Célestin Bedzigui: 2011 Année de Célébration de la Mémoire des 500.000 Martyrs Nationalistes

Par Celestin Bedzigui (corresp.) | Le Jour
- 11-Jan-2011 - 08h30   54172                      
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Tous les patriotes authentiques du Cameroun doivent faire de 2011, l’année de Célébration de la mémoire des 500.000 Héros Nationalistes morts pour le Cameroun pendant les troubles qui ont accompagnés l’accession de notre pays à l’indépendance.
Tous les patriotes authentiques du Cameroun doivent faire de 2011, l’année de Célébration de la mémoire des 500.000 Héros Nationalistes morts pour le Cameroun pendant les troubles qui ont accompagnés l’accession de notre pays à l’indépendance. Ils feront ainsi échec au révisionnisme de ceux dont la volonté est d’effacer ces martyrs de notre Histoire et de notre patrimoine mémoriel. Les manifestations dites de ‘’Célébration du 50eme anniversaire de l’Armée camerounaise’’ en Décembre dernier à Bamenda ont été le point d’orgue de cette intention révisionniste de la ‘’cinquième colonne’’ installée au pouvoir par le néocolonialisme à qui elle reste inféodée jusqu’ à nos jours. La ‘’ cinquième colonne’’ n’a cesse de mutiler la vérité historique sur les conditions de l‘ accession de notre pays à la souveraineté et sur le rôle que la France a fait jouer à l’armée camerounaise pendant cette période. "Bamenda" offrait une occasion de rétablir cette vérité historique et de rendre aux Camerounais leur histoire, en ayant une parole de regrets pour toutes les exactions, atrocités, et pourquoi ne pas l’ appeler par son nom, pour l’ immense crime pour lequel l’ armée camerounaise a été utilisée par la France et son proconsul local qu’ était Ahidjo , celui de l’ extermination de nos compatriotes dont le seul crime étaient de demander la simple application des Accords de Tutelle par lesquels l’ ONU avait commis la France à nous conduire à l’ indépendance. Cette occasion, comme beaucoup d’autres avant elle, a été manquée, ou, pour avoir le mot juste, n’a pas été saisie à dessein par le Président Biya, l’héritier de Ahidjo, et pour cause…. Notre devoir patriotique est de dénoncer ce révisionnisme et de donner au peuple et plus précisément aux jeunes générations la possibilité d’accéder à la vérité historique, afin qu’ensemble, nous célébrions dans l’intimité de nos cœurs, la mémoire de ceux-là mêmes à qui a toujours été refusée la moindre reconnaissance officielle de la justesse du combat et de la noblesse du sacrifice. Crime contre l’Humanité Car ce qui, entre 1955 et 1971 , année de l’ exécution de Ernest Ouandié, chef de l’ALNK, sous l’ inspiration et l’ encadrement du pouvoir tutélaire de la France, s’ est passé dans les villages des Hauts Plateaux de la région Bamiléké, dans le Mungo, dans le Nkam, dans les forêts du pays Bassa, dans les villages du pays Eton, dans les camps de concentration de Mentum, Tcholliré, Mokolo, Yoko, dans les centres de tortures des BMM , dans les sous sols de la SEDOC, Service d’ etude et de documentation , a atteint les sommets de la cruauté et de l’ inhumanité figurant l’univers dantesque peint dans ‘’ L’ enfer’’ de l’œuvre majeure de l’ écrivain italien Dante . Autant que beaucoup d’autres, j’ai pu recevoir de nombreux témoignages de première main, lesquels peuvent être confirmés par les rescapés et de nombreux acteurs encore vivants de cette époque. La répression contre la "rébellion" armée imputée a l’UPC a battu son plein en pays Bamiléké, Bassa, dans le Mungo, le Nkam, a Douala et Yaoundé de 1955 a 1961. Elle est caractérisée par les massacres des populations et les destructions des villages, Samuel Kame, Secrétaire Permanent a la Défense étant une espèce de ‘’ Commissaire politique’’ a la mode stalinienne de cette opération. S’ensuivra la répression contre la ‘’ subversion’’ en pays Eton dont les populations étaient massivement sympathisants du Parti Démocrate de AndréMarie Mbida, un intraitable adversaire de Ahidjo. Elle connaitra son paroxysme de 1962 a 1964 et était caractérisée par un climat de terreur dans les villages