Au cours de l’émission « Le Débat panafricain » animée par Mohammed Bachir, ce dimanche 07 juin 2015 sur Afrique Media, les intervenants n’ont pas loupé la France, accusée d’être derrière la suspension d’un mois prononcée le 04 juin 2015 par le Conseil National de la Communication contre cette chaine de télévision. Pour justifier cette assertion, Ils n’ont cessé au cours de ce programme de présenter une image montrant Christine Robichon, ambassadrice de France au Cameroun, en pleine discussion avec Peter Essoka, Vice-président de cet organe chargé de la régulation du secteur des médias au Cameroun. « Nous voulons le départ de Christine Robichon », a réclamé une téléspectatrice appelant depuis les Pays-Bas.
Certains panélistes accusent l’ambassadrice de France, de vouloir déstabiliser le Cameroun. Une mission qu’elle aurait, selon ces derniers, déjà réussi dans d’autres pays où elle est passée, notamment en Côte d’Ivoire et au Soudan. Afrique Média se présente comme une chaine qui vient faire le contrepoids aux grands médias français qui « insultent le Cameroun, le Chef de l’Etat camerounais », sans jamais être inquiétés. Ils n’ont pas aussi loupé Peter Essoka et son équipe d’ « incompétents ». Jean de Dieu Ayissi, un des truculents chroniqueurs de la chaîne a vite trouvé un petit nom au patron du CNC : « Monsieur zéro ». Les intervenants interpellent le président de la République, Paul Biya qui, selon un téléspectateur « doit faire le choix entre Afrique Media et Boko Haram ».
Cependant, ces « aboyeurs » disent être sereins. Déjà que selon un juriste invité au cours de cette émission, le Conseil National de la Communication n’est pas fondé à prendre une sanction contre la chaine Afrique Média, qui est « un média de droit équato-guinéen », indique-t-il. Il accuse par ailleurs le CNC d’avoir violé la loi en faisant la publicité de sa décision avant de notifier les concernés. Les téléspectateurs ont également envoyé beaucoup de messages d’encouragements à Juliana Tadda et Mohammed Bachir, deux journalistes de cette télé qui ont également écopé chacun d’une suspension de six mois.
Le motif de leur suspension, à savoir : «défaut d’encadrement des émissions « Le débat panafricain » et « le Mérite panafricain », ayant permis aux panélistes de proférer des accusations non justifiées de nature à porter atteinte à l’image à l’image et à l’honneur des personnalités, d’institutions et de pays étrangers », n’a pas de sens selon Henriette Ekwe, une des panélistes. Plus globalement, on reproche à la chaine qui se présente comme « l’espace d’expression et de promotion des valeurs africaines par excellence », « la généralisation des manquements professionnels » et « des confusions préjudiciables entre liberté d’opinion et les atteintes à la dignité des personnes ». Afrique Media a été sanctionné en même temps que cinq autres organes de presse accusés de diffamation.
Wiliam Tchango