Déchirée sur la date de la prochaine audience, la balance a finalement penchée en faveur du Ministère public qui a vu renvoyer l’audience à une date assez proche, par rapport à la défense qui la voulait à une date assez lointaine.
L’on se serait cru à un procès « d’éperviable ». À en croire le nombre de personnalités, avocats et surtout journalistes qui ont fait le déplacement du Palais de justice de Yaoundé Centre administratif, pour assister à « l’affaire ». la salle 04 du Tribunal de Grande instance de Yaoundé a fait le plein d’œuf, les curieux se bousculant pour assister à ce procès opposant l’Etat du Cameroun et le Ministère public à Emmanuel Etoundi Oyono directeur général du Port autonome de Douala (Pad) pour complicité d’usage de faux et falsification de documents. S’il ne fallait que s’en tenir aux apparences, le directeur général du Port autonome de Douala affichait un air serein, sûr de lui, dans son costume sombre sur une chemise bleue et une cravate rouge, bien en réserve derrière ses épaisses lunettes de couleurs noires.
C’est très exactement à 12h47 minutes que la collégialité, présidée par Oscarine Essama, a ouvert l’audience du jour. En tant que première audience de ce procès, c’était tout naturellement une audience préliminaire. Après identification des parties, le Ministère public à communiqué sa liste de témoin, -sur laquelle, figure le nom de l’accusé Etoundi Oyono, de même que ceux de Serge Sabouang, Marcelin Engolo, Harris Meka Mintsa et Roger Manga, actuel Dg de la Maetur-, tout en souhaitant que s’ouvre au plus vite les débats. Ce qui n’a pas connu le consentement de la défense, composée des avocats Fousse, Nounkeu et Ndongo. Qui eux, souhaitent que la procédure aille lentement, mais surement. Alors que l’accusation en face souhaite que l’audience soit renvoyée à une date assez proche, la défense elle, propose le mois de Septembre pour la reprise de l’audience.
Le courroux de la défense
Comme arguments, Me Dominique Nicole Fousse brandit son départ en congé pendant tout le mois d’août, soutenue en cela par ses confrères qui estiment qu’ils ont tous besoin de cette période de repos pour mieux préparer leur défense. par ailleurs, disent-ils, il n’y a pas de raisons que ce procès soit un procès marathon. Ceci ne devrait pas être une justice spéciale, car tout le monde a droit à une justice sereine et équitable. L’on ne comprend pas, poursuivent-ils, pourquoi l’on s’acharne tant à vite expédier ce procès. Ceci à commencé à l’instruction, qui s’est déroulée en une seule journée, forçant par ailleurs notre client à se présenter tout seul, sans avocat, devant le juge d’instruction. Aujourd’hui, ils veulent continuer cela en le privant de ses droits. De plus, brandissent-ils comme autre argument, l’on évolue là vers une violation de la procédure, étant entendu que, la liste des témoins doit être produite 05 jours avant l’ouverture des débats et pas avant comme s’empresse de le faire l’accusation.
En face, le parquet, outré, dévoile que cette procédure a tenue compte du calendrier de l’accusé, compte tenu de ses obligations à Douala. « Maintenant, qu’on ne nous mette pas ça sur le dos ». Allons aux débats ! Si Me Fousse veut aller en congé, les autres avocats que sont Me Nounkeu et Me Ndongo sont là, ça ne sert à rien de traîner inutilement, poursuit le parquet. Sur ce, la présidente de la collégialité a décidé de s’aligner derrière le Ministère public en renvoyant l’audience au 02 août, laissant le choix à la défense de choisir l’heure, ce que celle-ci a refusé de faire. Devant leur entêtement, elle a précisé que ce serait à 10h, le 02 août, la prochaine audience, pour permettre à la défense de communiquer sa liste de témoins. La défense a malgré tout dit son incapacité de produire leur liste de témoins ce 02 août. C’est sur ce désaccord que l’audience à été suspendue.
Florette MANEDONG