avec arrestations et déportation massive de dizaine de milliers de ‘’Democrates’’ a Mentum, Yoko , Tchollire, par le sac de biens et des produits des villageois, par le recours systématique a la torture, par des viols en grand nombre perpétrés par les militaires dont notamment les ‘’ Saras’’ venus du Tchad et de Centrafrique . Les ‘’ subversifs’’ rafles étaient orientés dans les centres de tri de EyenMeyong et de Obala et, après bastonnades et tortures de toute sortes, était mis en route pour le ‘’ goulag’’ camerounais. Au lieu et place de Samuel Kame utilise pour les Bamilékés a l’Ouest, l’âme damnée de Ahidjo ici était Charles Onana Awana, un natif de la région. De milliers de déportés, a l’instar du petit frère du Premier Ministre Mbida ou plusieurs membres de ma tribu sur le territoire duquel avait été établis le centre de tri de Eyenmeyong, n’ en sont pas revenus. … Voici en exemple un tableau que m’a donné un soir de 1994 à Maroua, le défunt Général Taka Songola , paix à son âme. Soldat à la ‘’1ère compagnie’’ à Banja dans l’actuel Haut Nkam qui en héritera le nom de ‘’ Kompani’’, il me dira que les légionnaires français qui les encadraient, rescapés d’Indochine où la France avait subi une défaite militaire retentissante à Dien Bien Phu en 1954, leur disaient que les ‘’ maquisards’’ devaient être exterminés comme des ‘’cancrelats’’. ‘’ Nous ratissions la région alentour et ainsi que celles de Futuni, Fondjomokwet, Babouantou. Tous les suspects interpellés au cours des patrouilles étaient ramenés et gardés pieds attachés et poings liés dans le dos au camp généralement établi dans les cases des chefferies. La nuit venue, il nous était donné l’ordre d’ aller les tuer systématiquement, de sang froid, en leur transperçant le cœur à coup de baïonnette…’’. Il me dit : ‘’ Ils nous l’ont fait faire des dizaines et des dizaines de fois ’’… Avec un accent de regret, il conclut : ‘’ Ils ont détruit nos esprits’’… avant de se verser une large rasade de Cognac qu’il avala d’un trait… Comment ne pas penser ici aux ‘’Eizen Kommando’’ nazi qui écumaient l’Europe de l’Est pour exterminer les juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Le Colonel Enama Eloundou, ancien combattant en Algérie, Commandant de la Légion de gendarmerie de l’Ouest avant qu’ il ne soit nommé Directeur de la Sécurité Militaire à Yaoundé après les événements du 6 Avril 1984, que je trouverai, alors que je dirigeais les services commerciaux des Brasseries du Cameroun de l’Ouest et du Nord-Ouest à Bafoussam au début des 80, me prit un samedi dans sa voiture et me conduisit jusqu’ à Bamendou dans la Ménoua. Arrivé devant la chefferie de cette localité, il me dit ‘’ Je n’ai jamais oublié ce qui s’est passé ici le 9 Septembre 1961. J’étais second d’une compagnie commandée par un Lieutenant Français. Nous avons des le petit matin opere une raflé dans toute la contrée et ramené ici pour interrogatoire plus de 500 personnes, hommes, femmes, vieillards, enfants, que nous avons enfermés dans une dizaine de cases de la chefferie. A 5h du soir, les ‘’ maquisards ‘’nous ont attaqué. L’officier français a assigne a une section la tache de mettre le feu a toutes les cases ou étaient enfermées les personnes raflées… Celles qui arrivaient à en sortir devaient impitoyablement être abattues…C’était terrible… Les cris… L’odeur de la chair brulée… Je n’ai jamais oublié… Les renforts sont arrivés de Nkongsamba vers 8H de la nuit et les maquisards ont été repoussés… C’est la première fois que je reviens ici…’’ Il m’indiqua du doigt la direction des fosses communes ou avait été ensuite jetés les corps dont ceux de dizaines d’enfants…. Un autre militaire de mes connaissances, officier général encore en service aujourd’hui, m’a rapporté qu’en brousse, lorsque les ‘’ maquisards étaient capturés, on leur faisait creuser une fosse dans laquelle ils étaient ensuite précipités et mitraillés. Et pour présenter des preuves a leur retour de patrouille, ordre était donné de couper leurs têtes qui étaient par la suite exposées empalées sur des pieux a la chefferie ou sur les