Scandale écologique : Les produits pétroliers déversés en plein milieu des maisons d’habitation à Sodiko

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 12-Jan-2018 - 12h09   6175                      
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Les habitants de ce quartier de l’arrondissement de Douala 4ème sollicitent l’intervention des autorités avant que la situation ne dégénère.

Les populations de Sodiko ne retiennent plus leur colère. Depuis plusieurs années, elles sont exposées aux produits pétroliers toxiques déversés par une entreprise dans leur quartier. « Depuis plusieurs années, on vit vraiment dans un calvaire terrible. Ça devient impossible, les odeurs rentrent dans nos maisons, dans nos jardins, on ne peut plus s’asseoir dehors. Nous autres, on est toujours malades et on se demande si ce n’est pas à cause de toutes ces odeurs d’acide là… Ma maman elle a attrapé une bronchite, elle se retrouve actuellement à l’hôpital. Moi, des fois, il m’arrive d’avoir envie de vomir à cause de ces odeurs là », s’insurge une habitante de ce quartier de l’arrondissement de Douala 4ème au micro de Radio Equinoxe.

Les populations disent avoir à maintes reprises,  sollicité l’intervention des autorités pour mettre fin à leur calvaire. En vain. « Ils viennent à 20 heures, ils sont là, ils entrent, à 19 heures même. Pas plus tard que samedi, j’ai vu un des camions citernes entrer au quartier et ressortir vers 21 heures. Nous avons fait une première pétition avec quelques familles que nous avons déposée chez le Gouverneur, chez le préfet, au Ministère de l’environnement et même chez le Sous-préfet. Nous avons attendu, mais rien du tout. Nous pensons qu’il y a lieu de se bouger pour que cette situation soit réglée au plus vite », déplore un habitant de Sodico. Ce dernier redoute le spectre de Nsam et cette catastrophe qui,  le 14 février 1998,  avait causé la mort de plus de 200 camerounais exposés à la manipulation des produits pétroliers. «  On a un trafic de pétrole en plein zone résidentielle et c’est très grave. N’oublions pas que la paix sociale est en danger dans notre quartier. On a eu un premier Nsam et on aura un deuxième si on laisse les choses trainer », avertit-il.

Amende

Selon l’environnementaliste Didier Yimkoua, la présence de ces produits pétroliers toxiques devrait avoir des conséquences regrettables dans ce quartier déjà pas très gâté sur le plan géologique. « Les premiers impacts sur la santé environnementale et la santé humaine, on peut déjà les identifier. Il y a d’abord les odeurs et ensuite les infiltrations dans le sol et le sous-sol qui peuvent altérer la qualité des  eaux de consommation. Il faut déjà savoir que nous sommes dans une zone où la nappe phréatique est superficielle, déjà que là-bas, l’eau n’est pas bonne à boire. Et s’il faut ajouter à cela ce type de pollution, il faut signaler que c’est un cas assez grave, je considère que c’est un déversement criminel », explique le spécialiste des questions liées à l’environnement. Les auteurs de cette activité nocive pour l’environnement s’exposent aux sanctions prévues dans  l’article 82 de la loi cadre 96/12 du 5 août 1996 qui « punit d’une amende de 1 à 5 millions et d’un emprisonnement de 6 mois à un an celui qui pollue, qui dégrade ou qui altère l’environnement par les déversements de ce genre de produits là », prévient Yimkoua.

 

 

 

 

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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