"... Lorsque nous nous penchons sur ta correspondance, l’exigence de vérité nous conduit par exemple à constater que tu écris exactement comme si c’était Vincent Sosthène Fouda même qui s’exprimait, avec son lot déjà connu d’arguments très fragiles et d’insinuations. Loin de moi l’idée de penser qu’il est celui qui écrit ce texte. Je voudrais juste par là relever les trop nombreuses affirmations gratuites dans ton propos..."
Parlons de manière simple de l’affaire Vanessa.
Chère compatriote,
Je lis avec plaisir la lettre que tu me fais parvenir, en réaction à ma correspondance que tu aurais lue.
Afin de rester simple, comme nous y invitent les termes de l’affaire Vanessa, j’aimerais de nouveau te dire ce qui est essentiel ici : il s’agit de la justice, de la vérité. Ces deux mots, vois-tu, obligent chacun de nous à réfléchir par une démarche bien précise, et à agir selon un code bien déterminé.
Je m’étonne de lire dans ta correspondance tout autre chose que ce qui obéit à l’exigence de vérité et à celle de justice.
L’exigence de vérité doit nous amener à ne pas dire que ce qui est blanc est rouge, par exemple. L’exigence de vérité est un chemin constitué de beaucoup d’obstacles pour l’esprit paresseux. Lorsque nous nous penchons sur ta correspondance, l’exigence de vérité nous conduit par exemple à constater que tu écris exactement comme si c’était Vincent Sosthène Fouda même qui s’exprimait, avec son lot déjà connu d’arguments très fragiles et d’insinuations. Loin de moi l’idée de penser qu’il est celui qui écrit ce texte. Je voudrais juste par là relever les trop nombreuses affirmations gratuites dans ton propos. C’est à cela aussi que Vincent Sosthène Fouda a habitué tous ceux qui le côtoient, l’écoutent ou le lisent depuis le début de cette affaire. C’est pour cela qu’il est nécessaire de dire que l’essentiel n’est ni moi, ni toi, ni Vincent Sosthène Fouda. L’essentiel est la vérité qui permettra de dire ce qui est arrivé au bébé de Vanessa. L’essentiel est la justice qui permettra ensuite de respecter la vérité, une fois qu’elle sera connue et reconnue. L’essentiel, la vérité, la justice, dépasse nos petites personnes.
Reprenons quelques unes de tes affirmations, afin de voir pourquoi il est utile de leur refuser le moindre crédit.
Il ne s’agit pas ici de croire en Vincent Sosthène Fouda, comme tu le dis si bien au début de ton propos. Il s’agit plutôt de rechercher la justice et la vérité pour un enfant volé à une jeune fille dans un hôpital de Yaoundé. Le fait même de lire que ta correspondance se situe sur le terrain des croyances indique combien tu es éloignée du sujet qui a provoqué ma mise au point. J’ai voulu me placer, pour ma part, sur le terrain d’une analyse raisonnée des événements et des acteurs liés au vol du bébé. J’aurais tant aimé que cela soit ton cas aussi. Tu as choisi de te trouver un héros, à l’occasion d’une affaire malheureuse.
Tu trouves que ce héros est immaculé. C’est une croyance que tu voudrais défendre. Les faits, quant à eux sont têtus et contredisent tes croyances. Ces faits nous apprennent que celui qui depuis s’est mis en avant dans cette affaire, a des raisons de le faire bien éloignées de la simple recherche de vérité et de justice.
Les faits qui révèlent la personnalité menteuse et même mythomane de Vincent Sosthène Fouda posent en quelques mots une question. Cette question est : celui qui ment à propos de sa propre vie peut-il être crédible lorsqu’il dit qu’il lutte pour la manifestation de la vérité au sujet d’une autre vie ? Celui qui est reconnu tueur en série peut-il prendre sérieusement, et pendant longtemps la tête du combat pour retrouver un meurtrier ?
La présence et l’activisme de Fouda ont permis de faire connaître le vol d’un bébé par plus de personnes qu’avant lui. Les autres faits que tu lui prêtes sont des affirmations sans preuve sérieuse. C’est à ce niveau que se situe le fossé qui sépare ta démarche de croyante en Vincent Fouda, de la compréhension rationnelle et par conséquent critique qui est celle de nombreux autres camerounais dont je fais partie.
