Kenya Airways: Nouvelle révélation sur le crash

Par Hervé B. ENDONG | La Nouvelle Expression
- 06-Jul-2007 - 08h30   55009                      
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Selon un avocat américain, un problème en rapport avec une pièce située en dessous de l’aile du Boeing est à l’origine du pire.
Haroen Calehr et Ehsanur Rahman, deux avocats américains spécialisés dans le droit de l’aviation civile et propriétaires de deux cabinets éponymes à Houston, étaient face à la presse, hier, à Douala. Ils ont été invités par Feh H. Baaboh, avocat au barreau du Cameroun, pour une assistance confraternelle dans le cadre de l’indemnisation de quelques victimes du crash susdit. “Les avocats au Cameroun sont tous généralistes et non spécialistes. On traite tout et de rien. C’est la vérité. Je suis un spécialiste général. Quand j’ai eu quelques clients dans le cadre du crash, j’ai sollicité le concours de mes confrères américains pour mieux les servir. Surtout qu’ils sont plus proches des assureurs. Mon objectif n’est pas d’avoir l’argent sans satisfaire mes clients, surtout dans un domaine qu’on ne maîtrise pas encore ”, a précisé, d’entrée de jeu, Feh H. Baaboh. Même si les deux experts ont par la suite décliné leurs intentions réelles, à savoir, apporter des lumières sur les causes éventuelles de la catastrophe, sensibiliser les familles des victimes par rapport à leurs droits “ pour qu’ils ne soient pas trompés ” par la compagnie ou par l’assureur. En réalité, c’est autour de ces trois grands sujets que les deux experts ont assis leurs interventions. Sur les causes du crash, les Américains se sont servis des diaporamas pour expliquer les différentes hypothèses des catastrophes aériennes. Celles-ci peuvent être liées à l’homme, dont le pilote, aux conditions climatiques ou aux défaillances techniques. Toute suite, Ehsanur Rahman a balayé les premières hypothèses. “Ce n’était pas la cause humaine, encore moins les conditions climatiques, étant donné que ce modèle d’avion a été conçu pour naviguer dans des conditions difficiles ”, a-t-il démontré. Qu’a donc pu arriver à cet avion ayant à peine 6 mois d’âge ? Ce pilote de formation, originaire du Bangladesh, répond sans coup férir que l’avion a eu un problème technique, pas inhérent au moteur, “ étant donné que l’avion n’avait que 6 mois d’âge. D’après ses démonstrations techniques, l’avion a eu un problème avec une pièce en dessous d’une de ses ailes. Et c’est ce problème qui a conduit au pire”. Selon ces experts, ce problème est familier au modèle 737-800. “Quand Boeing constate que l’avion qu’elle a mis sur le marché a un problème technique, elle préfère laisser en circulation, préférant payer les dommages intérêts, étant donné qu’elle a énormément de l’argent ”, ont-ils affirmé, en présentant ses résultats de 2006 qui affichent un chiffre d’affaires de 54 milliards de dollars Us, tandis que ceux de Général Electric, son fournisseur en moteurs affichaient 148 milliards en 2005. C’est ce qui explique la seconde raison de leur visite au Cameroun. En effet, d’après les conventions de l’aviation civile, en cas de crash, le minimum qu’une victime doit percevoir de l’assureur est de 75 millions de dollars. Mais, les spécialistes américains précisent qu’il ne s’agit là que de la théorie. “ Dans la pratique, l’assureur paye généralement 100 à 700 mille dollars, et un peu plus pour les Blancs. Et les gens signent souvent les documents sans savoir exactement ce qu’ils signent. Pour cela, les assureurs n’aiment pas traiter avec des spécialistes, parce qu’ils ont peur que le problème arrive au tribunal où ils paieront des montants avoisinant 1,5 million de dollars ”, commentent-ils. C’est pour cela qu’ils ont tenu à tout prix à apporter cette lumière aux familles des victimes des 114 personnes ayant péri dans ce crash, afin que nul n’en ignore. C’est la deuxième fois que les experts américains incriminent Boeing, après la première démonstration faite par le cabinet Ribbeck.




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