"... Ma prochaine collection, "Vogue Afrique", qui sera présentée fin septembre à Paris... sera résolument d’inspiration africaine, mais très sobre et épurée, sur tissu uni. Je la veux élégante avant tout... "
Beau, jeune, talentueux, intelligent, calme, c’est Imane Ayissi. Danseur, mannequin, et styliste, il nous impressionne par son parcours et sa façon de réussir tout ce qu’il entreprend.
Issu de la famille des Ayissi (Le Duc, Chantal…), il a fait parti du ballet national du Cameroun. Il a dansé pour Mekongo Président, Beti Beti, Yannick Noah, pour ne citer que ceux là, car vient s’y ajouter une liste de noms internationaux (dont sa dernière participation dans le clip de Mylène Farmer).
Comme mannequin, il a défilé pour les plus grands (Cardin, Dior, Valentino, Giovanni Benotti…), a posé pour les plus grands joailliers parisiens (Cartier, Van Cleef, Boucheron…), et pour de prestigieux photographes et peintres.
Comme Styliste, alors là on reste bouche bée, parce que ses tenues sont belles, très belles. Talent qui a commencé à se dessiner, quand une de ses tantes lui offre une machine à coudre. Tenez-vous tranquille, il se met à coudre des robes pour sa mère et ses sœurs. Il est l’auteur jusqu’à présent de 8 collections, dont la dernière intitulée « Glamour forever » ne présentait que des robes noires. Chacune de ses créations, robe ou bijou, est unique.
Est-ce de cette vie que vous rêviez tout petit ?
Non, pas vraiment. Je ne pensais pas alors que les choses iraient dans cette direction et jusqu’à ce point. Ce qui m’attirait avant tout, c’était d’être sur une scène. Tout ce que j’ai fait ensuite a découlé de cela.
Vous êtes danseur et styliste, d’accord, mais comment en êtes-vous arrivé au mannequinat ?
Ça s’est enchaîné naturellement avec le reste, d’abord au Cameroun, où j’ai travaillé en amateur pour des stylistes tels que Blaz Design, Madé Jong, Jemann. J’avais déjà alors des contacts avec des agences de mannequinat à Paris. Quand je suis arrivé en France, j’ai démarché auprès d’elles, mais sans succès. Comme je ne me décourage pas facilement, j’ai fait faire à mes frais mes premières photos et mon premier book. Je suis ensuite allé à la rencontre de mannequins professionnels et de créateurs, qui m’ont introduit dans le milieu de la mode parisienne. J’avais par exemple participé au défilé de lancement de la maison Ly Dumas, où étaient présents beaucoup de mannequins connus, comme Katoucha, Rebecca, Kimi Khan, Margaret… C’est ainsi que j’ai commencé à travailler en free lance pour différentes maisons, soit pour des photos, soit pour des défilés. On m’a vu sur des pages de publicité dans la presse, ou encore lors d’expositions de photos,
comme celle que j’ai réalisé avec Elias pour de grands joailliers de la place Vendôme à Paris. J’ai aussi posé en couple ou en groupe avec des mannequins célèbres, comme Estelle Halliday. Des nombreux photographes avec qui j’ai travaillé, certains sont devenus de vrais amis, comme Elias, Marc Robin, Stéphane de Bourgies, Alain Herman, ou encore l’Américain Ernest Collins.
Qu’avez vous le plus facile à faire des trois ? Et lequel vous donne le plus de plaisir ?
J’aime tout à vrai dire, et je fais ces trois activités avec un égal plaisir. Le point commun entre ces trois métiers, c’est la scène, et c’est l’endroit où je me plais.
Vous n’en êtes pas loin, mais avez vous déjà pensé à faire du cinéma ?
J’ai joué le deuxième rôle de Phèdre avec Fanny Ardant au théâtre, mais c’était un rôle muet. J’ai aussi fait pas mal de silhouettes dans des films ou téléfilms. Disons que je ne connais pour l’instant qu’une petite partie du métier d’acteur…
Vous créez aussi vos bijoux, dites-nous, qu’est ce que vous ne faites pas ?
Je suis styliste, quand on crée on doit savoir tout créer, et ne pas s’arrêter à tel ou tel endroit car on ne sait pas faire. C’est l’imagination qui prime.
Quel est votre objectif aujourd’hui ?
Mon principal objectif aujourd’hui, c’est de m’installer professionnellement comme créateur de mode : avoir un studio de création, avoir un réseau de revendeurs, et pourquoi pas ma propre boutique. Mais ça ne se fait pas du jour au lendemain, il faut des sponsors, un appui financier, que je recherche actuellement. Ça c’est un projet important et concret.
J’ai aussi beaucoup d’autres projets en tête, qui attendent leur heure…
Des projets (au) pour le Cameroun ?
C’est à voir. Disons que la dernière fois que je suis allé au Cameroun pour
présenter mes créations, cela s’est mal passé puisqu’on me les a volées… C’est dommage de subir ces choses dans son propre pays. Pour l’instant je mets un peu le Cameroun entre parenthèses, même si c’est mon pays, que je l’aime, et qu’il est toujours présent dans mon esprit.
Qu’avez vous en préparation ?
Ma prochaine collection, « Vogue Afrique », qui sera présentée fin septembre à Paris. Elle sera dédiée à toutes ces femmes qui ont servi de lumière et de miroir au monde du spectacle, du cinéma, du théâtre, de la chanson, etc… Je travaille depuis quelques mois sur cette collection, qui sera résolument d’inspiration africaine, mais très sobre et épurée, sur tissu uni. Je la veux élégante avant tout.
Que pouvez-vous nous dire d’autre que le public ignore de vous ? Et votre cellule familiale ?
J’ai toujours fait un distinguo entre ma vie publique et ma vie privée et je n’ai pas pour habitude de parler du privé en public… Certains journalistes essaient parfois de me tirer les vers du nez, mais c’est peine perdue. J’entends ou je lis quelquefois des choses sur ma vie privée, dont je suis le premier surpris. A vrai dire, cela m’amuse plus qu’autre chose…(rire…)