Qu’est-ce qui te permet donc de dire que Vincent Sosthène Fouda a un jour effectué des prélèvements sur un quelconque bébé ? As-tu la possibilité de faire parvenir aux rédactions le nom et les cordonnées du laboratoire en Suisse, afin que nous puissions vérifier l’effectivité des tests commandés par Vincent Fouda, comme cela a été fait pour ses faux diplômes et faux titres ? Jusqu’ici, nous avons été trop nombreux à croire Vincent Fouda sur parole. Nous l’avons fait, parce que nous lui avons accordé le bénéfice de la bonne foi, en prenant en compte le fait qu’il a le premier rendu populaire le vol du bébé. C’est cette erreur que tu continues de faire. Pourtant, si tu acceptais comme moi que nous nous sommes trompés en accordant le bénéfice de la bonne foi à Vincent Sosthène Fouda sur tout, tu aurais l’humilité de prendre en compte les faits têtus qui montrent qu’il ne faut plus le croire sans preuve très solide, et qu’il est urgent de dénoncer sa présence nuisible en tête de cette lutte, au vu de ce que chaque Camerounais peut désormais savoir de sa moralité.
Comment analyses-tu le fait que Vincent Sosthène Fouda a menti lorsqu’il a affirmé qu’il était allé aux Etats-Unis rencontrer le sénateur Mendez ? Comment analyses-tu le fait qu’il a donné une interview dans laquelle il veut faire croire cela à tout un peuple mobilisé pour la vérité et non pas pour toi, moi ou Vincent Fouda ? Comment comprends-tu le fait qu’après cela, il n’ait jamais expliqué à personne ce qui s’est passé ? Comment vois-tu le fait qu’il n’ait jamais répondu aux questions que lui posait alors Seme Ndzana, afin de montrer qu’il était bien allé aux Etats-Unis ? Est-ce cela que tu appelles tribalisation, ou régionalisation ? Cette manière d’accuser sans fournir la matière qui permet d’accuser est la marque de Vincent Fouda, en qui tu dis croire. C’est un argument qu’il utilise avec trop de facilité, lui dont le contenu des échanges avec et par Seme Ndzana publié révèle clairement qu’il sait très bien être tribaliste lorsque ses intérêts personnels sont menacés. Dirais-tu aussi que Seme Ndzana, soutien actif de Vincent Fouda au départ de cette affaire, est tribaliste, au sens où toi et Vincent Fouda l’insinuez, pour le défendre ? Seme Ndzana avoue avoir fait confiance à Vincent Fouda au nom des liens de parenté. Il finit par dire ces mots qui sont une analyse froide des événements : « j’arrête de spéculer sur la bonne foi de » Vincent Fouda. Diras-tu aussi que cet autre soutien de Vincent Fouda de la première heure, Patrick Mballa, est tribaliste ? Il n’a pas manqué de prendre parmi les premiers ses distances avec ses mensonges et ses manipulations de façon publique.
Lorsque je mets Vincent Fouda en contact avec les étudiants de l’ADDEC à Yaoundé, c’est à un Camerounais que je crois intègre que je m’adresse. Lorsque la police l’arrête et que je l’appelle régulièrement au téléphone, afin d’en rendre compte aux autres, c’est encore à un Camerounais, que je n’avais jamais vu, que je m’adresse. C’est à celui que nous considérons comme combattant sincère d’une même lutte que nous apportons notre soutien. Lorsque j’accueille Vincent Fouda à Paris, et constitue un comité d’accueil en Belgique, afin de l’accompagner au parlement européen, c’est seulement un combattant camerounais, un des nôtres, que nous accueillons et accompagnons. Lorsque des journalistes, suite à nos différents appels, nous contactent, et qu’on les dirige vers Vincent Fouda, c’est parce que nous croyons en lui. Lorsque nous remettons des enveloppes de soutien financier en main propre à Vincent Fouda, pour lui et pour le soutien de Vanessa, nous savons soutenir un Camerounais et pas un ressortissant de telle ou telle tribu, de telle ou telle région, comme tu l’insinues de manière si perfide et infondée. Lorsque nous envoyons de l’argent à Yaoundé pour le voyage retour de Vincent Fouda alors en France, à Madame Véronique Caroline Mbede,une dame qu’il nous a presenté comme employé à Moabi voyage à la demande de Vincent Fouda, argent qui finit par payer le voyage aller-retour, nous avons un seul et même objectif : la vérité, la justice.
