Cameroun - Santé Publique: Plus de 500 formations sanitaires illégales au Cameroun

Par ADRIENNE ENGONO MOUSSANG | Mutations
Yaoundé - 30-Dec-2013 - 14h04   53680                      
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La révélation a été faite vendredi, lors du lancement de la campagne contre l'exercice illégal de la médecine.
Le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Marna Fouda, a lancé vendredi dernier à Yaoundé, une campagne nationale de lutte contre l'exercice illégal de la médecine. Des témoignages poignants du personnel de santé montrent que cette pratique est une gangrène au Cameroun. «Un bébé est mort récemment à Soa, alors qu'on aurait pu le sauver si la mère avait plutôt accouché dans une formation sanitaire dotée d'un personnel et d'un plateau technique adéquats», se plaint un médecin, témoin du décès du nourrisson. Sa tentative d'inquiéter le responsable de la clinique a heurté la fureur des membres de la famille du nourrisson décédé. Dans l'opinion, les centres de santé privés sont une réponse aux lenteurs rencontrées dans les hôpitaux publics. Mais pour le Minsanté, l'exercice illégal de la médecine est une des causes de la mortalité maternel¬le et infantile au Cameroun, dans la mesure où la femme est souvent retenue par le personnel incompétent de ces formations sanitaires qui n'accepte pas de la transférer à temps dans un hôpital disposant d'un plateau technique et d'un personnel adéquats. Le secrétaire général de l'Ordre national des médecins du Cameroun, le Dr Bidjogo Atangana, déplore la prolifération des Groupements d'initiative commune (Gic) santé qui favorise l'exercice illégal de médecine. Il relève que le Gic santé n'a aucune place dans la nomenclature du ministère de la Santé publique. Il dénonce aussi le fait que le ministère de la Santé ne dispose pas jusqu'ici, des moyens pour le contrôle de ces structures qui sont plutôt agréées par le ministère de l'Agriculture et même d'autres centres de santé. Selon l'inspecteur général au ministère de la Santé publique, le Pr Biwolé Sida, plus de 500 formations sanitaires non-agréées exercent au Cameroun. Il a indiqué que la première phase de la campagne va durer six mois et sera juste de la sensibilisation; après cela, des mesures répressives vont suivre. Elles vont aller de la suspension à la fermeture définitive, assorties parfois de sanctions pécuniaires.




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