Jacques Bonjawo, Séverin Kezeu et Ariel Ngnitedem ont été reçus jeudi dernier par Eyebé Ayissi dans le cadre des concertations engagées entre le gouvernement et la diaspora.

Les suites du forum organisé par le gouvernement à l’intention des membres de l’élite camerounaise résidant à l’étranger, s’annoncent profitables pour les deux parties. Prenant le relais des échanges et des débats qui ont marqué la grand-messe du 13 août à Yaoundé, Henri Eyebe Ayissi, ministre des Relations extérieures (Minrex), s’est concerté avec trois éminents membres de la diaspora camerounaise en Europe et aux Etats-Unis. Jacques Bonjawo, ancien de Microsoft, Séverin Kezeu opérateur camerounais résident en France, et Ariel Ngitedem, enseignant aux Etats-Unis, ont discuté des acquis et des perspectives du forum de la diaspora avec le Minrex. Selon Henri Eyebe Ayissi, cette frange active de l’élite camerounaise à l’étranger représentée par les trois personnalités, est la traduction du dynamisme qui anime les Camerounais. «C’est pourquoi on a voulu avoir des échanges de vues avec eux afin de mettre sur pied une plateforme qui encadrera leurs investissements», a indiqué le Minrex. Aussi pour Jacques Bonjawo, patron de Genesis Telecare, premier centre de télémédecine au Cameroun, déjà présent au pays, le déblocage des lourdeurs administratives constitue un élément incitatif pour le retour de l’élite camerounaise. «Nous ne demandons pas que l’Etat construise des ponts, connecte tous les villages et villes au réseau d’eau potable et d’électricité, mette le téléphone partout et que nous venions en profiter, etc; cela est bon pour les investisseurs étrangers. Nous demandons qu’il y ait mise en place d’un cadre dans lequel l’élite camerounaise de l’étranger pourra participer à l’amélioration du climat des affaires, des conditions de vie des populations et au développement du pays», souligne-t-il. Frustrations Si les interventions des trois élites camerounaises abondent dans le sens de la rupture des frustrations subies au sein de l’administration par les uns et les autres, ces derniers à l’instar de Séverin Kezeu, patron de la société KS Solutions représentée dans neuf pays, «la plus grande déception c’est d’avoir réussi à monter une entreprise qui pèse 100 millions de dollars, mais de n’avoir rien fait pour le bien-être des Camerounais. C’est pourquoi il est important que le gouvernement définisse une plateforme qui accueillera nos investissements.» Si certains en sont encore aux négociations pour leur retour, certains, à l’instar de Ariel Ngnitedem, bénéficient déjà des retombées des assises des 13 et 14 août derniers. «Avant d’arriver au forum, j’ai été contacté par le ministère des Finances pour accompagner la nouvelle façon de préparer le budget de l’Etat. Et des collaborations du même type arrivent encore», a-t-il indiqué. La mise en réseau de toutes ces énergies camerounaises éparpillées à travers la planète, constitue une préoccupation pour la Banque mondiale qui, d’après le ministre des Relations extérieures, va financer la mise sur pied d’une base de données de la diaspora camerounaise aux Etats-Unis. «On a une majorité active et patriotique qui fait des merveilles à l’étranger, et une minorité d’activistes qui plombe et sape les efforts des autres à donner une image reluisante de leur pays à l’étranger. Le forum étant un tournant décisif, nous n’allons améliorer la situation des Camerounais à l’étranger que par des actes», a conclu le ministre.