Cameroun - Leadership féminin: L’invasion des femmes chefs d’établissement dans le Mfoundi

Par Souley ONOHIOLO | Le Messager
Douala - 09-Sep-2013 - 22h46   52074                      
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Avec la nomination pour la 1ère fois, d’une femme proviseure au Lycée général Leclerc de Yaoundé, plus d’un demi siècle après sa création, la forte féminisation de l’enseignement à la tête des établissements scolaires publics, tant au secondaire, qu’au niveau du primaire et de la
Vous avez dit veinarde. Oui, elle est vraiment vernie ; dame Elisabeth Ntonga. Les statistiques disponibles font état de ce qu’elle est la première femme à être nommée proviseure du Lycée général Leclerc; l’un des plus prestigieux établissements secondaires du Cameroun; celui-là même qui a vu passer la crème de l’intelligentsia dont le chef de l’Etat, Paul Biya et beaucoup de barons et dinosaures des régimes Ahidjo et celui de Paul Biya. Après avoir été simple enseignante dans le même lycée, elle y revient comme proviseure. Ce n’est pas un rêve qui arrive au point de se réaliser, à tous les sommeils des enseignants. Surtout ceux des dames. Bien avant l’heureuse élue, il y a une quinzaine d’années, c’est Evelyne Mpoudi Ngollè, alors proviseure à l’époque au lycée d’Elig-Essono, qui aurait eu le loisir d’être la première femme proviseur du mythique Lycée. L’on se souvient que le texte de sa nomination, en remplacement de Charles Etoundi, avait rencontré une opposition farouche des « beti-be-nanga ». Des sources bien introduites font état d’une guerre de titans entre le ministre Mbella Mbappè, accusé de vouloir imposer sa «nièce» et le futur ministre Charles Etoundi qui tirait alors sur la corde tribale. L’évocation ou même l’arrêt sur la promotion d’Elisabeth Ntonga, sans qu’elle vienne à créer une vive polémique, ni même une controverse, mérite qu’on s’y attarde. Surtout par ce temps où, le genre est célébré. L’on se souvient que beaucoup de candidats et des listes aux élections sénatoriales, aussi bien législatives que municipales ont été recalés et mêmes sortis de la course, à cause de l’insuffisance du genre féminin. Il revient à reconsidérer cette répartition et la prise en compte de l’approche genre même dans la gestion des carrières et des promotions scolaires. L’on connaissait jusqu’ici, que la majorité et presque toutes les écoles maternelles (privées et publiques) du Mfoundi, celles des villes environnantes, sont dirigées par les femmes. « Quoi de plus normal, l’enseignement périscolaire est la chasse gardée des femmes » clame une enseignante. Elle ne croit pas si bien dire. Elles ne sont plus qu’à l’enseignement périscolaire ; mieux, elles trônent sur tous les postes de responsabilité des établissements secondaires surtout publics. On les trouve, nombreuses enseignantes, surveillantes générales, censeurs et proviseurs. Dans un département comme le Mfoundi, sur une vingtaine de lycées d’enseignement général, à peine six hommes, ont encore le loisir d’humer les délices de proviseur. La grosse part du fumet revient à ces dames. Femmes ou «maitresses» de… L’invasion des femmes chefs d’établissements scolaires, connaît des interprétations diverses. Pour beaucoup, les femmes sont le genre qui, de plus en plus, frappe aux portes de l’enseignement. Elles sont les plus nombreuses et méritent d’être portées à la tête des établissements scolaires. Pour d’autres, la grande féminisation de l’enseignement, déstabilise l’école et les écoliers de l’enseignement maternel ; même ceux des établissements de l’enseignement secondaire et supérieur, lorsque dirigés par les femmes. « Elles sont trop maternelles, affectives et attentionnées si bien qu’elles ne cernent pas les distances entre la bonne éducation de l’enfant et l’affection maternelle » avoue un psychologue. A le croire, il n’y a qu’à voir comment à la faveur de la célébration du 08 mars, les enfants sont abandonnés à la vadrouille et à des scènes de délinquance juvénile. Depuis des années, on observe dans les villes, la massification et une forte densité de la gente féminine dans l’enseignement et les bureaux administratifs. Ce qui ne va pas sans son corollaire de difficultés et d’entraves au bon déroulement du travail. A l’habituelle « tragédie » des congés de maladies (grossesse), congés maternité, est venue s’ajouter la célébration de la fête du travail. Elles viennent de prendre possession des lycées et collèges d’enseignement public. « Les dames chefs d’établissements, censeurs, directeurs ou proviseurs, sont pour la majorité des épouses ou des maîtresses des barons du régime du Renouveau. Ministres, colonels, députés, directeurs de l’administration centrale… », remarque un enseignant. « J’entend impliquer tous les collaborateurs. Ce n’est pas un travail personnel, c’est un travail d’équipe. Je prends le risque de ne pas décevoir les hautes personnalités qui m’ont fait confiance en me portant à ce poste de proviseure dans un Lycée où, a été formé le président de la République Paul Biya » a indiqué Elisabeth Ntonga, dans un entretien à la Crtv. Le Messager lui souhaite bon vent. Souley ONOHIOLO




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