places de marche. Il me rapporta que certains des militaires ‘’ Sara ‘’ s’offraient le plaisir morbide d’émasculer des corps, prétendant que cela leur procurait l’invulnérabilité. Ceux qui ont été en pays Bamiléké peuvent attester de ces spectacles macabres de têtes empalées sur des pieux sur les places de marché et dont un des emplacements reste célèbre à Bafoussam, chose qui à elle seule est une profanation de dépouille humaine et est constitutif de ‘’crime contre l’humanité’’. Il est utile de souligner ici que le caractère imprescriptible des crimes contre l’humanité expose à des poursuites pénales jusqu’ à la fin de leur vie les individus dont la participation en tant que civil ou militaire à l’appareil de répression peut être établie. En plus de ces trois exemples qui sont loin d’être exhaustifs, je voudrai livrer ici certains des éléments que j’ai collectés au cours de ma réflexion sur ce sujet. Massacres Voici des extraits d’analyses et de témoignages qui en donnent les contours et l’ampleur des massacres. FRANCE WATCH 12.03.08 France-Cameroun: Une si lourde dette: ‘’...Mai 1955, des forces armées aux ordres du Haut-commissaire français, Roland Pré, mettaient des villes, villages et régions du Cameroun à feu et à sang. De milliers de Camerounais, pour la plupart des militants de l'Union des populations du Cameroun (UPC), tombèrent sous de balles réelles et jetés dans une dizaine de charniers à travers le pays. Douala, Yaoundé, Mbanga, Loum, Mombo, Ekite, Môm, Dibang, Song Simut, Songmbenge, etc. ont été le théâtre de vives tensions, répressions, brimades, tortures, attentats, incendies, arrestations et emprisonnements. Selon des témoignages concordants, ces massacres sur les nationalistes auraient été guidés par la seule volonté de l'administration française de museler l'Upc née de la volonté de constituer un vaste front nationaliste au Cameroun qui revendiquerait l'application des Accords de tutelle... Sous la direction de l'armée française, les troupes camerounaises rasent des villages et massacrent des milliers de civils désarmés. L'administration coloniale fait face à l'opposition de l'Union des populations du Cameroun (UPC). Le haut-commissaire français Pierre Messmer a organisé des expéditions punitives. À l'indépendance, le 1er janvier 1960, Jacques Foccart y installe un gouvernement fantoche, présidé par son ami Ahmadou Ahidjo. .. Charles de Gaulle dépêche cinq bataillons, commandés par le général Max Briand. Entre février et mas, cent cinquante-six villages bamilékés sont incendiés et rasés. Des dizaines de milliers de personnes sont massacrées. De cette terrible répression, la presse française, muselée et aveuglée par la crise algérienne, ne dira mot.’’ ‘’ On compte des milliers de morts dans les forêts de la Sanaga Maritime, et plusieurs dizaines de villages sont incendiés ou rasés. Beaucoup d'officiers admettront plus tard qu'on aurait pu éviter un tel bain de sang’’ 

Une confirmation accablante de ces massacres est faite par Max Bardet, un pilote d'hélicoptère présent au Cameroun de 62 à 64 qui témoigne : ‘’ En deux ans l'armée régulière a pris le pays Bamiléké du Sud jusqu'au Nord et l'a complètement ravagé. Ils ont massacré de 300 à 400 000 personnes. Un vrai génocide. Ils ont pratiquement anéanti la race. Sagaies contre armes automatiques. Les Bamilékés n'avaient aucune chance. A la fin de la guerre, j'ai fait une prospection d'un mois avec un administrateur général du nom de Coudret. Il était indigné. Ce n'est pas possible tous ces villages morts, où sont les habitants ? Les villages avaient été rasés un peu comme Attila. Peu de français sont intervenus directement. J'en ai connu 3 ou 4. La presse n'en a pas parlé. On faisait plaisir au président Ahidjo parce qu'il fallait que le Cameroun garde ses liens avec la France.‘’ 
