Entraîneur des Lions: Jules Frédéric Nyongha bien parti ?

Par Sandeau Nlomtiti | Le Messager
Douala - 03-Apr-2006 - 08h30   52687                      
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Après la démission de l’entraîneur principal des Lions indomptables, le Portugais Artur Jorge, le Cameroun à la recherche d’un autre sélectionneur.
L’adjoint de Artur Jorge occupe provisoirement le poste d’entraîneur principal des Lions en attendant une décision du ministre sur proposition de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Il y a deux semaines, le ministre des sports a eu un entretien avec Jules Frédéric Nyongha au sujet de l’encadrement technique des Lions indomptables seniors. Au cours de celui-ci, nous a-t-on dit au ministère, il a été question de la gestion du groupe. Seulement, aucune décision n’a été signée dans ce sens. C’est en janvier 2005 que Jules Frédéric Nyongha a été désigné comme l’un des adjoints de Artur Jorge. Poste qu’il a occupé jusqu’à la démission du technicien portugais en mars dernier. Face au vide actuel, c’est lui qui devrait conduire les destinées du groupe. Mais l'on attend encore que le ministre signe une autre décision faisant de l’ancien adjoint de Claude le Roy entraîneur intérimaire, si ce n’est principal, des Lions. Poste qu’il a déjà occupé par le passé. Conditions de travail On se souvient qu’à son arrivée au Cameroun, Artur Jorge avait obtenu des responsables camerounais l’autorisation et les moyens lui permettant d’aller à la rencontre des joueurs à travers l’Europe et l’Asie. En ce moment de consolidation d’un groupe, Jules Frédéric Nyongha aura-t-il les mêmes moyens pour aller discuter avec le groupe qu’il est appelé à gérer ? Surtout que les Lions doivent jouer un match amical contre la Hollande en mai prochain. Bien plus, on est tenté de se demander si le public camerounais est aujourd’hui prêt à faire confiance à un technicien local en se disant qu’ “ il peut réussir ou échouer ”. Car ce qui a été toléré pour les expatriés ne l’a jamais été pour les Camerounais. En son temps, Claude Le Roy a sélectionné treize joueurs provenant d’un seul groupe ethnique. Joueurs à qui l’on ne demandait que le rendement. Pourtant, lorsque Jean Manga Onguené avait pensé qu’il était indiqué de faire appel à Boumsong actuellement stoppeur de l’équipe de France, il a été suspecté de tous les maux. Les entraîneurs camerounais, pour avoir demandé les moyens de travail, sont généralement taxés d’anti-patriotes. Et pourtant, il y a un amateurisme pour lequel les expatriés ne s’accommodent pas. Tout leur est donné. On ne se souvient pas qu’un entraîneur camerounais, à quelque niveau que ce soit a déjà eu le tiers des moyens de travail et de vie octroyés aux expatriés. Dominique Wansi qui assure l’intérim à la direction technique nationale occupe un bureau non loin des toilettes à la Fécafoot sans moyens de travail. Il a même dû vivre la dernière coupe d’Afrique des nations à partir de Yaoundé. Pourtant il y a quelques mois, Robert Corfou qui y officiait avait une secrétaire, un bureau confortable, un autre bureau d’appui, une voiture et des conditions idoines pour son émancipation. D'autres pistes Jean René Atangana Mballa, premier vice-président de la Fécafoot disait récemment à la presse que les contacts ont été pris avec le Minsep pour engager la recherche d’un technicien devant conduire les destinées des Lions Indomptables. Toutes les pistes seront explorées, a dit l’ancien président de Lion Cosmos de Yaoundé. L’ancien secrétaire général de la Fécafoot n’a pas manqué de souligner, au sujet des techniciens camerounais, qu’il serait important qu’“ ils aient les mêmes facilités que les techniciens expatriés. Il est peu soutenable qu’on alloue une somme de 500.000 Fcfa, sous prétexte qu’il est fonctionnaire, à un entraîneur qui doit diriger un groupe où les joueurs gagnent des dizaines de millions. Il ne peut dans ce cas avoir une réelle autorité sur eux. ” Jean Paul Akono en son temps a fait des frais. Au-delà du discours, la fédération voudrait-t-elle avoir un technicien camerounais doté de vrais moyens de travail ? Difficile de répondre à cette question. Seulement, le traitement réservé aux techniciens locaux ne laisse pas croire que l’instance faîtière du football national veut leur offrir un cadre idoine pour le travail. Le choix de l’entraîneur se fera par la fédération qui proposera au ministre pour avis. Il y a des techniciens locaux qui réunissent des conditions requises pour entraîner les Lions indomptables : Jean Paul Akono, Joseph-Antoine Bell, Wansi Dominique, Jules Frédéric Nyongha, Ndjili Ndengue Pierre, Ngweha Ikouam, Nguidjol Nlend André etc. Mais visiblement, ça dérange de voir un Camerounais toucher des millions de francs. Mais il faut aussi se demander si un fonctionnaire peut refuser d’appliquer la décision d’un ministre pour le choix d’un joueur ? Chaque fois qu’on a donné l’équipe nationale à un Camerounais, c’est généralement à un fonctionnaire que le dévolu est jeté. En 1994, Léonard Nseké avait mené les Lions à la qualification pour la World-Cup. Alors qu’il restait un seul match, il a claqué la porte parce qu’il n’a pas accepté de céder au choix des joueurs par le ministre Bernard Massoua II. Il y est revenu, avec la nomination de Henri Michel qui a conduit les lions aux Etats-Unis. En 1996 c’est Jules Frédéric Nyongha qui démissionnera après la mésaventure sud-africaine. Le Minsep et la Fécafoot ont les moyens de doter le Cameroun d’un staff technique à la dimension de la réputation de son football. Reste que ceux qui perçoivent des pourcentages dans les contrats des expatriés mettent l’intérêt national avant les leurs.




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