Elle met en cause entre autres, la dérive autocratique du Chairman Ni John Fru Ndi.
Elisabeth Tamajong
Photo: (c) E. T.
Après plusieurs reports, une nouvelle session du NEC (le Comité exécutif national) du Social démocratic front s’est tenue hier samedi 14 février 2015 à Bamenda. Autour du leader Ni John Fru Ndi, les hauts cadres de ce principal parti politique d’opposition, se sont retrouvés pour débattre de l’avenir du parti qui va souffler dans trois mois sur sa 25e bougie et sur des sujets d’actualité. La publication des résolutions prises à l’issue de cette réunion qui s’est achevée tard la nuit dernière, reste attendue.
Cependant, selon des sources internes, la démission la veille d’Elizabeth Tamajong du poste de Secrétaire Général du SDF après 19 ans d’exercice, a été un sujet majeur dans l’ordre du jour.
Cette démission a été acceptée et le poste reste vacant car, le casting pour le recrutement de son successeur n’a pas été bouclé hier avant la fin des assises de Bamenda.
Mais, la page de celle qu’on a surnommé «Dame de fer» pour son caractère bien trempé et sa rigueur, n’a pas été aussi facilement tournée. "Elle ne sera pas définitivement tournée aussitôt", précise un membre du NEC que Cameroon-Info.Net a joint au téléphone pendant les travaux.
"Dans la lettre de démission que Madame Tamajong a envoyée aux membres du NEC, elle expose avec pertinence des problèmes réels qui menacent de tuer notre parti. Heureusement qu’elle fait aussi des suggestions pour nous aider à résoudre ces problèmes et, in fine, à assurer l’avenir du SDF".
Notre interlocuteur révèle que la lettre d’Elizabeth Tamajong est écrite sur 25 pages. Puisant dans son expérience de 19 ans passée comme patronne de l’administration du SDF, elle pense que l’existence du parti de la balance est menacée par la dérive autocratique du Chairman Ni John Fru Ndi qui, en plus etre chef du parti, contrôle les autres organes importants qui sont le Nec, le Nic et l’Anc . «Elle propose par exemple la séparation des pouvoirs» indique notre source.
Par ailleurs, La gestion floue des subventions reçues de l’Etat, la gestion des derrières investitures pour les élections municipales et législatives de 2013 et l’attribution des prérogatives importantes au premier vice président au détriment de certains organes du parti seraient d’autres griefs évoqués dans sa lettre de démission.
Âgée aujourd’hui de 67 ans, Elizabeth Tamajong a fait savoir dans sa correspondance qu’elle reste membre du parti. Elle y milite depuis 1990, date création du SDF.
Adeline Atangana, Cameroon-Info.Net
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