La question était au centre d’un séminaire de conversion des industries au biofuel hier à Douala. L’objectif est de sensibiliser les industries pour une meilleure efficacité énergétique en gagnant 50 à 70% des coûts actuels d’énergie thermique.
Proposer de l’énergie propre et à moindre coût aux industries. C’est l’un des objectifs majeurs du Plan directeur d’industrialisation (PDI) du Cameroun. Soutenu par le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM), la societé Green Energy Wood Chips (GEWC), filiale du GIE POWERCAM, a décidé de s’y investir en organisant hier mardi, un séminaire de conversion des industries au biofuel. Selon des économistes, la demande énergétique est colossale et fait perdre 2 à 3 points de croissance au pays. Elle contraste avec une offre insuffisante qui coûte chère aux entreprises. Pour inverser la tendance, la biomasse semble la mieux indiquée. Elle est l’énergie solaire stockée sous forme organique et commercialisée aux industries sous forme des Plaquettes forestières sèches (PFS).
Des entreprises ont été sensibilisées à opérer cette transition énergétique. Même si certaines se montrent frileuses à cette nouvelle offre, l’idée a de quoi séduire. Selon Jean Michel Job, administrateur de POWERCAM, la biomasse permet aux entreprises de réaliser des économies de l’ordre de 50 à 55% par rapport au gaz, 65 à 70% pour le gazole. Il est donc urgent, croit-il, que les industries fassent cette transition, d’autant plus qu’elle est cinq fois moins onéreuse (39.000 FCFA la tonne pour 1025 tonnes minimales mensuelles), que l’énergie thermique (478F le litre du gazole, soit 284722 litres mensuels) qui représente 93% de notre mix énergétique. Le projet est bien avancé, apprend-on, avec une logistique conséquente.
Selon Michel Lenoel, expert en assistance au management de projets secteur énergie, la mise à disposition des équipements pour l’utilisation des PFS dans les industries est envisagée en fonction des besoins de l’entreprise. Avec une demande annuelle évaluée à 200.000 tonnes/ an de PFS, GEWC a déjà mobilisé 150.000 tonnes de matières sèches. S’agissant d’éventuelles pénuries, l’on rassure de la pérennité de la matière première. La production de la biomasse, renseigne-t-on, ne nécessite pas forcement la forêt. Le Cameroun est en friche, car sur ses 22 milliards ha de forêts, 8 milliards ha seulement sont mis en exploitation. Reste aux industries d’opérer cette transition énergétique pour mieux capitaliser sur leurs productions.
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