La médecine moderne et la médecine traditionnelle peuvent cheminer ensemble et produire de bons résultats. C’est ce que soutiennent le Professeur Ouba Razak, razothérapeute, expert en sciences d’investigation et traitement des phénomènes paranormaux et le gynécologue et tradipraticien Emmanuel Nkwetta. Au cours de la conférence de presse qu’ils ont animée le 14 Septembre à l’hôtel Lewat, à Douala, les deux hommes ont montré les avantages d’une collaboration entre les deux types de médecine en mettant l’accent sur la valorisation de la médecine dite « Africaine ». « Je dis aux Africains que si vous avez un problème et que, arrivé à l’hôpital, on ne trouve pas une solution, faites recours à la médecine traditionnelle », a conseillé le Docteur Emmanuel Nkwetta, fort de sa double expérience de gynécologue et médecin traditionnel spécialisé en voyance depuis l’âge de 6 ans. Bien qu’exerçant la gynécologie en Allemagne, il dit être contacté tous les jours pour des consultations de médecine traditionnelle. Il assure que l’on peut suivre les deux traitements de façon simultanée.
Le Professeur Ouba Razak e réjouit de l’évolution des mentalités. Pour lui, le fait que la médecine traditionnelle soit considérée avec plus de respect au Cameroun est une bonne chose. Cette considération a pris la forme d’une loi en gestation laquelle devrait permettre dans des délais courts une pratique codifiée de la médecine traditionnelle au Cameroun. « En ce qui concerne la médecine traditionnelle qui est appelée actuellement la médecine africaine, nous sommes dans un champ de compétition. Le monde est en train de se redessiner. Nous aurons notre médecine africaine. Et déjà, nous attendons la loi qui va lui permettre d’exister de façon officielle. C’est-à-dire l’Ordre National de la médecine traditionnelle africaine qui sera promulguée inchallah par le chef de l’Etat dans quelques jours », annonce le razothérapeute. Selon lui, une fois que ce sera fait, la médecine traditionnelle interviendra jusque dans les centres de santé conventionnels.
« Dans notre ordre de loi, nous avons demandé, puisque les hopitaux publics, c’est l’argent des contribuables, quand on parle de la santé publique ce n’est pas seulement celle des tradipraticiens . C’est la santé du public camerounais. Donc dans les hopitaux publics, on aura un pavillon de la médecine africaine où nous aurons des accoucheuses traditionnelles comme par le passé, les rebouteurs des os, les masseurs traditionnels parce que nous avons constaté que souvent dans les pavillons de la maternité, vous avez le phénomène des pertes de bébés. C’est parce qu’on a souvent pris des jeunes filles qui négligent les enfants. Nous aurons des vieilles mères qui vont s’occuper de la naissance, des jeunes mères », fait savoir Ouba Razak.
La médecine africaine a connu ses moments de gloire au plus fort de la pandémie du Covid-19. Le président de la République Paul Biya, en a lui-même fait la promotion en recommandant la prise en compte des « solutions endogènes ». Ce qui a amené les autorités sanitaires à prendre attache avec les « tradipraticiens » et envisager un cadre légal pour l’exercice de leur activité.