Exploitation forestière: Les grumiers font des dégâts sur leur passage

Par JEAN ISMAEL BEKILE ET ANNE MATHO (JADE) | Correspondance
- 26-Jan-2013 - 08h30   50180                      
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Le transport du bois a parfois un prix élevé pour les communes traversées par les camions de grumes. Les accidents sont nombreux, causant parfois la perte de vies humaines. Les villageois ont le plus grand mal à obtenir réparation. Dans l'indifférence des autorités.
Le transport du bois a parfois un prix élevé pour les communes traversées par les camions de grumes. Les accidents sont nombreux, causant parfois la perte de vies humaines. Les villageois ont le plus grand mal à obtenir réparation. Dans l'indifférence des autorités. «Depuis l'accident du premier grumier qui a vu le pont se casser, celle-ci n'a toujours pas été réparé. Nous demandons à quand la réparation du pont?», Se plaint Hélène Meye, une habitante de Bongahélé, un village situé sur l'axe routier Kribi-Campo. Dans cette localité desservie par des grumiers de la Société Camerounaise d'Industrie et d'Exploitation des Bois (Scieb), partenaire de la Wijma Cameroun S.A, les billes de bois jonchent les trottoirs. «Je crois que c'est la vitesse des grumiers qui cause ces dégâts.», croit savoir Michel Tome, opérateur économique et notable à la chefferie de Bongahele. Hélène Meye n'a rien oublié des accidents. «Un samedi à 2 heures du matin, nous avons entendu un grand bruit au niveau du pont du village de Bongahèlè-Jambwouè. Quand nous nous y sommes rendus, nous avons constaté qu'un grumier venant de Campo s'était renversé et qu'une grande partie était dans l'eau», raconte-t-elle. Le même scénario va se reproduire quelques jours plus tard. «Un autre camion est tombé Avant le -pont et les billes sont toujours sur place. Cela a été une succession d'accident qui, à mon avis, sont toujours causés par l'excès de vitesse». Le bois déversé bloque la route et gêne la circulation. Les entreprises forestières, propriétaires du bois ne se mobilisent nullement pour les enlever. Les villageois sont alors obligés de dégager le passage. «Les voitures, explique Hélène, ne pouvaient plus circuler. Le matin, on a pu tirer le grumier et les billes de bois. Mais la route est restée encombrée.» Législation forestière Finalement, grâce à des démarches menées pendant de longs mois par Edouma Lobe, le chef du village Bongahè, les autorités ont finalement apporté des solutions. Les billes de bois ont été enlevées et transportées à la base de la Wijma Cameroun S.A à Bidou. Ceci, un an après leur abandon. En violation de la législation forestière qui prévoit l'enlèvement du bois laissé le long des routes dans un délai de 30 jours. «Les responsables de la Société Wijma m'ont dit qu'ils avaient été sommés par l'administration de dégager les billes de bois...Je leur ai fait signer une décharge qui me permet de savoir leur destination», explique le chef du village. Plus grave encore, les villageois ne sont pas dédommagés en cas de perte en vies humaines. «Nous avons déjà perdu deux jeunes hommes à cause de ces billes de bois. Il y a eu un coup de frein de grumiers qui a fait perdre l'équilibre à l'un d'eux il s'est retrouvé sous un pick-up qui l'a écrasé.», S'indigne Michel Tome, déplorant l'abandon des familles éplorées. «L'administration a été saisie, mais rien n'a été fait», s'indigne-t-il. Contactés dans leur scierie située à Bidou 1, les responsables de la Société forestière Wijma n'ont pas voulu s'exprimer. «Prenez, contact avec la direction général de la Scieb, notre partenaire chargée du transport des billes de bois à Douala», ont-ils répondu. Malheureusement, la législation ne prévoit pas la réparation-du préjudice subit en cas d'accidents causés par les grumiers. «Les accidents de la route relèvent du droit commun. Les victimes doivent saisir les tribunaux» martèle Gérald Mendoula, un fonctionnaire du ministère des Forêts. Source: Le Quotidien de l'Economie No 254




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