Nous avons donc accordé à Vincent Sosthène Fouda un crédit dont lui-même ne peut pas respecter les échéances. Ces échéances, permets-moi de te le rappeler, relèvent de la raison, et non pas de la croyance, encore moins d’une adhésion aveugle à un personnage au détriment de la vérité.
Les arguments que tu emploies sont vraiment éloignés du sujet. Ils sont surtout comme une copie de ceux que donne d’habitude Vincent Sosthène Fouda pour tenter de manipuler ses compatriotes depuis quelque temps. Tu cites le Professeur Eboussi Boulaga qui lui aurait rendu hommage. Tu te permets surtout une contre-vérité : tu parles de Vincent Fouda comme « ancien confrère » du grand philosophe. Chère compatriote, le devoir de vérité nous oblige, toi et moi, à prendre comme exemple cet élément dans ta correspondance, pour montrer ce que j’ai dit dans la mienne : il est temps de reconnaître que la démarche intellectuelle de Vincent Fouda en général, dans cette affaire en particulier, tend à égarer la lucidité de ses compatriotes.
Chère Patty, chaque Camerounais peut, à partir d’internet, savoir que Vincent Sosthène Fouda n’a jamais été enseignant à l’Université. Chaque Camerounais vivant en harmonie avec les moyens de ce siècle a besoin d’une simple recherche par internet pour savoir que Vincent Sosthène Fouda n’a jamais été journaliste formé par l’ESJ de Lille, encore moins Docteur en science politique de l’IEP de Grenoble, ni même chercheur, comme il le claironne partout. Chaque Camerounais peut savoir que, par conséquent, il ne peut pas être un « ancien confrère » de notre éminent philosophe Eboussi Boulaga. D’ailleurs, pourquoi serait-il devenu « ancien confrère » ? N’est-ce pas à toi d’expliquer à ceux qui te lisent d’où tu tiens tes informations ?
Il y a une question à poser, que tu évites, mais que je me dois de te rappeler : pourquoi cet homme ment-il autant sur son propre compte déjà, selon toi ? Savoir qu’il ment sur tout ce qu’il dit de lui-même aux Camerounais te permet-il encore de prendre de la même façon qu’avant ce qu’il raconte à propos de la magistrate, des prélèvements sur le bébé, des tests, des enseignements qu’il aurait laissés pour le combat de Vanessa ?
L’argument concernant Eboussi Boulaga, que tu avances, montre bien la nécessité et même l’urgence de dénoncer l’imposture intellectuelle et morale de Vincent Fouda que tu soutiens aveuglement. Comme il le fait dans ses publications et apparitions publiques, tu essaies de tromper l’esprit critique de tes compatriotes en voulant laisser croire que Monsieur Eboussi Boulaga, s’il a parlé de Vincent Fouda, l’a fait en tant que confrère qui connaît bien Vincent Fouda. Quelle trace avons-nous de cet hommage, d’ailleurs ? Nous pouvons pourtant penser que si Monsieur Eboussi Boulaga a vraiment rendu hommage à Vincent Fouda, c’est à propos de l’affaire du bébé volé, et non pas pour ses qualités d’intellectuel. Hommage rendu à partir de ce qu’il sait de Vincent Fouda, comme plusieurs compatriotes, et non pas parce qu’il aurait eu les preuves que Vincent Fouda ment à propos de tout ce qu’il dit de lui, et que ce fait là doit nous amener à lui retirer la caution d’honorabilité que nous lui avons vite donnée lorsqu’il avance des affirmations gratuites au sujet de l’enfant volé.
Dire, et montrer que Vincent Sosthène Fouda n’est pas intellectuel est donc nécessaire. C’est un simple citoyen comme toi et moi, mais qui veut être là où ses moyens sont trop petits pour cela. Les correspondances de Vincent Fouda révèlent toutes qu’il n’est pas parmi les intellectuels de notre pays. Je t’invite à relire avec un œil détaché ses écrits. L’orthographe négligée qu’ils comportent n’honore pas l’enseignement camerounais, ni le titre de Docteur ou Professeur qu’il usurpe, et pour cause.
Les exemples que tu donnes sont donc loin du sujet. Ils disent seulement combien un homme a soulevé des espoirs en se servant de la douleur et de la colère de ses compatriotes pour se faire connaître. Nous l’avons cru sincère dans sa dénonciation. Un être sincère est celui-là qui dit la vérité, ou qui se trompe de bonne foi, et le reconnaît.
