Cameroun – Réaction: Hervé Emmanuel Nkom (RDPC) fustige l’attitude du Sous-Prefet de Bafoussam 1er dans la crise au MRC-Ouest

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 05-Aug-2022 - 13h24   10843                      
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Hervé Emmanuel Nkom Archives
Le membre du comité central du parti « proche du pouvoir » qualifie l’acte qui a consisté à signer une «autorisation spéciale» à des militants mécontents du MRC de « bêtise » et d’acte de « zèle inutile ».

Le 2 Août 2022, le sous-préfet de l’arrondissement de Bafoussam  1er, Aboubacar Garba, délivrait une « autorisation spéciale » à des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) installés dans la région de l’Ouest et en colère contre leurs hiérarchies locale et nationale. Ce document leur permettait d’organiser une conférence de presse le lendemain dans un  contexte marqué par les interdictions systématiques des activités publiques des opposants au régime de Yaoundé. Ce qui a fait dire à plus d’un que le chef de terre de Bafoussam 1er voulait par son acte aider à détruire un parti politique gênant pour les actuels gouvernants.  Cet  avis est partagé par Hervé Emmanuel Nkom, un des membres titulaires du comité central du RDPC au pouvoir au Cameroun.

Intervenant  dans sa posture de consultant d’ABK Radio le 4 Août 2022, le banquier de profession a déclaré qu’il fallait dénoncer l’attitude d’Aboubakar Garba qu’il a jugée « inacceptable » et « contraire à la démocratie ». Evoquant l’ « autorisation spéciale » délivrée, il l'a assimilée à une manoeuvre pour « casser un parti ». Ce qui selon lui n’est pas le rôle du RDPC auquel il appartient.  « L’objectif du RDPC ce n’est pas de détruire le MRC. C’est être devant lui au suffrage universel. Ce n’est pas du zèle, c’est de la bêtise. Je pense qu’il n’y  a plus de place dans une modernisation de l’administration, pour des fonctionnaires qui font alors du zèle inutile », a clamé Hervé Emmanuel Nkom.

 

Voici en texte l’intégralité de sa  réaction dans la matinale d’ ABK Radio du 4 Août 2022

«  J’ai fait l’école d’administration en France. L’administration n’est pas un organe de base du RDPC. Il y a des actes de l’administration que nous devons dénoncer même en étant du RDPC. Ce n’est pas pour nous servir. Il n’est pas normal que l’administration même de près,  même déguisée se mêle de près ou de loin  dans la vie d’un parti politique. Ce qui s’est passé là est quelque chose d’inacceptable. C’est contraire à la démocratie. L’administration n’a pas cette mission. C’est comme auparavant, mes amis de l’administration territoriale s’étaient donné le jeu d’aller désigner qui est la vraie UPC et qui est dirigeant de l’UPC. Ce n’est pas allé loin ! Puisque électoralement, ils ont fait perdre à ce parti le Nyong-Et-Kellé à cause de cela. Je vous fais remarquer que Cabral  n’a été élu à Boumnyebel que parce que l’UPC était éteint. On ne savait plus qui était dedans, c’était devenu une maison close.

Je ne comprends pas ce qu’on appelle « autorisation spéciale ». Quand vous êtes dans un parti et que vous n’avez plus place dedans, vous pouvez aller inviter les journalistes et vous parlez là-bas. Tant que vous ne portez pas atteinte à l’ordre public c’est votre problème. Mais on n’a pas une autorisation à donner  à quelqu’un qui est un dissident  d’un parti. Je ne suis pas heureux quand les gens veulent casser un parti. Un parti aussi important  même s’il n’a pas été aux élections, comme le MRC, ce n’est pas notre rôle. Notre rôle c’est de faire que si nous ne sommes pas d’accord comme c’est le cas, que notre position, notre projet de société soit mieux présenté, mieux représenté par les gens  pour montrer que nous avons une société de  confiance. Mais si vous allez passer votre temps avec des supplétifs  qui croient vous faire plaisir, mais qui en fait vont porter un coup de canif sur l’Etat de droit et le respect de l’intérêt général, je ne suis pas d’accord.    

C’est curieux. C’est d’une curiosité qui ne me plait pas du tout parce que c’est contraire à l’intérêt du RDPC qui n’a rien à voir. L’objectif du RDPC ce n’est pas de détruire le MRC. C’est être devant lui au suffrage universel. (…) Ce n’est pas du zèle, c’est de la bêtise. Je pense qu’il n’y a plus de place dans une modernisation de l’administration, pour des fonctionnaires qui font alors du zèle inutile. Je n’ai pas besoin du soutien du sous-préfet de Douala 5ème pour conquérir ma région. Mettez-moi en compétition ici. Appelez Nintcheu, Cabral, je vais les étaler en deux minutes. Ce sont mes œuvres et ma posture qui militent pour mon élection. Ce n’est pas le soutien indirect. »   

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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