Emeutes de Fevrier 2008: Le devoir de mémoire

Par | Cameroon-Info.Net
- 25-Feb-2010 - 08h30   50225                      
0
Des familles de victime ont observé le deuil ce jeudi en mémoire de leurs disparus pendant les événements de fevrier 2008, alors que dans le Moungo les arrestations se poursuivent...
En milieu de matinée ce Jeudi 25 Fevrier 2010, la famille Isedou, s’est rendue en silence à Bessengué, des fleurs à la main, la douleur sur le visage. Entre la vallée Bessengué et le carrefour feu rouge du même quartier, elle a déposé une gerbe de fleur et un mot écrit en noir sur un morceau de tissu blanc: « quelle violence, quelle sauvagerie, le 25 fevrier 2008 journée sans soleil Christian Daniel Jabea kouo Isedu âgé de 16 ans, est froidement abattu, plus jamais ca, sortons peu a peu de la barbarie ». Elle se souvient de Christian Jabea Kouo Isedou tombé sous le coup des balles des forces de l’ordre, le 25 fevrier 2008 à Bessengué. Elle se souvient que ce jour là, le mot d’ordre de grève des transporteurs devient les émeutes de la faim. Dans la capitale économique du Cameroun, barricades sont dressés dans les rues tôt le matin. Et puis tout d’un coup ca dégénère en affrontements entre forces de l’ordre et les jeunes. A Bessengué la police ouvre le feu, un jeune lycéen curieux, en tenue de classe tombe criblé de balle. Christian Jabea Kouo Isedou, est l’une des premières victimes de ces événements. Outre les familles, des hommes politiques aussi ont une pensée pour ces victimes. Jean Michel Nintcheu les considère même comme des martyrs. Malgré la pression des forces politiques du Wouri qui dénoncent sa semaine organisée pour cette commémoration, il continue, il entend déposer des gerbes de fleurs, aller à la prison centrale de new bell, et organiser une veillée. Le président SDF Littoral a repoussé de deux jours le meeting qu’il avait prévu, il a également déplacé le lieu du rond point Dakar pour Brazzaville, Nintcheu affirme avoir fait une nouvelle déclaration aux autorités, qui lui avaient demandé en début de semaine de changer de lieu pour éviter de nouveaux événements malheureux. Pendant ce temps, l’administration observe le silence. A la radio nationale, aucune évocation des émeutes de la faim. Dans le Wouri le préfet du Wouri bat plutôt le rappel des sensibilités politiques, contre l’initiative de Jean Michel Nintcheu. Okalia Bilai a réuni les élus locaux, toutes formations confondues pour condamner la démarche du député. Nintcheu a été accusé au cours de cette rencontre de rouler pour lui-même, et non pour son parti le SDF. Accusation appuyée notamment par des propos du maire SDF de Douala 4eme. En réaction, Nintcheu affirme que le sommet du parti, il brandit pour preuve un communiqué du vice président Joshua oshi, appuyant le mouvement. Les émeutes de la faim ont duré 4 jours dans notre pays, faisant une quarantaine de morts selon l’Etat, une centaine selon des ONG. Le président Paul Biya a affirmé qu’elles étaient orchestré par des « apprentis sorciers tapis dans l’ombre ». Des arrestations ayant trait a ces événements se poursuivent, notamment dans le Moungo ou la sœur ainée de l’ex maire Paul Eric Kingué a été arrêtée ce mercredi. Son chauffeur et son beau frère sont entendus. L’ex maire de Penja a écopé de 6 ans pour complicité de pillage en bande, Lapiro de Mbanga de 3ans pour les mêmes faits. Ce sont les personnalités emprisonnés dans le cadre de ces émeutes pour avoir incité les jeunes a descendre dans la rue, ou tout simplement pour n’avoir pas protégé leurs villes au moment des faits.




Dans la même Rubrique