Au Cameroun, la demande intérieure du gaz domestique est estimée autour de 120.000 tonnes. Cependant, la Société nationale de raffinage (Sonara) produit seulement 20% du gaz domestique du marché national. Ces 20% correspondent à environ 30 000 tonnes de gaz par an. Pour combler ce déficit, le Cameroun est obligé d’importer 90 000 tonnes de gaz domestique chaque année. Ces importations permettent, d’éviter la pénurie et l’inflation des prix sur le marché et surtout de maintenir le prix de la bouteille de 12,5 kg, à 6500 Fcfa.
En 2017, pour satisfaire la demande locale, la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) a dû subventionner les importations de cette source d’énergie pour un montant de 22 milliards de Fcfa. Ce financement équivaut à environ 71 070 tonnes métriques (Tm) de gaz domestique pour un marché estimé à environ 120 000 tonnes.
Cette mesure prise par l’Etat du Cameroun bénéficie de l’exonération fiscalo-douanière de 30% accordée en octobre 2017 pour l'importation des bouteilles de gaz domestique. Avec cette décision, les pouvoirs publics s’attendent à un accroissement du taux d’accès des ménages au gaz domestique, de 25 % en moyenne. Des mesures qui visent à assurer une meilleure couverture nationale en gaz domestique. Mais surtout la protection de l’environnement à travers la réduction des coupes de bois de chauffage par la population.
Ces données ont été publiées lors de la session ordinaire de la Csph, le 29 décembre dernier au cours de laquelle les administrateurs ont apprécié la performance de cet organisme pendant les trois premiers trimestres de l’année 2017. Le budget 2018 a été arrêté à la somme de 58,8 milliards de Fcfa, dont 49,381 milliards de F alloués aux dépenses courantes et l’exploitation et 2,88 milliards de Fcfa pour les dépenses d’investissement. Le « budget-programme » de l’exercice 2018 est « bâti sur des hypothèses réalistes, en rapport notamment avec l’évolution à la hausse de la consommation nationale du gaz domestique et la poursuite de la tendance au redressement des cours du baril », renseigne le communiqué final à l’issue de cette réunion.
Marie Louise Simo