Cacao-café : Des centaines d'usines dans la clandestinité

Par Lazare Kolyang | Mutations
- 27-Jan-2009 - 08h30   52800                      
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En renouvelant son bureau jeudi, le Syndicat national des usiniers et acheteurs a dénoncé le laxisme des pouvoirs publics.
Les statistiques du Syndicat national des usiniers et acheteurs du cacao et du café (Suacc) sont assez parlantes. Sur 236 usines recensées sur l'ensemble du territoire national, seules 125 ont une déclaration d'existence et 24 sont détentrices d'une carte professionnelle. Des chiffres suffisamment évocateurs pour amener le président réélu du Suacc, Jean Marie Ndengoue Noumbissi, à interpeller l'Etat. "Qu'est devenu le délai de mise en conformité assorti de menace de sanction qui fut accordé aux usiniers contrevenants lors de la commission technique nationale de vérification des usines à café en avril 2000?" interroge le président du Suacc. " Ce délai est passé de deux semaines à neuf ans déjà ", répond Jean Marie Ndengoue Noumbissi qui invite les pouvoirs publics, et au premier chef l'Office national de cacao et de café (Oncc), bras séculier de l'Etat dans la filière, pour une action énergique et coercitive. La bataille est ainsi ouverte contre les détenteurs de mini décortiqueurs mobiles qui opèrent dans leur domicile au mépris des textes réglementaires et au grand dam des pouvoirs publics. C'était donc pour parler de ces difficultés, mais davantage renouveler le bureau de leur syndicat, que les membres du Suaac se sont retrouvés jeudi denier, 22 janvier à Douala. Il était question d'inciter tous les usiniers acheteurs et conditionneurs de café et cacao du Cameroun à acquérir une carte professionnelle, laquelle ne peut s'obtenir qu'après la déclaration d'existence ; amender les statuts, pour leur donner une envergure et une représentation nationale au syndicat, doter le collège du Conseil inter professionnel du caco et du café (Cicc) d'un bureau renforcé, mettre en place des comités locaux de commercialisation et des mesures incitatives pour la commercialisation des cafés lavés. Tous ces objectifs sont la conséquence de certaines études. Des enquêtes menées sur le terrain, il ressort que la vieillesse du verger et son faible taux de renouvellement, les faibles rendements de la production, la faible disponibilité du matériel végétal et le foisonnement des projets et programmes intervenant sur la production comptent au rang des éléments qui plombent l'épanouissement du collège des producteurs du cacao et du café. En rappel, le Suaac est un collège du Conseil inter professionnelle du cacao et du café justifiant d'une activité d'au moins 20.000 tonnes de cacao et de café.




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