Inflation: 300 Fcfa de plus pour un sac de ciment

Par Léopold Chendjou | Le Messager
- 15-Oct-2007 - 08h30   55535                      
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La Cimencam vient de procéder à un réajustement de ses prix.
L’information n’est pas encore publique. Elle le sera dans les prochaines heures. Cimencam, le producteur de ciment, a procédé depuis le 9 octobre à une augmentation du prix de ce produit. Le sac de 50 kg, qui coûtait 4500 Fcfa, sera désormais vendu à 4800 Fcfa, soit une augmentation de 300Fcfa. Dans de nombreux points de distribution à Douala, les nouveaux prix sont affichés. C’est le cas par exemple au quartier Ndogbong. Un distributeur situé non loin du carrefour Zachman n’a pas attendu pour pratiquer les nouveaux prix. “ Cette augmentation a coincidé avec une rupture de stocks dans mon magasin. Une fois servi au nouveau tarif en vigueur, soit 87.500 Fcfa la tonne, j’ai immédiatement répercuté cette hausse sur mon prix de détail… ”, explique ce distributeur. Selon un responsable de Cimencam, “ La tonne de ciment sortie usine est passée de 81.500 Fcfa à 87.500… ”. C’est depuis le mois d’avril 2007 que l’hypothèse d’un renchérissement du prix du ciment couvait. Jean Pierre Boullicaut, le directeur général de Cimencam, annonçait alors que l’unique producteur de ciment au Cameroun allait investir près de 18 milliards de Fcfa pour accroître la capacité de production de Cimencam, et comptait bien amortir cet investissement. La direction générale de Cimencam projetait ainsi la mise en place d'un nouveau dispositif technologique de production qui devrait faire passer leur production de 950.000 tonnes à 1.600.000 tonnes par an en 2008 ; ce qui passe par l'acquisition d'un nouveau broyeur et de nouvelles capacités d'ensachage. Une nouvelle ensacheuse en cours d'installation dans l'usine de Bonabéri (Douala) devrait aussi permettre de passer de 71.000 sacs par jour à 90.000 sacs à l'horizon février 2008. "L'augmentation des capacités de production de l'usine de Douala permet d'envisager la couverture permanente des besoins nationaux, et sous-régionaux et ceux des grands chantiers publics et privés jusqu'en 2015", estime M. Le Boullicaut. Fret maritime En outre, le patron de Cimencam indique que l'usine traverse un certain nombre de difficultés parmi lesquelles le renchérissement du coût de production, qui a connu une augmentation de 30% ces deux dernières années. Les charges liées au fret maritime, à l'acquisition des matières premières et au coût de l'énergie ont occasionné la hausse du prix d'un sac de ciment de 50 kilogrammes à 4 500 Fcfa. Bien plus, le ravitaillement du marché intérieur par Cimencam connaît d'énormes difficultés, du fait de l'exportation croissante du produit vers le marché extérieur, notamment la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) et la région de l'Afrique de l'Ouest. "Le marché extérieur offre des conditions juteuses. Le sac de ciment coûte par exemple entre 8000 et 9000 Fcfa au Tchad et en Guinée Equatoriale, alors qu'en Afrique de l'Ouest, les prix du ciment sont aujourd'hui de 15 à 20% plus élevés par rapport aux prix pratiqués au Cameroun", expliquait alors le directeur général de Cimencam. Il reste que c’est une nouvelle pilule amère pour les consommateurs camerounais. Déjà pas toujours remis de la cherté des matériaux de construction à l’instar du fer à béton, de la tôle et autres produits. “ A cette allure, je vais mourir locataire… ”, s’écrie un journaliste. Un sentiment partagé par Grégoire, enseignant. “ C’est la catastrophe, on vit au rythme des augmentations. Hier, c’était les produits alimentaires, aujourd’hui ce sont les matériaux de construction. A cette allure, on va même payer l’air que l’on respire… ”, ironise-t-il.




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