Ma mémoire d'adolescent, je me souviens encore de la défaite du Cameroun face au Nigeria 3-2 en match comptant pour les éliminatoires de la Can 1968.
Ma mémoire d'adolescent, je me souviens encore de la défaite du Cameroun face au Nigeria 3-2 en match comptant pour les éliminatoires de la Can 1968. C'était au Stade Akwa à Douala et ce jour, le capitaine de notre Equipe Nationale et figure emblématique et charismatique du football Africain le Maréchal Mbappe Leppe rata un penalty et ceci mit fin à sa très riche carrière.
En 1972 le Cameroun, pays organisateur de la 8e Coupe d'Afrique des Nations de Football avec dans ses rangs, les professionnels Joseph Yebga Maya et Tokoto Jean Pierre fut éliminé aux 1/2 finales par la modeste équipe du Congo Brazzaville par 1-0. Le choc était si violent que l'ex-Chef d'Etat Ahmadou Ahidjo quitta le Stade qui porte son nom, les larmes aux yeux. En 1994 l'Assemblée Générale de la Fécafoot organisée après la honte cuisante de la Coupe du Monde des États Unis, dura 3 jours et 3 nuits au Palais des Congrès de Yaoundé sous l'air médusé de M. Mounier, le représentant de la Fifa.
En Juin 1998, quelques jours seulement avant le départ de la délégation du Cameroun pour la Coupe du Monde en France, le Président de la Fécafoot, M. Vincent Onana fut arrêté puis transféré sans ménagement à kondengui et son 1 er Vice Iya Mohammed le remplaça illico presto.
En 2005. Le Cameroun rata la qualification pour la coupe du Monde 2006 en Allemagne suite à un penalty manqué par le joueur Wome, c'était contre l’Égypte au Stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé. L'année dernière le Cameroun rata la qualification à la Coupe d'Afrique des Nations 2012 au Gabon du fait d'un penalty raté par le Capitaine de notre Equipe Nationale Samuel Eto'o. C'était au Stade Ahmadou Ahidjo contre le Sénégal. L'année dernière le Cameroun manqua la qualification pour la Coupe d'Afrique des Nations 2013 face à l'inconnue et modeste formation du Cap Vert, un pays de 600.000 habitants environ.
Je mets volontairement de côté les défaites concédées à l'extérieur, pour me concentrer sur ce qui s'est passé en direct et sous les yeux de beaucoup d'entre nous. En 2013, alors que par sursaut d'orgueil nos joueurs ont envie de rompre avec le mauvais cycle, le Mercredi 19 juin 2013 l'Assemblée Générale de la Fécafoot a élu un prisonnier à la tête de la Fédération Camerounaise de Football. En réalité, au-delà de la personne Iya, au-delà des inepties de la Fécafoot, de l'inconsistance du gouvernement camerounais et de la justice camerounaise, j'ai eu mal dans ma chair en tant que sportif, footballeur et citoyen camerounais. J'ai eu honte de voir une meute d'administrateurs de notre football trainer dans la boue, ce que j'aime le plus au monde. Impuissant, j'ai eu mal de voir l'activité qui m'a presque tout donné dans la vie et qui a fait de beaucoup de mes pairs, des hommes respectables et responsables que nous sommes aujourd'hui, être trahie par ceux qui sont pourtant supposés la protéger, notamment en temps de crise, Je souffre de voir le football de mon pays prendre cette triste et malheureuse coloration d'une activité pour délinquants, hors-la-loi et goujats de quartier, ce qui de fait est progressivement en train de prendre corps car, nous donnons déjà l'impression que les footballeurs camerounais boxent mieux que Bessala et Emebe.
En clair, au-delà du carriérisme, de la gloriole, de la promotion sociale et de la distinction personnelle, ce qui s'est passé hier chez nous a réduit le football et le footballeur camerounais à leur plus "simple et basse expression". Notre pays vient de recevoir une gifle historique dans les annales du football mondial qui, après la médaille d'or des Jeux Olympiques de 2000, nous conféreront cette fois-ci la médaille d'or du trucage électoral dans les associations nationales membres de la Fifa.
Je voudrais bien savoir si ces électeurs de la Fécafoot ont encore à cœur la qualification du Cameroun à la prochaine Coupe du Monde. Même si au Cameroun, beaucoup de nos élites qui occupent de grands postes actuellement sont d'anciens prisonniers, je voudrais bien savoir si mes compatriotes qui ont opéré ce vote de la honte hier, pourraient cautionner que les camerounais élisent par procuration un de leurs frère ou une de leurs sœur à un poste de responsabilité, un poste important et sensible alors qu'il/qu'elle est en détention même préventive, dans une prison camerounaise, ou simplement en garde à vue dans un Commissariat de Police (réellement même Nelson Mandela n'a pas joui de tant de confiance de la part du peuple sud africain).
Vivement que le gouvernement camerounais prenne toutes ses responsabilités pour réprimer cette fronde des responsables de la Fécafoot et que des dispositions très fermes et énergiques soient prises, afin que pareille déculottée et pareil drame ne se reproduise plus jamais chez nous et de surcroît, dans une activité qui interpelle la jeunesse camerounaise; car si rien n'est fait, ce coup d'envoi donné par les administrateurs rebelles de la Fécafoot fera cas d'école et l'on verra à nos prochaines élections des prisonniers, surtout des prisonniers de luxe comme l'ami Iya se faire élire au poste de Président de la République, de Président du Sénat, de Président de l'Assemblée Nationale, de Députés, Sénateurs, Maires, Conseillers Municipaux etc.
En un mot, c'est la Constitution du Cameroun qui a été indirectement défiée, violée et piétinée hier à Tsinga et c'est ni plus ni moins, que du terrorisme domestique.
Albert Nguidjol,
Ancien Secrétaire adjoint Fécafoot, USA.