Anne-Marthe Mvoto: "Je ne voudrais pas être en conflit avec la CRTV"

Par Michel Ange Nga | Repères
- 31-Mar-2010 - 08h30   73468                      
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Son éviction du journal télévise de 20h30, depuis 2008, sur les antennes de la CRTV a fait couler beaucoup d'encre et alimenter la chronique populaire.
MME ANNE MARTHE MVOTO, Directeur de la publication de «L’Afrique Autrement»: «Je ne voudrais pas être en conflit avec la CRTV»

Anne-Marthe MVOTO
Photo: © CIN Archives
Son éviction du journal télévise de 20h30, depuis 2008, sur les antennes de la CRTV a fait couler beaucoup d'encre et alimenter la chronique populaire. Avec un peu plus de recul elle revient sur cet épisode de sa vie, mais se penche aussi sur son projet éditorial, «L'Afrique Autrement» en kiosque depuis le mois de janvier 2010. Depuis janvier de cette année, votre projet éditorial, « L'Afrique Autrement » est disponible dans les kiosques. Quel accueil lui ont réservé les lecteurs ? Je crois, de ce qui me revient, que l'accueil est positif. J'ai même rencontré des gens qui m'ont dit que j'ai mis trop de temps avant de me lancer, j'aurais dû le faire un peu plus tôt. Ce qui me réjouit aussi c'est que les critiques des journalistes que vous êtes, qui ont réservé un espace a la sortie de ce projet en disent beaucoup de bien. Apres près de deux décennies passées à présenter le journal télévisé à la CRTV, le moins que l'on puisse dire c'est que vous en gardez beaucoup de souvenirs. Oui ! On garde beaucoup de souvenirs mais moi j'ai envie d'effacer les mauvais souvenirs de la mémoire pour ne garder que les bons. Comme j'ai coutume de le dire, dans notre métier, que ce soit en presse écrite ou en audiovisuel, le meilleur juge c'est le public. Et lui quand il juge, ii n'y a rien à dire. Quand je me promène, je rencontre des gens qui me disent que je leur manque, qu'ils souhaitent que je revienne, qu’ils se souviennent des journaux ou des expressions que j’utilisais, et pour les femmes de mes tenues vestimentaires, je garde çà comme mes meilleurs souvenirs. Dans quelles circonstances avez-vous quitté la CRTV ? Je n'ai pas encore quitté la CRTV. J'ai un contrat avec la CRTV qui arrive à terme en juillet 2010. II se trouve simplement qu'il y a des départs à la retraite qui sont controversés. On fait partir certains et pas d'autres. Il y a des histoires complètement bancales à la CRTV. Franchement, je ne voudrais pas évoquer cela. J'ai quand même pris un avocat, on a été devant l'inspection du travail. Depuis, la Crtv m'a déjà proposé une séparation a l'amiable. Je préfère donc qu'on n'évoque plus ce problème. Je ne voudrais pas me mettre dans une situation conflictuelle avec la Crtv, on va voir ce que la négociation va donner. Je souhaite d'ailleurs que ça aille dans le bon sens. Si les choses se passaient normalement, j'aurais pris ma retraite en juillet 2010, et c'est ce que je souhaitais. On allait annoncer au Cameroun entier que j'ai pris ma retraite. On allait faire la fête, on allait se séparer dans de bons termes. Tout le monde allait savoir a la Crtv que tel nous quitte, voilà à quoi elle s'occupe maintenant, voila, elle est a tel endroit. C'était mon souhait, mais hélas. Vous préparez donc votre départ depuis fort longtemps Il faut toujours préparer son départ. Quand on est dans un endroit, il faut savoir qu’à tel âge on va s'en aller. Donc je savais déjà qu'en juillet 2010, j'allais partir. Mais malheureusement, il s'est passé des choses qui nous ont amené à cette situation que vous connaissez... N'est-ce pas vos déboires avec la CRTV qui vous ont pousse à créer un journal ? J'y réfléchissais déjà. Vous savez, tout le monde fait cela: depuis six ou sept ans, j'ai commencé à me demander ce que je ferais après la Crtv. C'est vrai que j'ai tenté également d’aller m'occuper d'une cellule de communication dans une entreprise, mais les choses ont longtemps trainé. Alors pour ne pas me tourner les pouces, je me suis dit que j'ai quand même appris un métier et dans ce métier on a coutume de dire qu'il n'y a pas de retraite. C'est pourquoi j'ai créé un journal. Dans le premier numéro, il n'y est pas indiqué la périodicité et encore moins le siège du journal. C'est bien là la preuve d'une improvisation de votre part. Je ne parle pas d'improvisation. Le premier numéro a tout simplement été fait dans la précipitation. Nous avions été invités, mon équipe et moi, pour aller couvrir le sommet des chefs d'Etats de la Cemac à Bangui. A la commission de la Cemac, on savait que je travaillais plus ou moins sur un projet en rapport avec la Cemac et les questions d'intégration dans la sous-région. Et quand on m'appelle, nous nous sommes dit qu'il nous fallait quelque chose de concret. C'est pourquoi on décide de faire le journal pour qu'on ait un produit en débarquant à Bangui. On a eu une semaine pour le faire. Que la périodicité ou le siège n’ait pas été mentionné, ce sont donc des petits oublis. Le journal est sorti de l'imprimerie à 1h du matin, et à six heures, je prenais la route pour Bangui. Vous considérez-vous comme la pionnière dans ce segment des journaux qui traitent des questions d'intégration en Afrique centrale ? Je ne peux pas dire que je suis pionnière. Je crois que j'ai aperçu quelques titres, ils ont fait plus vite que moi. Mais la différence c'est que moi je traite d'une information transnationale, c'est-a-dire que chaque information qui sort dans noire journal doit pouvoir intéresser tous les six pays de la Cemac. Quand les autres journaux parlent un peu de tout. A ce moment lorsque le journal est publié à Yaoundé, il est aussi publié dans tous les pays de la Cemac.




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