Selon nos Informations, la candidature de l'artiste Prince Eyango aurait été pistonnée par le Premier Ministre, Philémon Yang.
Le petit monde des musiciens n'en finit plus de produire de fausse note, depuis l'élection controversée de Ndedi Eyango, le 02 novembre, à la présidence du Conseil d'administration de la Société camerounaise de l'art musical (Socam). Le courroux le dispute au sentiment d'injustice, car au fil des jours la nationalité américaine de Ndedi Eyango ne fait plus l'ombre d'aucun doute. Or, les textes de la Socam sont clairs: Les personnes non camerounaises ne peuvent prétendre à quelques fonctions électives que ce soient. Le père de «you must calculer», tube culte des années 80, aurait bénéficié de complicités au sein de la commission électorale, présidée, pour les besoins de la cause par Aba'a Oyono. Lequel a validé la candidature de Ndedi Eyango, en dépit de l'inéligibilité de ce dernier qui est simplement américain. La législation camerounaise ne reconnaît pas la double nationalité. Des sources audacieuses tentent aussi d'impliquer le Premier ministre dans le parrainage de la candidature du producteur de Longue Longue et de Jacky Kingue. Pour quels intérêts? Bien malin qui le saura...
Toujours est-il que les artistes musiciens camerounais (surtout ceux qui ont conservé leur nationalité d'origine malgré moult propositions aussi alléchantes les unes que les autres) n'en démordent pas de ce passage en force, sous fond de violation flagrante des textes de la Socam. «Nous n'avons rien contre Prince Ndedi Eyango, qui est un artiste formidable. Mais les textes ont été violés et c'est à lui qu'a profité le crime. Nous exigeons de nouvelles élections dans le strict respect des textes qui régissent la Socam», a expliqué à La Météo un artiste. Prince Ndedi Eyango aura-t-il la dignité des princes de se retirer, afin de préserver son nom et ce qui reste de son honneur? Ils sont nombreux dans le milieu des musiciens qui en doutent. Et pour cause... Pour parvenir à ses fins, Ndedi Eyango n'économisera ni roublardise ni tacle par derrière. Tenez!
L'homme contacte Joe Mboule, Marco Mbella, Nkotty François, Ottou Marcelin, Sam Mbende, Elvis Kemayo, Sam Fan Thomas, Ekambi Brillant pour donner du poids et ses chances de victoire à sa candidature. Tous ces artistes lui conseillent de composer avec Roméo Dika, ce qu'il accepte avant de se raviser parce qu'il aura contracté des parrainages la primature et de la Commission permanente de médiation et de contrôle, où trône son ami Aba'a Oyono. Petit à petit Ndedi Eyango va écarter de sa liste tous les aînés dont hier il mendiait le précieux soutien. «Le prince des montagnes» veut des artistes béni oui oui, à qui il imposera ses quatre volontés dans le conseil d'administration.
Déballage.
Au bout de quelques semaines de campagne, irrité par les critiques des grands noms de la musique camerounaise, Ndedi Eyango leur lancera des propos orduriers. La riposte sera à la mesure de l'offense. Petit florilège: son passé de gigolo est ramené à la lumière. On citera une certaine Zenabou avec qui il a vécue, et qui en réalité aurait été la vraie financière du studio d'enregistrement dénommé Preya Music, brandi par lui comme sa structure. Son histoire sulfureuse avec Viviane Etienne, laquelle dans une de ses chansons l'a qualifié demi-mot de «gigolo». Et coup de massue: l'information sur sa nationalité américaine, qui n'était qu'un secret de polichinelle pour les artistes, est transmise aux médias, avec des détails croustillants: Ndedi Eyango, a (curiosité) une carte d'identité camerounaise, mais un passeport américain. Des décisions de justice le condamnant pour conduite en état d'ivresse et emprunt bancaire non remboursé sont sans ménagement mises sur la place publique. Les médias en font leur miel, en parcourant les statuts de la Socam que les journalistes découvrent que seul les citoyens de nationalité camerounaise et résident effectivement au Cameroun peuvent postuler. Traduction: l'artiste producteur Ndedi Eyango, ayant pris la nationalité américaine est dans l'impossibilité statutaire de se porter candidat à la présidence du Conseil d'administration de la Socam.
Autre scoops dans les documents distribués aux médias, et dispatchés dans la République: sur sa carte nationale d'identité le successeur d'Odile Ngaska est né le 27 avril 1960, mais selon son passeport américain il est plutôt né le 30 avril 1960. Est-ce la même personne?
Avec toutes ces révélations, que l'incriminé n'a jusque-là nié, l'acceptation de sa candidature par la commission Aba'a Oyono apparaît comme une grossière entorse aux textes de la Socam, et la validation de son élection comme une prime à l'imposture. Une chose qui révolte les artistes-musiciens et renforce leur détermination à lutter jusqu'à ce que force revienne au droit.