de leur niveau et sens de professionnalisme, et c’est tout à leur honneur.

Cependant, durant ces émissions très courues, ce trio a brillé par des défaillances qui ont laissé des milliers de téléspectateurs insatisfaits.

Esquisse de lecture triangulaire de la technique d’interview, la compréhension et la maîtrise du sujet à débattre, puis la tenue du plateau. L’erreur étant de l’humain, les trois protagonistes ont commis plusieurs durant ces émissions.

- Erreur 1 : Rodrigue Tongue de Canal 2 a fait fi du principe du jeu de questions - réponses, interrompant systématiquement l’invité dans son rôle de bien informer, renseigner et édifier le public sur l’actualité foisonnante à la Fecafoot ( dénonciations des non-dits de l’assemblée générale ordinaire, la dissolution de la LFPC, l’exclusion du président du CTFP, les suspicions de flou dans le contrat Fecafoot - One All Sports Equipment, participation des lions au mondial dans deux mois, etc. )

Mais très obsédé par la vieille mauvaise habitude de vouloir à tout prix << coincer l’invité >> sur le plateau, le présentateur de la chaîne verte par ses interruptions intempestives faisant office de relances, a empêché Ernest Obama de communiquer, et donc brouillant par ses interférences, la théorie de Lasswell au fondement de toute communication, contraignant ainsi la Fecafoot aux prolongations-rattrapage à Ltm pour une interview pourtant dite <<exclusive>> au départ, bien dommage !

Erreur 2 : Compréhension et maîtrise du sujet abordé. Des questions et relances des présentateurs, transparaissaient une impréparation, avec un Rodrigue Tongue déconcentré par les questions lui parvenant et son invité de lui demander avec insistance de le fixer quand il lui parle et non se coincer à la lecture des questions qu’il n’a pas pu formuler pour les lui poser. Quoi de plus horrible pour un présentateur consciencieux d’être rappelé à l’ordre en mondovision par son invité toutes les minutes !

Et justement sur ce terrain là, Joly Koum est allé de digressions en digressions, Obama dans sa posture d’ancien présentateur lui rappelant qu’il perd de précieuses minutes sur des questions déjà abordés et évacuées.

Il se dénote aussi que le grand Joly a mal déroulé son sujet, pourtant la thématique était unique et même inscrite à crever la vue au bas l’écran << Fecafoot : la suite de l’affaire...>> Conséquence, le grand Joly s’est éloigné du sujet en revenant sur le passé professionnel de son invité, lui extorquant des avis bien connus de tous sur son ancien employeur et ex-collègues. Pour preuve, le nombre de morceaux choisis de la plateforme Mediatude sur ce réchauffé en dit long. Ne leur tenons pas rigueur, Rodrigue Tongue et Joly Koum n’évoluaient pas sur leur couloir de prédilection, pourtant des journalistes sportifs plus aguerris en questions de foot, auraient fait mieux, pardonnez la faiblesse humaine de le penser ainsi.

Erreur 3 : Tenue du plateau. Au cours de ces entretiens, les deux présentateurs n’ont pas fait le distinguo entre Obama le journaliste et Obama le communicant corporate, une confusion de rôles qui les a tous les deux embourbés.

Erreur de l’invité : Ernest Obama à Canal2 international comme à Ltm est malgré tout, resté concentré sur son sujet, recadrant ses interviewers toutes les minutes sur les pertes de temps et dénonçant leurs techniques de diversion qui irritaient bien la majorité de téléspectateurs.

Son erreur, avoir fait plus prévaloir sa casquette de journaliste et moins celle de communicateur, se laissant détourner de son objectif principal par un échange sur son passé professionnel qui n’avait aucun lien au thème du débat.

Évoquer l’appel reçu du philosophe Fridolin Nke qui voulait rencontrer Samuel Eto’o n’avait pas sa place dans son message. Sa tentative d’imposer l’omerta sur la collaboration tumultueuse entre le Président Samuel Eto’o et le Président du CTFP, d’ailleurs le Général Semengue a démenti les assertions de Ernest Obama. D’autre part, ses déclarations sur son passé occupent plus l’espace public avec les répliques incendiaires de ses anciens collègues. Tout cela a bien dilué sa véritable raison d’être à la télévision et partant presque toute sa communication.

Pour cette liste non exhaustive des erreurs à ne pas commettre observées à ces deux émissions télé sur Canal 2 et Ltm, il faut conclure que le public a regardé 03 bons journalistes mais deux mauvais interviewers et un mauvais communicateur.

Jean Paul Choun Nyat

Journaliste et Expert en Communication diplômé de l’ESSTIC.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
 @t_b_d
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