Nations Unies: António Guterres: les clivages géopolitiques sapent le travail du Conseil de sécurité

Par AA/ New York / Mohammed Tariq | AA
NEW YORK - 20-Sep-2022 - 18h45   3857                      
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Antonio Guterres, SG UN/ONU AFP/Getty
Le chef de l’ONU s’exprimait à l'ouverture de la semaine de discussions de haut niveau de la 77e Assemblée générale des Nations Unies au siège permanent de l'Organisation internationale à New York

Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a averti mardi que « les clivages géopolitiques actuels sapent le travail du Conseil de sécurité et le droit international ».

Le chef de l’ONU s’exprimait à l'ouverture de la semaine de discussions de haut niveau de la 77e Assemblée générale des Nations Unies au siège permanent de l'Organisation internationale à New York, avec la participation de chefs d’État et de gouvernement de plus de 110 pays, dont le président turc Recep Tayyip Erdogan.

« Notre monde est en péril, il est paralysé. Les clivages géopolitiques actuels sapent le travail du Conseil de sécurité, le droit international, la confiance et l’espoir que les gens ont placé dans les institutions démocratiques. Ils sapent les possibilités de coopération internationale (…) Nous ne pouvons plus continuer ainsi », a déploré Guterres lors de sa prise de parole.

Et le chef de l’ONU d’ajouter : « À un moment donné, les relations internationales semblaient se diriger vers un monde G2 (monde bipolaire) et maintenant nous risquons de nous retrouver dans un monde G-zéro (sans pôle) avec zéro coopération, zéro dialogue, zéro règlement collectif des problèmes ».

« Nous vivons dans un monde où la logique de coopération et de dialogue est la seule voie possible. Aucune puissance ou groupe ne peut mener la barque tout seul et prendre des décisions de manière unilatérale (…) Il nous faut une coalition mondiale », a expliqué le responsable numéro 1 de l’ONU.

Le secrétaire général des Nations Unies a identifié trois domaines dans lesquels cette coalition mondiale doit de toute urgence surmonter ses divisions et agir de concert : Il s’agit, en premier lieu d’instaurer et de maintenir la paix.

António Guterres a évoqué le conflit en Ukraine, déclarant : « L’invasion russe de l’Ukraine a déclenché une destruction et des violations massives des droits humains et du droit humanitaire international ».

Concernant la situation en Afghanistan, Guterres a déclaré : « L'économie est en ruine et plus de la moitié de la population afghane est confrontée à une faim aiguë, tandis que les droits de l'homme, notamment les droits des femmes et des filles, sont violés ».

« Dans l'Est de la République démocratique du Congo, les groupes armés sont actifs et les tensions régionales s’enveniment », a souligné Guterres.

« En Éthiopie, les combats ont repris, ce qui implique l’impératif pour les parties de cesser immédiatement les hostilités et de revenir à la table des négociations », a-t-il ajouté.

Le chef de l’ONU a abordé également la situation dans la Corne de l'Afrique, « où une sécheresse sans précédent menace la vie et les moyens de subsistance de 22 millions de personnes ».

« En Libye, les divisions continuent de menacer le pays. En Irak, les tensions persistantes menacent la stabilité du pays. En Israël et en Palestine, les cycles de violence se poursuivent sous l'occupation, et les perspectives de paix basées sur la solution à deux États sont de plus en plus compromises », a indiqué le secrétaire général des Nations Unies.

Le haut responsable onusien a souligné également que « la violence et les difficultés en Syrie sont toujours d’actualité... et au Myanmar, la situation humanitaire, celle des droits de l'homme et la situation sécuritaire, ne cessent de se détériorer de jour en jour ».

Selon António Guterres, la coalition mondiale peut agir de concert dans deux autres domaines à savoir : « la lutte contre le changement climatique et l’abandon des combustibles fossiles, ainsi que la coopération pour atteindre les objectifs de développement durable ».

« Trouvons donc à nos problèmes communs des solutions communes, fondées sur la bonne volonté, la confiance et les droits de tous les êtres humains. Travaillons ensemble, comme une coalition mondiale, comme des nations unies », a conclu le chef de l’ONU.

 

AA/ New York / Mohammed Tariq





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