Tradipraticiens: La médecine traditionnelle se met en règle

Par Marguerite Estelle ETOA | Cameroon Tribune
- 04-Apr-2007 - 08h30   63130                      
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Le ministère de la Santé publique a présenté hier les textes qui réglementeront l’exercice de la profession par les tradipraticiens.
La médecine traditionnelle fait partie intégrante de notre culture et de nos mœurs. Et pour le ministère de la Santé publique, il devenait impératif de formaliser au Cameroun cet aspect de la santé publique. Hier à l’hôtel Hilton il a donc été question de présenter officiellement au public et aux parties prenantes, les quatre textes qui réglementeront l’exercice de cette profession. Il s’agit d’un avant-projet de loi portant organisation de cette activité, d’un code de déontologie des tradipraticiens, le plan stratégique national de développement et d’intégration de la médecine traditionnelle au Cameroun, et du projet portant création d’un Comité consultatif national dans le cadre de la médecine traditionnelle. La médecine traditionnelle est, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), " l’ensemble des connaissances et des pratiques explicables ou non utilisées pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer des maladies physiques, mentales ou sociales. Et qui peuvent se fonder essentiellement sur des expériences ou des observations passées transmises de génération en génération oralement ou par écrit. " Et selon le directeur de l’Organisation des soins et de la recherche sanitaire au ministère de la Santé publique, le Dr Martin Ekeke Monono, 80% de la population a recours à cette forme de médecine. Il devenait donc primordial non-seulement de reconnaître son importance de cette médecine, mais aussi de créer un cadre réglementaire juridique afin de donner à la médecine traditionnelle un statut et un code éthique. Pour exercer dans ce domaine par exemple, le tradipraticien devra avoir un certificat délivré par le ministère de la Santé publique. Et pour pouvoir obtenir ce précieux sésame, il devra jouir d’une certaine notoriété dans son village ou lieu de domicile, être reconnu par les autorités administratives : chef de village, de district, sous-préfet, préfet, et délégué provincial de la Santé publique. Les tradi-tradiciens ne devront pas être spécialisés dans plus de cinq maladies : exit donc les " Dr miracle ". Ils devront par ailleurs soigner leur pharmacopée, présentation, posologie, conservation. En retour, des mécanismes seront mis en place pour la protection de la propriété intellectuelle, la promotion de la recherche, du développement de la production locale et la valorisation du savoir traditionnel. Pour le Dr Martin Ekeke Monono, le but est aussi de donner à l’opinion publique un aperçu de ce qui est déjà fait dans la tentative d’organiser et développer la médecine traditionnelle. " L’objectif étant que d’ici à 2015, la médecine traditionnelle soit entièrement intégrée dans le système national de santé ", déclare le directeur. D’ici là, les nouvelles conditions d’exercice de la profession permettront d’assainir la profession et de séparer les vrais tradipraticiens de la mauvaise graine. La chasse aux sorcières est lancée.




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