Communauté urbaine de Bafoussam: Les 03 ans de misère d’Emmanuel Nzeté

Par Emmanuel Kouayep | La Météo
- 23-Feb-2012 - 08h30   51439                      
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Rejeté par les autochtones de la Mifi depuis sa nomination le 6 février 2009, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam vient de passer 3 ans à se battre contre tout le monde. Il n'oubliera jamais son échec pour l'entrée au comité central du Rdpc.
Lundi 6 février 2012 était le 3eme anniversaire de l'arrivée d'Emmanuel Nzeté à la tête de la communauté urbaine de Bafoussam (Cub). Partout où il passe ce fils des Hauts Plateaux aime lui même dresser son bilan: «J'ai réhabilité les lampadaires, j'ai créé les parkings payants et planté les fleurs. Bafoussam est propre.» Mais en face ses adversaires politiques l'invitent à être plus modeste car «tout ce qu'il cite fait partie des tâches régaliennes de la communauté urbaine de Bafoussam. Et hors mis ces réalisations la capitale régionale de l'Ouest n'a rien reçu de nouveau depuis 3 ans.» Trois ans de stresse et de pressions de toutes sortes; Emmanuel Nzeté avait certainement la tête ailleurs. Bagarres contre élites et jeunes de la Mifi. «Je suis fatigué... délégué du gouvernement je ne gagne rien je suis plutôt perdant... savez vous ce que je perds à rester assis dans ce bureau?». Cette réaction d'Emmanuel Nzeté devant un groupe de journalistes le 23 janvier 2012 traduit son état d'esprit. A 72 ans il semble aujourd'hui épuisé pour avoir provoqué et reçu beaucoup de coups. Non sans tenir compte du fait qu'il est originaire des Hauts Plateaux et non de la Mifi, il a réussi à travers ses agissements à se mettre la quasi-totalité des forces vives de la Mifi à dos. En mai 2009 au cours d'une conférence de presse il s'est attaqué aux jeunes en leur rappelant qu'il va travailler avec ses camarades d'enfance qui gèrent la Cub aujourd'hui (Fezeu Jacques, Kue Tagné...). Conséquence, le délégué du gouvernement est honni par les natifs de la Mifi qui le considèrent comme un caillou dans leurs chaussures. Le Rdpc divisé dans la Mifi. Le 16 septembre 2011, au cours du congrès ordinaire du Rdpc, Emmanuel Nzeté n'est pas entré au comité central de son parti. Pourtant il était au palais des congrès de Yaoundé ce jour là, bouquet de fleurs sur les genoux, rassuré par ses réseaux que son nom sera lu. Que non. Autre misère, à la veille de l'élection présidentielle du 9 octobre 2011, il est démis de ses fonctions de coordonnateur départemental pour la Mifi, des inscriptions sur les listes électorales pour le compte du Rdpc. A en croire un haut cadre du parti: «Il payait ainsi le prix du désordre et des divisions qu'il a créés au sein des 3 sections Rdpc de la Mifi.» Les affaires de terrains revendus et des marchés. Au mois de février 2010 le délégué du gouvernement de Bafoussam affronte les commerçants. Son idée de doubler le prix de la location des comptoirs, avec le soutien du préfet Fouapon Allassang (déjà retraité) est bloquée par une marche de protestation des commerçants vers les services du gouverneur. Un pan du marché A est incendié le lendemain. Pourtant le gouverneur lvaha Diboua lui avait demandé de sursoir à cette décision. Sous le prétexte d'assainir Bafoussam, il a entrepris de nettoyer les emprises de la chaussée, Malheureusement, et au regard des plaintes déposées au palais de justice contre la Cub, les aires touchées par les déguerpissements sont revendues à des tierces, créant ainsi des tensions dans certains quartiers. Fragilisé par tant d'affronts, Emmanuel Nzeté semble visiblement affaibli. Fermé à la critique, il en veut particulièrement aux journalistes; aidé dans sa logique par un groupuscule de badauds qui se sont spécialisés depuis 3 ans dans le colportage de fausses nouvelles visant tout simplement à pousser le délégué du gouvernement à détester la presse.




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