Pactole: Les derniers hold-up de Dakayi Kamga

Par JEAN MARC SOBOTH | La Nouvelle Expression
- 25-Feb-2005 - 08h30   59622                      
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Sentant son limogeage imminent l’administrateur directeur général a multiplié les précautions alimentaires.
Déjà accusé de prévarication, l’administrateur directeur général de la Cameroon Airlines (Camair), n’est pas resté indifférent à l’annonce dans les coulisses du changement de statut de la société qu’il dirige, qui devait passer à la liquidation - privatisation. Et de son limogeage inévitable. Selon des informations exclusives de La Nouvelle Expression, Thomas Dakayi Kamga s’est fait payer, en l'espace de quelques Jours, dans la trésorerie de la compagnie au bord de la banqueroute, plus de 15 millions de francs Cfa sous le libellé "avance sur salaire". Des paiements qui se sont faits alors qu’il annonçait déjà à ses proches qu’il serait remplacé dans les jours qui suivent par l’actionnaire majoritaire, l’Etat. Une "fin en beauté" symbolisant le type de gestion initié par la nouvelle direction depuis novembre 2003 - et qui se poursuivra sous l’administration provisoire renouvelable confiée, depuis hier, a un inspecteur des impôts (1) proche du ministre de l'Economie et des Finances, Polycarpe Abah abah. Auparavant, Thomas Dakayi Kamga, sentant sa fin prochaine dans le navire Camair, a essayé de jeter la confusion dans le débat des responsabilités de la débâcle de la compagnie à la tête de laquelle le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Marie Atangana Mebara, avait cru devoir recommander sa désignation. Ses proches auraient fait publier, dans certains milieux, des documents insinuant directement l’implication de l’ancienne direction de la Camair dans ses déboires managériaux. Une tentative qui a été perçue avec plus ou moins de circonspection d’autant qu’il s’agissait d’une lapalissade, l’incompétence de l’équipe à Yves-Michel Potso ayant été largement démontrée et toutes sortes de solutions clairement envisagées aussi bien au Palais que dans la presse. Prouesses de gestionnaires En réalité, Dakayi Kamga, dont on connaît pas de réelles prouesses de gestionnaire dans le passé, ne devrait s'en prendre qu'à lui-même? Au delà de certains réflexes prédateurs, il s'est beaucoup plus comporté en politique à la Camair, évoluant comme naufragé au milieu d’une flopée de compagnies aériennes nationales africaines en plein essor. Entre ses moults indélicatesses comptables relevées par le personnel en débrayage, l’on a noté, le 4 octobre 2004, cette facture d’appel de fonds faite par la Camair à Londres auprès de Sygma Finances, dirigé par un certain Francis Nana, travaillant avec la Barclays Bank. L’on peut noter dans la facture d’appel de fonds subséquente que Dakayi Kamga s’est fait payer comptant, dans cette opération suspecte, 90 000 euros (dans un total de 126 000 euros) pour quelques broutilles, au moment même où le personnel faisait culminer la revendication sociale pour non paiement de salaires. Evidemment, Sygma Finances se faisait payer quant à lui la rondelette somme de 30 000 euros. Au total, des actes fatals pour la santé financière de la Camair, qui ont eu leur effet dévastateur sur l’image du centralien dans les négociations avec le personnel. Crédité d’un séjour budgétivore à Douala depuis sa nomination, l'Adg de la Camair a pourtant eu l’avantage sur son prédécesseur de s’être toujours fait régler son salaire à l’avance, Son prédécesseur est resté, à ce jour, créancier de la Camair. Avec un passif de plus de 60 milliards de francs Cfa depuis l’époque de leurs prédécesseurs respectifs, la Camair avait bénéficié, sous Yves Michel Fosto, d’un concours excessif de la Commercial Bank of Cameroon (Cbc), suspendu qu’il fut depuis novembre 2002 du paiement de la dette sur l’Etat par le ministre d’alors. Michel Meva’a m’Eboutou. Son successeur, par contre, s’était fait octroyer, pendant ses premiers mois d’exercice, une importante enveloppe de souveraineté conseillée par la présidence de la République. Un bricolage qui a duré jusqu’au moment où les missions conjointes Fmi/Banque Mondiale ont commencé à s'intéresser à cette nouvelle source de dépenses fantaisistes…




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