Alors que le ministère du Commerce salue le retour à la légalité, la société brassicole affirme agir dans le respect des lois.

«Nous ne glisserons pas sur le terrain politique sur lequel ils veulent nous conduire». C’est ce qu’a laissé entendre une source proche de Guinness jointe au téléphone hier en fin de journée. Ce responsable approché par le reporter du quotidien Mutations qui voulait en savoir plus sur le sort de la nouvelle grille tarifaire publiée Guinness au début du mois d’avril 2012 et contestée par le gouvernement, a confié que la suspension ne va durer que le temps des négociations entre la direction générale de cette entreprise brassicole et le gouvernement. «Nous suspendons l’augmentation des prix pour 15 jours le temps que la direction revienne à la table des négociations avec le gouvernement. Mais nous tenons à rester sur la voie du droit», martèle-t-il. Le ministre du Commerce, répondant à Guinness qui lui a fait part de la mesure de suspension de sa grille tarifaire, se réjouit de cet acte et note l’engagement de l’entreprise «à revenir à la légalité républicaine en appliquant à nouveau les barèmes tarifaires validés par l’administration, conformément aux dispositions pertinentes de l’Ordonnance N0 72/18 du 17 octobre 19732 portant régime général des prix». Luc Magloire Mbarga Atangana se dit disposé à reprendre les discussions interrompues le 1er avril dernier. En effet, c’est le 1er avril dernier que les prix des produits Guinness révisés à la hausse de 10% sont rentrés en vigueur. Au lieu de 800 Fcfa, il faut désormais débourser 850 Fcfa pour une bouteille de Guinness de 65cl et 600 Fcfa au lieu de 500 Fcfa pour une bouteille de Gold Harp de 65 cl. Dans le même temps, les produits tels que Malta Quench, Malta Guiness, Smirnoff Ice, Satzembrau, Pilsner Pride et Gordon Spark connaissent chacun une hausse de prix de 50 Fcfa. Syndicat A ce sujet, Joseph Togo, le directeur des ventes de la société brassicole, dans une circulaire adressée aux responsables des débits de boisson a donné les raisons qui ont motivé la décision: «Afin de nous ajuster à l’inflation endémique qui s’applique sur un grand nombre de nos matières premières sur le marché international, il nous est apparu nécessaire de procéder à une révision de la grille des prix des produits Guinness sur l’ensemble du territoire camerounais». Un argument balayé par le ministère du Commerce, qui dans une correspondance adressée au Dg de Guinness, va trouver les justifications de l’entreprise brassicole «sujette à caution». Car, précisait le secrétaire général dudit ministère, «les prix des carburants et du sucre soumis à l’homologation préalable par l’administration sont restés constants au cours des trois dernières années». C’est dans ce contexte que le Syndicat national des exploitants des débits de boisson du Cameroun (Synedeboc) va entrer dans la danse, en dénonçant la décision de Guinness Cameroon de procéder à la hausse des prix de ses produits. Le communiqué de presse signé du secrétaire général Synedeboc le 11 avril dernier demande même aux membres de ce regroupement de suspendre les achats et la vente des produits Guinness. Le Syndicat déplore le fait qu’aucune instance du Syndicat national des exploitants des débits de boissons du Cameroun n’ait été associée au processus de fixation de ces nouveaux prix. Le Synadeboc met en garde les adhérents qui vont s’entêter à vendre les produits Guinness aux prix publiés dans la nouvelle grille tarifaire, sur le risque de s’exposer aux pénalités pendant les contrôles des équipes du ministère du Commerce.