C’est à la suite d’un appel téléphonique, qu’une mission d’observation des allégations d’exploitation forestière illégale de l’association Forêts et Développement Rural (Foder), s’est déroulée du 2 au 05 octobre 2018 dans les villages Bonando, Nkoum, Mendim et Paki. Ces villages sont situés dans l’arrondissement de Doumé, département du Haut-Nyong, région de l’Est. Au cours de ces investigations menées par le Foder et le Centre local pour le Développement Alternatif (CeDLA), les enquêteurs ont relevé que la société forestière BU’MO, attributaire du site inspecté, sans aucune autorisation, a coupé trois (03) souches d’essences diverses et deux (2) billes non tronçonnées ne portant aucune marque, en dehors de son assiette.
Ces faits sont qualifiés d’exploitation forestière non autorisée dans une forêt domaniale en violation de l’article 44(1)1 de la loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts de la faune et de la pêche et réprimés par l’article 158(1)2 de la loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts de la faune et de la pêche. La société Huguette Forestière quant à elle, a commis son forfait dans les villages Bella, Nkolo, Goap et ses environs dans le département de l’Océan, région du Sud. Elle est accusée d’exploitation non autorisée dans une forêt du domaine national.
Ces entreprises ont été épinglées pour exploitation forestières illégales dans le cadre de la Mission d’observation des allégations d’activités forestières Illégales dans les villages Bonando, Nkoum, Medim et Pak effectuée par l’Observatoire Indépendante externe (OIE) et le Foder. Leur rapport a été publié le 11 janvier dernier. Ces organisations ont bénéficié des ressources financières mobilisées dans le cadre des projets « Voix des citoyens pour le changement : observation forestière dans le Bassin du Congo » (Projet CV4C), mis en œuvre avec le soutien financier de l’Union Européenne (UE) et des partenaires.
Depuis la mise œuvre du Snoie, il y a trois ans, plus de 50% des rapports de dénonciations produits via cette approche normalisée de l’OI au Cameroun, ont entraîné des réactions du ministère des Forêts et de la Faune (Minfof). Sur les 30 rapports d’OI transmis au Minfof, les faits d’exploitation forestière présumée illégale ont été avérés sur 18 d’entre eux relève le rapport.
Ces organisations ont recommandé au Minfof, de commettre une mission de contrôle de la Brigade Nationale dans l’arrondissement de Doumé, de sanctionner et de réprimer toutes les personnes et sociétés forestières impliquées dans l’exploitation forestière illégale. A la Conac, il a été demandé de mener une enquête dans le département du Haut-Nyong dans l’optique de démasquer les réseaux de corruption dans l’exploitation illégale des forêts.
Marie Louise SIMO