La ville de Garoua est tenue en haleine depuis quelques jours par l’affaire du décès du jeune Ali Youssef au lamidat de Garoua, dans des circonstances troubles. Une partie de l’opinion soutient que la mort du jeune homme est survenue à la suite de sévices corporels insupportables dans les geôles de  cette chefferie traditionnelle, et que le lamido Ibrahim El Rachidine en est le commanditaire.

Dans une mise au point rendue publique ce jeudi 3 février 2022 par le lamidat, cette version est complètement battue en brèche,  et l’on apprend qu’Ali Youssef est mort des suites d’un « arrêt cardiaque », alors qu’une cure de désintoxication avait été engagée pour tenter de l’extraire de l’emprise des « psychotiques », qui l’avait rendu violent y compris à l’égard de sa maman.

Le communiqué indique qu’il a été « conduit sur demande express de sa mère au lamidat car cette dernière ainsi que de nombreux membres de la famille présents attestaient de ce que celui-ci, sous l’emprise des psychotiques, voulait attenter à la vie de sa maman. Le jeune sera maitrisé et conduit au lamidat par la garde qui l’a interné dans une des chambres d’accueil du lamidat sous bonne surveillance, tout en s’assurant de l’alimentation normale du neveu du lamido. Le lendemain vers 17h, après avoir pris son bain lui-même et commençant à se remettre de son état normal, il a été pris de vomissements dû à la désintoxication qui avait commencé à la veille. Malheureusement, pendant que les dispositions sont prises pour l’amener à l’hôpital, il rendra l’âme », lit-on dans ce document qui porte le sceau du lamidat de Garoua.

Le royaume dément formellement l’implication du lamido dans la mort de son neveu, et déplore une campagne visant à ternir son image. Il importe de préciser que la dépouille du garnement a été exhumée sur autorisation du Gouverneur de la région du Nord, Jean Abate Edi’i, pour besoins d’enquête.