Cameroun - Investissements - Hôtel Marriott de Douala: Ce qui bloque

Par Claude Tadjon | Le Jour
Yaoundé - 22-Oct-2013 - 17h13   57286                      
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Le ministère des Domaines tarde à délivrer le titre foncier sur le terrain acquis depuis six ans par des investisseurs privés.
Pas de titre foncier. C'est la principale cause du blocage du projet de construction de l'hôtel cinq étoiles Marriott à Douala, dont le coût estimatif est chiffré à 21 milliards FCFA. La Société nouvelle de développement et d'investissement (Sndi)qui porte ce projet a vainement engagé des démarches auprès du ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Mme Koung à Bessiké, afin d'obtenir le précieux sésame qui conditionne l'entrée en scène effective des partenaires financiers. Jean-Claude Bissou, le président du conseil d'administration de Sndi,résident aux Etats-Unis, en séjour au Cameroun, s'est à nouveau heurté à ce qui ressemble à une fin de non-recevoir:"Le seul blocage du projet est le titre foncier et un flou artistique derrière"déplore l'investisseur, courroucé mais impuissant.«Qu'on nous donne notre titre foncier pour nous permettre d'avancer»,enrage-t-il.La patience de Sndi qui ne compte plus que comme actionnaires Bisbil Usa (Jean-Claude Sissou), Germios France (Germain Jancheu), Sorepco et Siantou Wantou semble en effet avoir atteint ses limites. Depuis 2007 cette société s'est acquittée au Trésor public du paiement de la redevance foncière au titre de vente de gré à gré d'une parcelle du terrain domanial de 8234m2 à Bonanjo Douala. L'attestation de paiement délivrée le 19 janvier 2007 par le receveur des Domaines du Wouri précise que Sndi a versé à l'Etat la somme de 823 14.110 000 FCFA. Cet argent dort toujours dans les caisses publiques. Ce paiement venait à la suite d'une décision du ministre des Domaines et des Affaires foncières, Louis-Marie Abogo Nkono, datée de janvier 2006, portant autorisation de mise en vente de gré à gré d'un terrain dominical à Douala au profit de Sndi «en vue de la construction d'hôtel grand luxe». Six ans plus tard, Sndi ne jouit pas des effets de ce paiement. Il y a eu cette réunion tripartite au 2ème étage de l'immeuble Sni entre Sndi,la Sni et le Crédit foncier du Cameroun (Cfc)pour approfondir l'idée d'une prise de participation de l'Etat.Avaient pris part à cette réunion, Mme Yaou Aïssatou, Dg de la Sni, et Camille Ekindi, ex-Dg du Cfc. Depuis lors, pas de suite. Il y a eu cette correspondance de l'ex-ministre de l'Economie,Louis-Paul Motazé, adressée à Sndi et offrant l'accompagnement gouvernemental du projet par la construction d'une voirie autour du site. Et cette réunion à Paris entre Sndi et l'ex-ministre camerounais du Tourisme, Baba Hamadou, sans suite, là aussi. Il y a eu la visite d'Ed Fuller,le président de Marriott,l'une des plus grandes chaînes hôtelières du monde,qui a dû faire le déplacement de Douala, pour attester de son intérêt pour le projet.Il y a eu enfin la forte implication de l'ancien ambassadeur des Etats-Unis, Niels Marquardt. Toujours pas d'hôtel. En fait,accusent certains,le projet serait otage de la bureaucratie.Nous n'avons donné aucun pot de vin,est ce peut-être pour cette raison que nous sommes bloqués S'interroge, songeur,un responsable du projet. Au ministère des Domaines, nos sources dans l'entourage du ministre indiquent plutôt qu'on se montrerait ici réservé sur la pertinence de vendre de gré à gré de terrain domanial situé en plein cœur de Douala. En attendant un arbitrage, les 823 millions FCFA des investisseurs privés dorment dans les caisses publiques depuis six ans.




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