L'acte a été ordonné par le Tribunal de première instance d'Ekounou, le 13 septembre.
Roger Mondoué, le Directeur général de L'Harmattan Cameroun, a donné un point de presse samedi 14 septembre 2013, pour éclairer sur une situation qui incrimine la maison d'édition. En effet, suite à une requête aux fins de saisie, établie par Claude Evinéba, le Président du Tribunal de première instance d'Ekounou, le siège de la maison L'Harmattan et l'imprimerie Les grandes Editions, gérée - par Marcous Kewou, ont été envahis vendredi 13 septembre 2013 par des gendarmes pour une saisie de stocks de quatre ouvrages retenus comme manuels scolaires pour l'année en cours. Il s'agit de Lettre à Tita, volumes 1 et 2 pour la version française, et de Letter to Tita, volumes 1 et 2 pour la version anglaise dont l'auteure est Jeanne Marie Rosette Abou'ou. Dans sa requête, elle accuse L'Harmattan Cameroun d'avoir produit des livres sans l'autorisation et sans l'accord de la maison mère basée en France.
Le 4 juin 2012, Jeanne Marie Abou'ou signe un contrat d'édition avec la librairie-édition L'Harmattan pour la production et la diffusion de ses ouvrages. La maison d'édition devait publier les œuvres en fonction de sa capacité. Le 4 juin 2013, les ouvrages sont proposés au Ministère des Enseignements secondaires et celui du Commerce, et retenus comme manuels scolaires des classes de 6ème, 5ème, from 1 et from 2. Le prix est fixé à 3.200 FCFA.
Dans une interview accordée au poste national de la Crtv, Jeanne Marie Abou'ou déclare qu'elle a été sommée par L'Harmattan Cameroun de pré-financer elle-même son livre, vu que la maison mère avait jugé les dépenses trop importantes. En effet, l'auteure souhaitait faire produire 30 000 exemplaires depuis Paris et exigeait la livraison avant la fin du mois de juillet 2013. «Au lendemain du choix de mes livres comme manuels scolaires, L'Harmattan Paris m'a signifié formellement son incapacité à fournir mon livre en quantité et dans les délais. Raison pour laquelle j'ai décidé de rompre le contrat et d'entamer toute seule la production», déclare-t-elle.
Pourtant, d'après Roger Mondoué, il n'était pas question de rompre le contrat. Au contraire, les opérations ont plutôt été confiées à L'Harmattan Cameroun, qui devait gérer localement la situation. Le Directeur dit que le processus a été lancé sous le suivi de l'auteure. Au cours de son propos, Roger Mondoué a expliqué que «les autorités juridiques et compétentes ont été saisies pour retirer les fausses copies imprimées par Saint Paul, sans code lsbn, sans numéro de dépôt légal. Jeanne Abou'ou a choisi d'ignorer un contrat signé librement par les deux parties. C'est inadmissible, un contrat est un lien juridique. S'il faut le résilier, cela doit être fait conformément à la loi. Dans tous les cas, nous avons contacté la justice et je souhaite que la vérité éclate au grand jour», a-t-il précisé.