"La situation est terrible", a déclaré Antonio Guterres mercredi dernier lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York. "Des millions de personnes survivent à peine, dans un état entre malnutrition et mort, vulnérables aux épidémies et aux maladies, obligées de tuer leurs animaux pour manger et de se nourrir avec les graines qu'ils auraient dû planter lors de la prochaine saison de semences", a-t-il ajouté.

Guerres, terrorisme et conflits divers sont à l'origine des nombreuses souffrances que vit la quasi-totalité de ces 20 millions de personnes en situations catastrophiques. En dehors de la Somalie où la famine est la conséquence d'une sécheresse accrue, au Soudan du Sud, au Yémen et au Nigéria, elle est la conséquence de nombreux conflits. Les Nations Unies et plus précisément Le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) tirent la sonnette d'alarme face à la situation pour le moins critique.

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, 4 alertes à la famine ont été lancées en même temps. Elles touchent les quatre pays ci-dessus mentionnés et si rien n'est fait, ces 20 millions de personnes mourront dans les 6 prochains mois. En effet, selon l'UNICEF, près de 1,4 million d'enfants risquent de mourir de malnutrition dans les mois à venir dans les pays en question. Environ 7,3 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire au Yémen. Au Soudan du Sud, c'est 5 millions de personnes qui sont affamées. 5,1 millions de personnes ont besoin de nourriture au Nord-Est du Nigéria et la malnutrition aigüe frappe environ 500 mille enfants.

Afin de faire face à ces situations de famine, les Nations Unies ont jusqu'à présent collecté seulement 90 millions de dollars, sur près de 4,4 milliards de dollars (4,16 milliards d'euros) sollicités. Une situation qui interpelle tous les bailleurs de fonds, si l'on ne veut pas tomber une fois encore dans le désastre humanitaire qu'a été en l'an 2000 le décès de 260 mille personnes en Somalie, dont la moitié étaient des enfants de moins de 5 ans.