Une nouvelle correspondance du Niger Delta Defence and Security Council (Nddsc) aux gouvernements camerounais et nigérians annonce le pire dans la presqu’île querellée.
L’organisation dénommée Niger Delta Defence and Security Council (Nddsc) revient à la charge. Comme elle le fit le 12 juin dernier (trois jours après l’attaque du 9 juin à Kombo à Bedimo avec 6 morts dont le sous-préfet), elle vient d’adresser une autre correspondance menaçante aux gouvernements camerounais et nigérians. Dans cette lettre datée du lundi 14 juillet (soit deux jours après l’attaque de la nuit du 11 au 12 juillet à Munya), l’organisation rebelle armée de la République fédérale du Nigeria lève le ton dès le titre : « The incoming storm in Bakassi » (traduction libre : L’orage annoncé à Bakassi). Ainsi, l’imminence d’un retour au calme n’est pas encore envisageable dans la presqu’île, du moins côté rebelles.
Bien qu’ils annoncent d’autres assauts à Bakassi, ces rebelles réunis au sein du Nddsc reconnaissent dans leur correspondance que la Cour internationale de justice de la Haye a reconnu au Cameroun sa souveraineté sur la péninsule. Une décision qu’ils rejettent en soutenant que la juridiction internationale s’est fondée sur un accord Germano-anglais de 1913 ; un accord qui, selon eux, était simplement commercial. Les rebelles du Nddsc citent la décision rendue en 1951 par la Cour internationale de justice, au sujet de la Persie devenue plus tard Iran. Ils révèlent que, jusqu’au jour d’aujourd’hui, cette décision n’a pas été appliquée, l’Iran l’ayant rejeté en refusant de se plier.
Renégociation
A la suite de cet exemple cité pour indiquer qu’ils ne sont pas les premiers à s’opposer à l’application d’une décision de la Cour internationale de justice, les rebelles du Nddsc révèlent les conditions dans lesquelles ils pourraient se plier. Ils demandent à Paul Biya et à Yar’Adua (le président nigérian) de se retrouver encore au sujet de l’affaire Bakassi, pour réparer les erreurs de Chief Olusegun Obasanjo (ex président du Nigeria). Ces erreurs se résumant en ce que Obasanjo n’aurait pas rencontré les autochtones de Bakassi avant d’aller à la table des négociations avec la partie camerounaise. Ils souhaitent alors être consultés, que leur avis soit pris en compte.
Face à cette correspondance (référence NDDSC/ON/BP002) parvenue à une de nos sources par fax (le numéro de fax n’est pas visible), le reporter du Le Messager a marqué son étonnement. Pour en savoir plus, il a, par le biais du téléphone, joint un des signataires, Commander Ebi Dari. Au bout du fil, l’interlocuteur parle avec certitude. Il soutient que ses camarades et lui se battent pour la terre de leurs ancêtres. Mais dans ce genre de situation, l’on n’est jamais trop loin de la manipulation.