Chasse aux clandestins: Les précisions de l’Ambassadeur d’Israël au Cameroun

Par S.E.M. Miki ARBEL (Corresp.) | Le Messager
- 30-May-2012 - 08h30   53931                      
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L'édition de Le Messager N° 3599 du vendredi 25 mai 2012 portait à la Une le titre Xénophobie: Une centaine de Camerounais pourchassés en Israël. «Le Peuple hébreu les accuse d'être des vecteurs de l'insécurité.»

Une du Messager: 25/05/2012
Photo: © Le Messager
M. le Rédacteur-en-Chef, L'édition de Le Messager N°3599 du vendredi 25 mai 2012 portait à la Une le titre "Xénophobie: Une centaine de Camerounais pourchassés en Israël. Le Peuple hébreu les accuse d'être des vecteurs de l'insécurité." L'article à la page 3 rapportait que des manifestants israéliens appelaient au départ immédiat des Africains de leur sol. L'article rapportait aussi que ces manifestants israéliens s'insurgeaient contre le fait que ces immigrés prennent leurs emplois et constituent des vecteurs d'insécurité. Bref, l'article établissait un lien inopportun entre une question de droit public (le statut illégal d'une certaine minorité d'immigrés) et un problème de culture (l'évocation de la xénophobie). Nous avons trouvé ce contenu déplorable, voire même tendancieux et les conclusions tirées sur les récents évènements en Israël exagérées. Les israéliens ne manifestent aucun sentiment de xénophobie envers les Camerounais, et encore moins envers les autres différentes communautés africaines ou non vivant en Israël. En Israël, il y a en effet plus de 200,000 Africains en situation régulière qui mènent leur vie en paix. La majorité de Camerounais vivant en Israël, et votre article le relève, sont en situation régulière et de ce fait, ne sont aucunement concernés par ces manifestations. Toutefois, votre Une ne reflète pas cette réalité. Nous pouvons vous assurer que les Camerounais en situation régulière en Israël vivent bien avec leurs familles et ont des bons rapports avec la communauté locale. Le flux d'immigrants illégaux à travers des frontières presque découvertes crée des tensions sociales dans la zone de Tel-Aviv où la majorité des immigrés clandestins convergent. Certains de ces immigrés clandestins, n'ayant pas d'autorisation de travailler, ont des comportements et activités allant à l'encontre de la loi et de l'ordre public. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, l'a dit clairement au soir des manifestations, que rien ne justifierait un soulèvement en masse contre les Africains car, cela contredirait la nature même, la culture et les lois fondamentales d'Israël. Aussi, les autorités israéliennes œuvrent pour la sécurité des immigrés africains dont le statut de refugié est établi par le Hcr ou qui vivent et travaillent en Israël en toute légalité. Et au sujet des refugiés, nous rappelons que seulement 0.1% d'Africains arrivant en Israël bénéficie du statut de refugié. Des centaines d'immigrants clandestins arrivent en Israël chaque jour et ce, depuis plusieurs années. Aucun pays au monde, et vous en conviendriez, ne permettrait l'accès sans contrôle dans son territoire. Israël n'est pas une exception. Le gouvernement israélien continuera à travailler pour la sécurisation de ses frontières, à lutter contre le flux migratoire clandestin qui pourrait constituer une source de tensions sociales à Tel-Aviv. Ceci est dans l'intérêt non seulement de toute la communauté israélienne mais aussi des communautés étrangères, y compris la communauté camerounaise vivant en Israël. S.E.M. Miki ARBEL, Ambassadeur d'Israël à Yaoundé Note de la Rédaction (Le Messager) Y a-t-il eu des manifestations anti-africaines le 23 mai 2012 dans des quartiers de Tel-Aviv visant à demander aux Africains de quitter l'Etat hébreu et auxquels prenaient part des parlementaires? Oui. Existe-t-il des sans papiers africains et camerounais en Israël? Oui. Le ministre israélien de l'Intérieur a-t-il annoncé en guise de réponse à la plainte des Israéliens que les sans-papiers africains seraient emprisonnés? Oui. Un débat sur l'opportunité de cette mesure a-t-il cours en ce moment en Israël? Oui. Parmi les Camerounais vivant en Israël, y a-t-il des sans-papiers, même si le gros des effectifs est en règle? Oui. Voilà ainsi résumée, la lame de fond de l'article incriminé. Votre courrier démontre que nous nous entendons bien sur la nature des évènements du 23 mai 2012. La seule pomme de discorde d'après vous, ce sont les conclusions «déplorables» tirées par Le Messager. Pourtant, vous ne pouvez pas assurer à nos lecteurs que les Africains vivent en toute quiétude à Tel-Aviv en ce moment. Les nombreuses dépêches d'agences de presse et les débats houleux sur les sites d'informations hébergés en Israël le démentiraient. Les images des manifestants diffusant des messages xénophobes et celles des commerces tenus par des africains saccagés aussi. Voilà les faits relevés dans l'article incriminé, qui sont têtus.




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