RDC: un officier supérieur de l’armée accusé de haute trahison en pleines tensions entre Kinshasa et Kigali

Par AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa | AA
YAOUNDE - 24-Sep-2022 - 15h00   4297                      
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Kagame, Macron and Tshisekedi in New York on Wednesday, Sept. 21, 2022 AFP
Le général Philemon Yav qui chapeautait les opérations dans sept des 26 provinces de la République démocratique du Congo (RDC) a été écroué pour des accusations d’intelligence avec le Rwanda, selon le Président congolais.

Le général Yav, la soixantaine, « était accusé par certains de ses collègues de les avoir contacté au nom du Rwanda pour qu'il puisse lever le pied et permettre au M23 de passer aisément et de prendre la ville de Goma », a déclaré le Président Tshisekedi lors d’une intervention sur les médias publics français, RFI et France 24. C’est une « affaire de trahison », a affirmé Tshisekedi dénonçant une « main noire » derrière les violences qui assaillent la façade orientale de son pays.

Commandant de la troisième zone de défense, qui couvre les provinces du Nord-Kivu, Maniema, Sud-Kivu, Ituri, Tshopo, Haut et Bas - Uélé dans la partie est et nord-est de la RDC, Philémon Yav avait pris mi-juillet la conduite des opérations militaires menées au Nord-Kivu contre le M23. Il avait remplacé dans cette fonction le général Constant Ndima, gouverneur militaire de la province.

Le "Mouvement du 23 mars" (M23), est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d'année dernière, reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.

La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali conteste. Le M23 contrôle la cité de Bunagana à la frontière avec l’Ouganda depuis plus de 100 jours.

Pour naturaliser la centaine de groupes armés actifs dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, la communauté des États d’Afrique de l’Est ont décidé de déployer une force régionale qui sera placée sous commandement kenyan.

Cette force « se déploie petit-à-petit en fonction des moyens aussi », a déclaré le président Tshisekedi rappelant que le Burundi et l’Ouganda ont déjà déployé leurs troupes alors que les troupes kenyanes « vont entrer par Bunagana » occupé par le M23.

 

AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa





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