Au terme d’une rencontre entre plusieurs responsables politiques de l’opposition et acteurs de la société civile au siège de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) à Yaoundé le lundi 15 janvier 2018, il a été mis sur pied la  « Plateforme pour une Nouvelle République ». Celle-ci entend soutenir la candidature de Maitre Akere Muna, fondateur du Mouvement Now ! à la prochaine élection présidentielle. L’objectif de ce rassemblement  politique est de « rassembler et à fédérer les forces vives capables de canaliser une volonté de changement. Mais également d’élaborer des stratégies efficientes, d’en coordonner leur mise en œuvre, et mener toute action devant conduire à la victoire de leur candidat choisi pour la présidentielle ». Outre l’élection présidentielle, les fondateurs de cette plateforme entendent également aller à la conquête des suffrages lors des prochaines élections locales (Municipales, législatives…)

Les acteurs à l'origine de ce rassemblement politique ont comme montré la voix à d'autres responsables d'une opposition, longtemps appelée à s'unir pour mieux faire face au parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Mais il est important, souligne le professeur Sosthène Efouba, politologue, que tous les acteurs engagés dans ce processus fassent preuve de sincérité. « Voyez-vous parfois, les leaders sont ensemble. A 24 heures des élections, beaucoup démissionnent pour retrouver la majorité présidentielle. Il s’agit aussi d’être humble, c'est-à-dire modeste et pouvoir se dire pour ces représentants de l’opposition que tout le monde ne peut pas être président. » A-t-il indiqué. Une recommandation d’autant plus pertinente que les précédentes tentatives en vue de réunir l’opposition camerounaise autour d’une candidature unique, ont généralement accouché d’une souris.

« Il faut sacrifier à l’autel les égos, faire peut-être les Primaires dans l’opposition avec les différents acteurs et représentants des partis politiques, de sorte que celui qui gagne sera le candidat de l’opposition. Ce serait, je pense une chance formidable pour l’opposition. C’est simplement que les précédentes expériences n’ont pas permis à l’opposition de se regrouper et d’apporter une véritable alternance vis-à-vis du RDPC. C’est fort de cette expérience du passé et de la nouvelle mouvance de la politique des élections présidentielle, il est plus qu’intéressant et important que l’opposition puisse se réunir », a expliqué l’enseignant de science politique.