 Voici un Témoignage d'une Française sur Wikipédia : ‘’ ...Actuellement retraitée à Biarritz, j'ai quitté le Cameroun en 1990 après y avoir vécu près de 40 ans. Je suis arrivée à N'Kongsamba , en septembre 1962 , au bras de mon époux, militaire français. A cette époque, la région était en proie aux troubles à tel point que je n'ai pu m'aventurer en dehors de la ville qu'un an après. Les « terroristes » comme les appelaient les militaires français et leurs supplétifs camerounais dénonçaient le gouvernement d'Ahidjo, cet ancien postier installé au pouvoir par les autorités coloniales. Très vite, j'ai pris la mesure des activités militaires françaises dans ce Cameroun, tout juste « indépendant ». Avec effroi, j'ai constaté le traumatisme causé par les répressions terribles de l'armée française. .. La réalité de cette répression féroce m'était insupportable ! ! Mon mari avança un jour devant moi le chiffre de plus 300 000 morts en pays Bamiléké. De la même façon que la France a reconnu , par la voix de son ambassadeur et de M. Chirac, la réalité des massacres de Sétif en Algérie et ceux de Madagascar, le temps viendra ou notre pays reconnaitra sa responsabilité dans les atrocités au Cameroun... LE MONDE 23.06.08: Comment le Cameroun est passé de la colonisation à la dictature :
 [...] La France choisit le futur président Ahidjo, non sans avoir tout fait pour écraser le principal parti d'indépendance, l'UPC (Union des populations du Cameroun).[...]La répression contre l'UPC est d'une extrême violence : torture, assassinats, exposition des têtes coupées des victimes, bombardements.[...] Epaulées par l'armée française, les forces camerounaises appliquent ses méthodes. Dix années de terreur et des centaines de milliers de morts seront nécessaires pour venir à bout de l'opposition. Aujourd'hui, Paul Biya, héritier du régime Ahidjo, conserve le soutien de la France.[...] RUE 89.COM 30.08.07 : Pierre Messmer, un soldat que le Cameroun n'a pas oublié parle : " Des unités de simple gendarmerie ne pouvaient pas combattre effectivement une rébellion, surtout dans ce pays de la Sanaga Maritime qui est un pays de grande forêt, en pleine forêt équatoriale. J'ai à ce moment là demandé l'intervention de l'armée. On a dirigé sur le Cameroun des unités africaines, d'ailleurs venues du Tchad. La mission de ces unités était de faire disparaître le maquis, et ils y sont arrivés d'ailleurs."[...]. "Désormais, ma stratégie sera simple: ayant réussi à contenir la révolte de l'UPC dans son berceau du pays bassa, je l'y étoufferai. Et j'y parviendrai, remportant l'un des deux succès français de l'après-guerre contre des insurrections outre-mer (l'autre étant Madagascar)." 

Rue 89.COM 03.09.07
… Delaunay avoue avoir fait un camp dans les montagnes, au dessus de Bafoussam. A Batcham, un camp militaire est aussi installé. C'est de là que sont dirigés les bombardements aériens. Ici aussi, comme en Sanaga Maritime, on a forcé les populations à se regrouper dans les camps. Tous ceux qui ne viennent pas ici sont considérés comme faisant partie des ‘’maquisards’’ et à éliminer [...]. Les leaders nationalistes camerounais, pour ne parler que d'eux, son éliminés. Ruben Um Nyobé est tue assassiné en Sseptembre 1958 dans la forêt de Boumnyebel en pays Bassa. Félix Roland Moumié, est empoisonné au thallium à Genève en Suisse… en 1960. Ossendé Afana est tué en 1966. Ernest Ouandié , est fusillé à Bafoussam en Janvier 1971. … A mon avis, la France s'en moquait… . Cela arrangeait surtout… le Président Ahidjo ". Regrets et Réparations La méga-parade de l’armée camerounaise à Bamenda en Décembre dernier visait à sceller dans le sarcophage de l’oubli le martyre de ces 500.000 Camerounais qui ont payé de leur vie leur engagement nationaliste. Les promoteurs de cet événement voulaient tenir les jeunes générations dans l’ignorance de ce que l’une des plus féroces répressions coloniales s’est déroulée dans notre pays, et que l’armée camerounaise a été utilisée par la France pour commettre des atrocités. Aujourd’hui l’historiographie officielle veut maintenir le martyre de ces héros sous la dalle du linceul infâmant des termes ‘’ maquisards’’, ‘’rébellion’’, ‘’terroristes’’, ‘’ subversifs’ ’tout en glorifiant ceux qui - l’armée camerounaise- ont été utilisés, inconsciemment, comme leur bourreau... La bravoure et les faits d’arme d’une armée ne