Cameroun - Transport aérien: Camair-co en chute libre tandis que les deux avions chinois MA60 restent cloués au sol

Par | Cameroon-Info.Net
- 08-Jun-2015 - 17h54   57125                      
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Stationnés sur le tarmac de l’aéroport international de Douala depuis leur arrivée au Cameroun le 1er avril 2015, les deux avions chinois de type MA60 ne sont toujours pas prêt de prendre les airs.
Avions chinois MA 60
Photo: (c) Archives


Depuis la cérémonie de présentation officielle des deux avions chinois MA60 organisée le 07 avril 2015 en grande pompe, le transport domestique ou sous régional souffre toujours de la carence en aéronefs, surtout avec l’absence depuis quelques semaines du Boeing baptisé « Nja » actuellement dans les ateliers d’Ethiopian Airlines pour révision.

Des informations au ministère des Transports (Mintrans) indiquent que les avions sont en attente d'enregistrement. Le processus est en cours, selon des sources. Le ministère des Transports, il a été révélé, a terminé toutes ses procédures. Il a également été révélé que le ministère ne dirigé l'avion vers le Cameroun depuis l'Autorité aéronautique du Cameroun ne pouvait pas le faire comme ils ont été enregistrés sous le régime militaire. Le ministère des Finances devrait céder officiellement l'aéronef à la Camair-Co qui devra ensuite obtenir de l'Autorité aéronautique du Cameroun (CCAA) les numéros d'enregistrement.

Les deux avions MA60, lorsqu'ils seront opérationnels, devraient changer le visage de Camair-Co en permettant à la compagnie aérienne nationale de se concentrer sur le transport domestique et sous-régional, voir international à l’intérieur du continent africain. Un accent devrait être mis sur de nouvelles destinations telles que Douala, Garoua, Maroua, Ngaoundéré, Tiko, Bertoua, Bamenda-Bafut, Bafoussam-Bamoungoum et Yaoundé.

 

Les explications du ministre des transports

Au début du moins d’avril dans une édition de dimanche midi sur la Crtv, rubrique « sur le grill » consacrée aux avions chinois MA60, le ministre des transports (Mintrans), le Pr Robert Nkili, révélait entre autre, au sujet de l’incapacité des avions à voler pour l’instant : « Je peux donner l’information suivante ; d’après les autorités de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), pour obtenir le numéro d’immatriculation et mettre les avions en service : première étape, l’état souverain, qui a acquis ces avions attribue le numéro s’il le veut tout de suite. Une fois que les avions sont là ou sont en cours d’arriérés, il faut observer un certain nombre de choses à remplir par l’Oaci (techniques, documents de sécurité, Etc.) … à ce moment-là, les autorités de l’OACI estiment que cet aéronef peut déjà servir dans l’aviation civile internationale. C’est pour cela qu’à Montréal j’avais pour préoccupation de me faire dire ce qui se passe au niveau de cette certification des aéronefs. Nous nous sommes entendus pour que la séance de travail qui doit être le point culminant de tout cela avant de libérer complètement l’avion à l’exploitation civile soit organisée à Yaoundé. Nous avons retenu une date, j’ai déjà saisi le gouvernement à cet effet, nous allons nous retrouver ici le 22 avril avec les experts de l’Oaci, les experts du bureau régional de l’Oaci à Dakar, les experts de l’autorité aéronautique chinoise et ceux de l’autorité aéronautique camerounaise : après quoi nous allons nous entendre sur tout le processus. A ce moment-là Camair-co pourra exploiter les MA60 pour le civil dès que le OK de l’Oaci aura été obtenu ».

Les avions chinois MA60 ont été construits par le groupe Chinois AVIC International Holding sur financement d’un prêt de l’ordre de 34,5 milliards de francs CFA obtenu en novembre 2013 par le gouvernement camerounais auprès de Eximbank of China via l’ambassadeur de Chine au Cameroun, Wo Ruidi. A ce jour, des soupçons de détournement de fonds subsistent sur cet argent, avec de potentiels fonctionnaires hauts placés au Ministère de la défense qui auraient opérer des surfacturations évaluées à quelques milliards de FCFA.

 Pour rappel, les deux avions chinois MA60 étaient destinés à renforcer le parc matériel de la Camair-Co, qui jusqu’aujourd’hui, tourne au ralenti, voire vire à l’agonie avec un effectif pléthorique frôlant le millier d’individus pour seulement quatre appareils dans sa flotte, dont un seul en fonction.

Patrick Dongo

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