Campus 2007: L’avenir des universités camerounaises préoccupe

Par Alexandre T. DJIMELI | Le Messager
- 28-Jul-2007 - 08h30   50139                      
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La cérémonie officielle d’ouverture du 1er salon international de l’étudiant a eu lieu le 25 juillet 2007, au palais des Congrès à Yaoundé.
L’ouverture officielle du 1er salon international de l’étudiant baptisé “Campus 2007” s’est déroulée avec faste. Une vingtaine de membres du gouvernement et assimilés y ont pris part, au milieu de quelque 3000 personnes. Devant une assistance décontractée, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, décline sa vision de la formation aujourd’hui. Son souci est la réconciliation de cette formation avec l’environnement professionnel, afin que les universités et grandes écoles du Cameroun ne soient plus des lieux où on “accouche des chômeurs”. Pour cela, les institutions de formation doivent désormais assurer un suivi méthodique des étudiants et maximiser leurs chances d’insertion professionnelle. Le ministre annonce que les universités et grandes écoles devront désormais faire une évaluation du taux de chômage ou d’insertion de leurs diplômés. Leurs performances et leur pertinence seront jugées au regard de cette évaluation. Bien choisir, au départ L’atteinte d’un niveau de performance acceptable nécessite une réorganisation de l’offre de formation. Celle-ci devrait s’adapter à un environnement économique et technologique “ essentiellement mouvant ”. Selon Jacques Fame Ndongo, le gouvernement a créé un cadre dans lequel les missions de formation, de recherche et d’appui au développement doivent être poursuivies. Il s’agit notamment de la loi d’orientation de l’Enseignement supérieur du 16 avril 2001. A cause des moyens limités, les universités ont jusque-là concentré l’essentiel des moyens disponibles sur la formation. Laquelle est aujourd’hui en déphasage relative avec les besoins des entreprises. La mise en oeuvre du système Lmd (Licence-master-doctorat) dans toutes les universités à partir de l’année académique 2007/2008 est une première mesure corrective. Il permet en effet d’harmoniser les profils de formation et d’assurer la mobilité académique des enseignants et surtout des étudiants. Mais ce cursus ne signifie rien si les contenus ne sont pas rénovés et les choix mieux ciblés. Le salon international de l’étudiant se présente ainsi, pour chaque postulant à une formation de niveau supérieur, comme un lieu où il devrait retrouver “ le fil d’Ariane” sur lequel s’accrocher pour ne pas se perdre dans le système Lmd. Un tel choix de départ, selon le secrétaire général des services du Premier ministre, permet de réduire inéluctablement le taux d’échec. Au-delà de l’orientation, “ Campus 2007 ” se positionne, selon le commissaire général du salon, Bruno Bekono Mvondo, comme un espace d’information sur l’offre générale de formation au Cameroun et à l’étranger, et un lieu où les entreprises peuvent dénicher les profils éventuels pour leur production. Inoni boycotte le salon des étudiants Le Premier ministre n’est pas venu. Il avait pourtant donné son accord depuis des mois. C’est le secrétaire général de ses services, Jules Doret Ndongo, qui l’a représenté à la dernière minute. Les organisateurs du salon perçoivent cette absence comme un manque d’intérêt pour la formation et l’excellence au service du monde professionnel. “Comment toute l’Afrique centrale, des représentations diplomatiques, de grands chefs d’entreprises qui font tourner l’économie camerounaise, … peuvent sacrifier leur temps et le Premier ministre ne vient même pas l’encourager”, s’indigne sous anonymat un membre du comité d’organisation. “Le Pm avait quelques soucis politiques et un calendrier administratif qui s’est bouleversé à la dernière minute”, explique un membre de son équipe de communication, qui précise : “ La Primature, c’est une institution, pas un homme. Le Secrétaire général est là et c’est largement suffisant.” Cette explication ne convainc pas les organisateurs qui formulent l’hypothèse d’un boycott.




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