De nombreux artistes camerounais qui ont eu du succès dans les années 70, 80 ou 90 ont très souvent du mal à joindre les deux bouts, au crépuscule de leur carrière. Les cas les plus illustratifs sont ceux de Messi Martin, Nguea La Route, ou encore Marthe Zambo. Les premiers ont rendu l’âme parce qu’ils n’avaient pas de moyens financiers considérables, qui auraient pu leur permettre de bénéficier de soins de qualité. Quant à la troisième personnalité, on se souvient que l’année dernière, le ministère des Arts et de la Culture lui a accordé une aide substantielle afin qu’elle puisse se soigner, mais également pour payer son loyer. Cet élan de commisération du gouvernement est intervenu quelques jours après l’appel à l’aide qu’elle avait lancé à travers les médias.
Si l’on analyse la dernière sortie médiatique de l’artiste Salle John dans le cadre du programme de divertissement «Entrevue Mag», diffusé sur la CRTV, samedi dernier, ces situations humiliantes mais toutes aussi récurrentes, ne sont pas dues au fait qu’il n’y avait pas assez d’argent dans le Showbizness à l’époque comme c’est le cas aujourd’hui, mais certainement à une mauvaise gestion des royalties générées par leurs chansons. À en croire ce vétéran de la musique, les artistes musiciens camerounais se faisaient également beaucoup d’argent à son époque.
«Nous aussi quand on était jeunes, on gagnait ces millions. La SOCADA est témoin, la SACEM est témoin, un seul titre qu’on appelait «paio Yabassi», me ramenait 900 000 FCFA. À l’époque j’avais un million et quelques. J’étais comme un colibri. J’étais heureux, et j’ai su économiser ces petits moyens là. C’est vrai qu’aujourd’hui ce sont les mêmes moyens, mais à double perception. Avec le souffle que j’ai aujourd’hui et mon âge je ne peux pas me comparer aux jeunes de l’heure. Les médias, les droits d’auteur, c’est pour eux», a-t-il confié à Eric Christian Nya, présentateur de l’émission Entreveue Mag.