Cameroun – Réaction: Me Roland Dieuwou (MRC) répond aux politiques qui critiquent les actions de la « nouvelle opposition »

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Jul-2022 - 17h06   9239                      
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Me Roland Dieuwou capture d'écran
Le cadre du parti de Maurice Kamto s’étonne de savoir que des leaders qui revendiquent 30 années d’opposition au régime Biya et disent posséder la bonne formule n’aient pas pu attendre leur objectif.

Après les piques reçues cette semaine  des vieux opposants, Anicet Ekane et Cyrille Sam Mbaka, un représentant de ce que certains appellent la « nouvelle opposition », celle qui a émergé lors de l’élection présidentielle d’Octobre 2018 réagit. Son nom est Roland Dieuwou. C’est un avocat de profession et  cadre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Il a répondu  ce 21 Juillet 2022 sur Radio Balafon aux accusations d’individualisme, de volonté de positionnement et aux critiques émises sur l’importance du combat en cour pour la réforme du code électoral.     

« Je ne vais pas jouer au jeu qui consiste à vouloir démontrer que « c’est nous les plus beaux, c’est nous les plus intelligents ». Je voudrais simplement vous renvoyer à des images. Si vous êtes un médecin et que vous prétendez détenir la thérapie pour soigner un malade, est-ce que vous passez le temps à dire aux gens  que vous  avez soigner  depuis  30 ans et que ceux qui essaient de soigner aujourd’hui sont  mauvais médecins?   Est-ce que c’est pertinent de faire ça ou alors, c’est mieux, parce que vous êtes l’excellent médecin, de soigner le malade directement ?  Vous ne pouvez pas prétendre être maître dans l’art du changement, vous ne pouvez pas prétendre avoir trente années dans l’art du changement  et n’avoir pas changé. Et quand même avoir le courage de rappeler à tous ceux qui essaient sans prétention mais qui essaient, mais qui ne vont pas réussir parce que c’est vous qui savez. Je suis d’accord que c’est vous qui savez. Comme vous savez, faites ! », a-t-il  déclaré en réponse à  ceux des anciens  de l’opposition des années 1990 qui prétendent avoir la meilleure stratégie.  

En réponse à la proposition de transition de 3ans formulée par Cyrille Sam Mbaka, il répond : « c’est le débat de la poule et de l’œuf. C’est son droit de proposer cela. Comment on créée les conditions  pour imposer la mise en place de ces trois ans de transition ? Ça se fait de manière automatique ? Ça se fait tout seul ?  La question est de savoir si les institutions fortes se mettent en place sans intervention humaine ou ce sont les hommes qui mettent en place ces institutions. Voilà le débat. J’ai lu un compte-rendu dans lequel il s’offusque par exemple  de l’idée d’un Messie, etc.  J‘estime d’ailleurs que je ne vois pas trop qui sont ceux qui sur la scène politique se présentent comme un Messie ».

Me Roland Dieuwou dit qu’il faut dépasser la distinction opposition-pouvoir au Cameroun  au motif qu’elle ne correspond  pas à la réalité  selon lui. Il explique alors qu’il y a un camp politique qui est pour la conservation de l’ordre établi et un autre qui est pour le changement. Et d’illustrer : « Quand on retient la distinction opposition-pouvoir beaucoup de partis conservateurs  de l’ordre établi se présentent comme des partis de l’opposition ».

Le secrétaire national du MRC en charge des Affaires. Juridiques et Judiciaires pense que s’il faut mettre toute l’opposition ensemble, ceux qui bataillent pour conserver le pouvoir comme ceux qui veulent le changement « cela ne peut tout simplement pas marcher ».

Il propose que chacun des acteurs politiques fasse ce qu’il pense être le mieux pour le Cameroun et que  le peuple apprécie, mais relativise aussitôt en dressant un constat.  « Le problème c’est que quand le peuple apprécie, quand il estime que certaines formations politiques, certains leaders   sont plus à même d’incarner leurs aspirations d’espoirs et de changement, beaucoup d’autres acteurs ou formations politiques estiment que c’est un tort, qu’il n’aurait pas dû accepter le soutien du peuple, qu’ils auraient dû dire que « non, il faut que ce soient plutôt ceux qui sont là depuis 30 ans qui soient devant »   

 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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