Revue de presse du 8 Septembre 2003

Par | Cameroon-Info.Net
Yaoundé - 08-Sep-2003 - 08h30   49526                      
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Le cardinal Christian Tumi a encore fait parler de lui cette semaine. L’archevêque de Douala a fait des déclarations dans un mensuel paraissant à Douala. Le gouvernement a réagi assez énergiquement. On le voit, l’élection présidentielle est imminente. Les déclarations des leaders d’opinion le démontrent… Présidentielle 2004 : le cardinal Tumi épingle le gouvernement L’archevêque de Douala accordé une interview à un nouveau mensuel : La Paix. Il y relève la mauvaise organisation des élections et la gestion sur des bases tribales du pouvoir dans notre pays. Pour lui, les prochaines consultations populaires seront la principale cause de guerre au Cameroun. La Nouvelle Expression a reproduit l’interview qui « fait paniquer le pouvoir ». Quelques morceaux choisis : « Vu de l’extérieur nous vivons dans un pays en paix mais vu de l’intérieur notre pays couve une guerre. Une guerre contre son environnement (…) L’histoire retiendra que nous étions au bord de la guerre car c’était évident que les dernières élections couplées de 2002 ont été mal organisées à dessein. Les élections peuvent provoquer la guerre si elles sont mal organisées (…) Le même phénomène peut se produire chez nous car dans notre pays, nous nous comportons comme s’il n’existait qu’une tribu alors qu’on compte 230 tribus ». Cette sortie médiatique a provoqué une vive réaction du ministre de la communication. Une réaction intégralement publiée par le journal de Séverin Tchounkeu et Cameroon tribune. Simplement, ce qu’on retient du communiqué c’est que : « IL n’y a donc pas de tribalisation d’Etat au Cameroun ». Le quotidien gouvernemental note qu’à côté de la virulence des propos de Mgr Christian Wiygham Tumi, il y a une curieuse coïncidence. « A la veille de chaque grande échéance électorale, écrit Badjang Ba Nkeng, il (Mgr Tumi) remet à l’ordre du jour la menace de la violence et de la haine en faisant croire qu’elles sont le fait du gouvernement ». Dans ce climat de controverse, La Nouvelle Expression constate que le cardinal Tumi a mis le feu au feu au moment où « les Beti sont allés dans une localité de la province du Centre, précisément à Ngomedzap, débattre de la succession du président de la République dans le giron de leur groupe ethnique ». En effet, le 30 août dernier, à l’occasion de la quatrième édition des cérémonies commémoratives du décès du patriarche Mboudou Ngambong (décès survenu à l’âge de 130 ans), Le Popoli attribue à « Massayo (Joseph Owona, le ministre de l’éducation nationale actuel) » l’initiative de vouloir « ravir le pouvoir à Poupaul ». Le meeting de Ngomedzap a été largement couvet par Le Messager. Et sur la base de la mise au point de M. Jean Mboudou Essomba, le fils du patriarche, cadre de la direction de la sécurité présidentielle, le journal de Puis Njawé consacre le titre suivant : « Joseph Owona et Cie désavoués ». Plus clairement dans le quotidien Mutations, on lit ces propos acerbes de Jean Mboudou : « Quelques camerounais, autoproclamés représentants des Ewondo se sont réunis le 30 août dernier dans mon village, à mon insu, au prétexte de procéder à un messe commémorative de mon père. En fait, dans leurs pratiques si connues, il s’agissait de venir arracher le crâne de mon père et e chasse-mouche qui y a été enterré. Il s’agissait également de procéder en filigrane à la désignation d’un Ewondo devant succéder au président Biya…Parmi eux, il y avait du monde en tout genre ; des francs maçons et autres adeptes du vaudou en rupture du ban (…) il est à noter qu’un prêtre exorciste est tombé dans le coma. Lucien Anya Noa est tombé dans le coma, séance tenante… Enfin, le crâne de Jean Mboudou Ngambong n’est pas à vendre » S’agissant du scrutin proprement dit, The Post rapporte que le lancement de la campagne est imminente. Le matériel électoral est déjà prête d’après ce journal. Du côté des formations politiques, la candidature unique de l’opposition est toujours au centre des débats. Cependant, on note une certaine évolution dans le discours. M. Marcel Yondo qui assure actuellement le secrétariat administratif de l’Union des Forces du progrès proscrit dans une interview qu’il accorde à Dikalo l’appellation du candidat unique de l’opposition et préfère parler de « candidature de la majorité de l’opposition ». il estime que le candidat issu de cette majorité a des chances