Feuille de route du septennat: “ Le gouvernement devra… ”

Par Richard TOUNA | Le Messager
- 27-Dec-2004 - 08h30   59648                      
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Dans sa communication spéciale au gouvernement lors du conseil ministériel du 22 décembre, le chef de l’Etat concède de larges pouvoirs à l’équipe d’Ephrahim Inoni.
La nouvelle boussole de l’action gouvernementale est contenue dans cette communication de Paul Biya. Le ton est impératif et engage les ministres à l’action. “ Le gouvernement devra… ” L’injonction est prononcée une dizaine de fois par le président de la République qui a dit aux ministres qu’en les recevant au palais de l’Unité, il leur faisait prendre conscience qu’ils partagent avec lui “ la haute mission de ceux qui ont la charge de conduire les destinées du Cameroun. ” L’ambitieux programme qui consiste à sortir le Cameroun du sous-développement et de le faire entrer dans la modernité au cours du septennat inauguré le 3 novembre devra se traduire en actes par les membres du gouvernement qui doivent avoir pour document de chevet, le discours présidentiel du 3 novembre 2004. ==>{{{=CIN-GOOGLE-ADSENSE=}}}<== La priorité des priorités de Paul Biya est la relance de l’économie. Dans ce domaine, “ le gouvernement devra pratiquer une gestion rigoureuse des finances publiques en évitant à tout prix les dérapages budgétaires et en sécurisant les recettes de l’Etat. ” Si la recommandation n’est pas nouvelle, elle a le mérite d’introduire une clause impérative (à tout prix) qui met le ministre de l’Economie et des finances devant ses responsabilités et l’engage à parvenir à “ l’élaboration d’un nouveau programme conduisant au point d’achèvement de l’Initiative Ppte. ” Un objectif incompressible pour Polycarpe Abah Abah qui doit ménager des conditions plus favorables à l’investissement. “ Je rappelle à ce propos le prix que j’attache à l’établissement d’un véritable partenariat entre l’Etat et le secteur privé ”, a déclaré Paul Biya aux ministres… Il revient également au gouvernement de “ fixer les étapes et les échéances de la mise en œuvre des grandes politiques définies dans les domaines agricole, énergétique, industriel et touristique. ” Telle est la deuxième priorité de Paul Biya qui engage le gouvernement en troisième séquence à “ mettre au point un programme de développement des infrastructures qui sera réalisé par paliers. ” La quatrième priorité est la lutte contre le chômage. Dans ce volet social des directives données au gouvernement, “ il devra engager une réflexion sur la fonction d’enseignant ” et intensifier les efforts pour “ permettre à l’ensemble de la population de faire face au risque maladie et de lutter contre le sida. ” Cette stratification des priorités de Paul Biya touche aussi l’habitat. Ici, des stratégies appropriées doivent être mises en place pour “ la construction de logements sociaux qui répondent aux besoins de nos populations. ” Politique des résultats Si l’économie et le social constituent les principaux centres d’intérêt de Paul Biya pour ce dernier ( ?) septennat à la tête du Cameroun, le chef de l’Etat engage aussi le gouvernement à “ œuvrer pour une plus large participation des citoyens aux consultations électorales en vue d’élargir la base de notre système démocratique ” et s’attacher à mettre en œuvre les lois sur la décentralisation. La lutte contre la fraude, la corruption et la restauration du sens de l’Etat constituent les dernières préoccupations du chef de l’Etat. “ Pour réaliser ce programme ambitieux, je vous demande non seulement de déployer beaucoup d’efforts et de détermination, mais aussi de faire preuve d’organisation et de méthode ”, a précisé le chef de l’Etat à ses ministres. La notion de feuille de route introduite dans cette communication et la perspective d’évaluation mensuelle (conseil de cabinet) et semestrielle (conseil des ministres) rendent assurément compte des nouveaux pouvoirs que Paul Biya donne au gouvernement. Il revient désormais aux ministres d’assumer leurs responsabilités, toutes leurs responsabilités, en toute humilité pour produire des résultats. “ L’opinion devra d’ailleurs périodiquement être informée de l’avancée du travail gouvernemental. ” La mise en œuvre de cette ultime recommandation de Paul Biya est une indication que le gouvernement du 8 décembre a les coudées franches pour agir…




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