sauraient pourtant pas tenir à une victoire dans une guerre asymétrique et inégale menée contre son propre peuple, la fréquente référence à la ‘’ victoire sur la rébellion’’ dénotant cette intention. De mon point de vue qui sera certainement partagé par beaucoup de patriotes, le Président Biya aurait été certainement mieux inspiré si, s’associant à nos plus anciens officiers généraux , eux qui se trouvent être les rares militaires de cette époque à être encore en service actif, eux qui savent mieux que quiconque ce qui s’est passé dans les brousses du Mungo, du Nkam, du pays Bamiléké, dans les forêts du pays Bassa, dans les villages Eton, si, disais-je, Biya avait saisi cette occasion pour poser un geste politique et symbolique majeur en exprimant au peuple camerounais attentif les regrets pour les exactions et atrocités dans lesquels le système colonial français a utilisé notre armée contre nos compatriotes Bamiléké, Bassa, Sawa et dans une moindre mesure Eton, eux qui ont payé un prix lourd dans la répression contre la ‘’ rébellion’’ et la ‘’subversion’’. Cela aurait été un geste d’apaisement grandiose qui aurait en même temps libéré la conscience de ceux de nos compatriotes en uniforme qui, involontairement ou inconsciemment sans nul doute, ont pris part, à l’écriture de cette page noire de l’histoire de notre pays. Malheureusement, seule a prévalu, l’autre dirait comme d’ habitude, la préoccupation politicienne et pourquoi ne pas le dire, la volonté de préserver l’histoire telle qu’elle a été écrite par le système néocolonial qui depuis Paris continue de contrôler la manière dont est géré notre pays, au mépris flagrant du grand dessein qui serait d’apaiser enfin l’âme immortelle blessée du peuple camerounais. A ces ‘’ regrets’’ devrait être associée l’exigence faite à la France de reconnaitre sa responsabilité dans ce crime, comme elle l’a fait pour les massacres de Sétif en Algérie de Mai 1945, et ceux de Madagascar de 1947. Cette reconnaissance devrait être assortie du paiement par elle de réparations du genre que l’Italie a accorde a la Libye, et dont les termes de l’ accord sont résumés ainsi qu’il suit : ‘’ Un traité d'amitié et de coopération a été signé à Benghazi entre la Libye et l'Italie. Il prévoit de dédommager, à hauteur de 5 milliards de dollars, la Libye pour la période coloniale. « L'accord portera sur un montant de 200 millions de dollars (136 millions d'euros) par an durant les 25 prochaines années sous forme d'investissements dans des projets d'infrastructure en Libye » a indiqué Silvio Berlusconi. L'Italie prévoit ainsi de construire en Libye des logements et une autoroute côtière longue de 2 000 kilomètres. Elle envisage aussi l'installation d'entreprises en Libye et l'attribution de bourses aux étudiants libyens se trouvant en Italie ainsi que des pensions pour des victimes des mines antipersonnel posées pendant la période coloniale’’. Ce point fait partie de la vision que je me fais de l’appropriation par les Camerounais de leur histoire, de notre devoir de rendre justice à nos martyrs et d’obtenir réparation pour notre pays. Nous devons travailler à mettre un terme à ‘’l’exception camerounaise’’ qui fait de notre pays celui où tout est permis. Nous devons viser à y établir la norme universelle des Etats modernes qui est le Respect de la Vie et de Droits des hommes. Le Cameroun doit cesser d’être ce pays ou le massacre de 500 000 compatriotes laisse indifférent, nous faisant courir le risque de voir ce fait se répéter un jour. Seule la pleine prise de conscience d’une telle ignominie donne l’inspiration et la force pour dire : Plus jamais ca ! Puisse donc toute cette année 2011 durant, le souvenir et la mémoire de ces héros ignorés nous habiter, dans un Requiem silencieux qui devra préfigurer qu’un jour, il sera érigé un Panthéon National en leur honneur. Et nous le ferons, lorsque viendra le temps. .. … Bonne Année 2011 à tous. Celestin Bedzigui Chef Traditionel Chairman, Global Democratic Project, USA www.globaldemocraticproject.org




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