de gagner. Dans cette optique, il souhaite que Fru Ndi et Ndam Njoya aient les moyens pour aller au bout de leur logique. Justement, dans le SDF M. Kume Henri, président provincial du Social Democratic Front dans le Nord-Ouest partage modestement cette opinion. Ses déclarations dans le bihebdomadaire The Herald le montrent bien. Pour lui, M. Biya gagnera toujours l’élection présidentielle (même si l’opposition présente u candidat unique) tant que la loi électorale ne garantit pas la transparence et l’esprit d’indépendance des organes chargés de gérer les opérations sur le terrain. Culture: Manu Dibango veut sauver les artistes musiciens Le célèbre saxophoniste a été porté le 3 septembre dernier à la tête du conseil d’administration de la CMC (Cameroon Music Corporation). La nouvelle société de gestion collective des droits d’auteurs est née à l’issue d’une concertation tenue au Palais des Congrès de Yaoundé. « Il est venu, il a vaincu » ; c’est le titre que Le Messager donne au compte rendu de a concertation entre l’Etat, les représentants des musiciens de la diaspora, les délégation de la SOCIM (société civile des droits de la musique), de la SOCADROM (société camerounaise des droits de a musique) et des personnes neutres. « La guerre est terminée » clame-t-on. Le nouveau président du conseil d’administration de la CMC annonce déjà les couleurs : « !Je voudrais que mon expérience et les relations que j’ai de par le monde rejaillissent sur mon pays. Je réside en France certes mais les réseaux existent ; il y a les ordinateurs, il y a Internet, les vidéos conférences ; tout cela est à notre service. Un président n’est pas un exécutant. Il donne des directives. J’ai une équipe compétente ». Et comme pour passer de la parole aux actes, Dikalo signale parmi les premières décisions de Manu Dibango « La mise sous scellés des comptes de l’ex-SOCINDAn la nomination d’un cadre de la SACEM (en France) comme directeur général de la CMC. Les pseudo-artistes musiciens seront pourchassées ». Pour Aurore Plus, « Au regard de l’arbitraire qui a caractérisé le dénouement de la crise sur les droits d’auteurs , il y a une volonté du ministre d’Etat chargé de la culture de nuire aux créateurs du secteur de la musique. Sinon, l’on comprend mal qu’en lieu et place des sociétés civiles régulièrement constituées au terme des assemblées, Ferdinand Léopold Oyono ait choisi de créer une autre société à la tête de laquelle, l désigne outre Manu Dibango, des pirates venus de l’étranger comme Jacky Toto que le public connaît parfaitement ». Les faits et gestes des acteurs sociaux Etoudi : Paul Biya prépare un autre voyage. En principe, susurre La Nouvelle Expression, le 9 septembre s’ouvre à New York l’assemblée générale des Nations unies. Au cours de ce voyage, le chef de l’Etat camerounais voudrait tirer tous les bénéfices possibles de la présence du Cameroun comme membre non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. On déclare à bonne source que M. Biya pourra assister le 11 septembre à la cérémonie commémorative du 2è anniversaire des attentats terroristes. Assemblée nationale Le SDF s’apprête à initier une commission d’enquête parlementaire contre Emmanuel Nguiamba Nloutsiri, le directeur général de la Cameroon Telecommunications (CAMTEL). La raison selon Mutations c’est que les députés SDF ne sont pas contents parce que M. Nguimba s’est opposé à l’entrée d’un des leurs au conseil d’administration de la CAMTEL. Il s’agit précisément du député Pierre Kwémo. Police: Mutations, Aurore Plus, Le Messager révèlent que dans la nuit du 2 au 3 septembre dernier une caisse contenant 14 fusils d’assaut légers ainsi que de pistolets automatiques du chef d’unité ont été volés au commissariat du 6è arrondissement à Douala dans un scénario encore troublant. L’enquête ouverte a déjà conduit à l’interpellation de 5 policiers. En rapport avec ce même corps des fonctionnaires de la police, The Herald écrit : le délégué général à la sûreté nationale reconnaît qu’il y a eu des fraudes au dernier concours d’entrée. Les coupables seront sanctionnés. Une manière tacite de donner raison à ce que la presse s’évertue à dire depuis des mois. De ce point de vue, on peut qu’accorder du crédit à cette information du journal Dikalo : « Etoudi retarde la sortie de 6 000 élèves gardiens de la paix. Leur sortie prévue le 5 septembre est à nouveau reportée ». Les dates du 12 ou 26 septembre sont en plus en plus évoquée.




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