Jean-Baptiste Beleoken, nouveau directeur du Cabinet civil de la Présidence de la république

Par Eugène Dipanda | Mutations
- 17-Jun-2005 - 08h30   67430                      
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Seize ans après avoir quitté le Palais de l'Unité, Jean-Baptiste Beleoken y a effectué un inattendu come-back hier, à la faveur d'un décret signé du président de la République, Paul Biya.
Jean-Baptiste Beleoken Le retour du vieux briscard Le nouveau directeur du Cabinet civil connaît bien les couloirs de la Présidence de la république. L'ancien directeur du Protocole d'Etat vient d'être nommé directeur du Cabinet civil (Dcc) de la Présidence de la République. Il remplace à ce poste Edgar Alain Mebe Ngo'o, qui, lui, a été nommé le 08 décembre 2004 à la tête de la Délégation générale de la Sûreté nationale. Une nomination qui vient mettre fin à six mois de cumul, pour l'actuel patron de la police camerounaise. Quelques instants seulement après la lecture sur les antennes du poste national de la Crtv du décret désignant Jean-Baptiste Beleoken à la Dcc, une foule nombreuse composée d'amis et de parents a pris d'assaut son domicile au quartier Bastos à Yaoundé. Sanglé dans un costume trois pièces de couleur sombre, son éternelle paire de lunnettes aux yeux, l'heureux promu a l'air plutôt jovial. Entouré de son épouse et de quelques-uns de ses fils, il tient à serrer la main à tous ses visiteurs et donne des accolades sans discontinuer. Le sourire en coin, c'est encore lui qui veut se rassurer que tout le monde a une place assise et, surtout, que les rafraîchissements sont servis. On semble revivre ces années 80 au cours desquelles Jean-Baptiste Beleoken dirigeait, avec un air particulièrement sûr de lui-même, le protocole d'Etat. Un rôle qui semblait lui aller comme un gant, et que lui avait confié, en 1980, le président Ahmadou Ahidjo. Le président Paul Biya le maintiendra d'ailleurs à ce poste jusqu'en 1989, date à laquelle les deux hommes se séparèrent "à l'amiable". Expérience Mais, avant de diriger le protocole d'Etat, Jean-Baptiste Beleoken avait déjà roulé sa bosse dans l'appareil de l'administration publique, et occupé plusieurs postes prestigieux au Cameroun et à l'étranger. Recruté en qualité d'agent contractuel du ministère des Finances en octobre 1955, il a tour à tour occupé les fonctions d'agent spécial à Ngaoundéré et à Sa'a, d'adjoint au chef de service de la Solde au ministère des Finances, puis sous-préfet et maire de Bafia en 1960. L'année d'après, Jean-Baptiste Beleoken est appelé à servir loin du Cameroun. De 1961 à 1964, il est le conseiller commercial de l'ambassade du Cameroun à Paris. Il s'installera ensuite au Etats-Unis de 1964 à 1967, où il est fait conseiller économique et commercial du Cameroun à New York. De retour au pays en 1967, l'ancien élève de la Mission catholique de Somo (Ndikinimeki, département du Mbam) et du petit Séminaire d'Akono est successivement nommé directeur des produits de base au ministère du Commerce et de l'Industrie, puis directeur des Affaires économiques et techniques au ministère des Affaires étrangères. Des postes qu'il occupera pendant deux années seulement, puisqu'il est de nouveau appelé à servir au-delà des frontières camerounaises. L'Organisation des Nations Unies l'accueille ainsi, de 1969 à 1973, en qualité de directeur du Bureau sous-régional de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique à Kinshasa (ex Zaïre). Ministre plénipotentiaire de classe exceptionnelle, le fondateur de l'Institut Victor Hugo et du collège Mokala à Yaoundé, du fait de sa grande expérience, est tour à tour nommé, entre 1973 et 1980, ambassadeur du Cameroun à Moscou (Russie), Pékin (Chine), et Bonn (Allemagne). Son passage à l'Ecole nationale d'administration de Yaoundé, à l'Institut d'études politiques de Paris et au St John's University à New Yok aura été déterminante pour pouvoir effectuer ce riche parcours. Né le 7 mai 1932 à Nébolen, dans l'arrondissement de Ndikinimeki, Jean-Baptiste Beleoken est marié et père de 9 enfants. Avant sa nomination à la Dcc, il enseignait à l'Institut des relations internationales du Cameroun et gérait, "à distance", ses deux établissements scolaires privés de Yaoundé.




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