Je m’étonne de ce que tu relates de l’affaire Vanessa d’autant plus que toi et moi pouvons dire seulement ce que nous avons vécu, ou seulement ce que nous pouvons démontrer à ce propos. J’ai donc été, te souviens-tu, celle qui a reçu ta participation financière au paiement du billet d’avion, aller-retour, que Vincent Sosthène Fouda réclamait lors de son séjour en France que j’ai déjà évoqué. Je suis celle qui est allée chercher Vincent Fouda à la Gare du Nord, arrivant de Lille. J’ai pu l’entendre dire d’abord qu’il avait fait analyser ses analyses d’ADN à Lille, avant de lire ensuite, comme toi, que c’était en Suisse. J’ai entendu Vanessa s’étonner de m’entendre lui annoncer que Vincent Fouda était avec nous à Paris pour la manifestation, alors qu’il lui avait dit aller au Canada.
Je sais te reconnaître le mérite d’avoir indiqué la clinique de ton cousin afin que Vanessa soit accueillie pour des soins. Tu devrais ainsi comprendre que chacun arrive avec ses moyens dans ce combat. Lorsque tu arrives en février, tu trouves sept mille personnes derrière des claviers, comme tu dis, dans le collectif « rendons-lui son bébé ». Tu les rejoins, car tu trouves le combat juste et noble.
Tu présentes ensuite Vincent Sosthène Fouda comme « un homme dont l’expertise est mondialement reconnue par ses pairs ». Chère compatriote, s’il ne s’agissait pas d’une affaire sérieuse, je me serais abstenue de répondre à ta correspondance. As-tu vraiment conscience de ce que tu fais et dis en prenant la parole avec autant de légèreté ? Connais-tu vraiment le Cameroun et la qualité de ses enfants ? Saurais-tu expliquer, toi-même, ce que signifie expertise ? On est expert en un domaine, ou en certains domaines précis : de quelle expertise vague parles-tu concernant Vincent Fouda ? Nous vivons à l’ère du numérique, il te serait impossible de montrer à un seul de tes compatriotes que tu sais de quoi tu parles lorsque tu parles d’expertise mondialement reconnue par ses pairs. Les pairs de Vincent Sosthène Fouda, chère compatriote, sont en prison pour usurpation de titres, abus de confiance multiples, diffamation et j’en passe. Pour rester simple, grâce à internet, tu peux apprendre à comprendre à quoi correspond un expert. En général, celui-ci commence par avoir suivi des études très poussées au cours desquelles il s’est illustré très brillamment. Grâce à internet, chère Patty, Vincent Sosthène Fouda s’avère posséder une seule expertise : l’expertise du mensonge. Auras-tu seulement le courage et les moyens de t’en rendre compte ?
Des vérifications ont été faites auprès des établissements qu’il a nommés, par internet et par des correspondances. Cela nous a menés à une seule conclusion : Vincent Sosthène Fouda n’est pas le docteur, ni le professeur, ni le journaliste, ni le chercheur qu’il dit être.
Le cas que tu défends avec toute cette grossièreté interpelle notre conscience collective. Il s’agit de savoir qu’il existe dans notre pays des personnes tellement miséreuses qu’elles sont prêtes à exploiter des misères plus grandes que les leurs, pour survivre. Tout menteur vit aux dépens de celui qui le croit. Il est temps de parler de manière simple, ne crois-tu pas ? Il est impossible d’obtenir la vérité en utilisant le mensonge. Il est illogique de confier la recherche de la vérité à un menteur compulsif. Les mensonges de Vincent Fouda sont tous disponibles grâce aux moyens numériques. Tu ferais bien de vouloir comprendre un homme plutôt que de te contenter de croire en lui comme à un saint.
L’imposture de Vincent Fouda a aveuglé beaucoup de monde, ceci dit. Ses affirmations gratuites accusant tel ou tel, ses déclarations sans preuve à propos de ses agissements ont eu pour conséquence de rendre l’affaire politicienne en braquant le gouvernement contre ceux qui pourtant l’appellent au secours de la vérité et de la justice. Au lieu d’attirer tout le monde autour de la maternité bafouée de Vanessa, les méthodes (accusations sans preuve) et la moralité (menteur pathologique) de Vincent Fouda ont plutôt fragilisé les soutiens qui l’ont accepté au-delà de la médiatisation de l’affaire. Il est par conséquent temps de remettre la recherche du bébé à des personnes ayant une moralité sans tâche et montrant un respect plus grand de la logique.