Le premier défi de l'ONEL

Par | Cameroon-Info.Net
- 21-Jun-2002 - 08h30   52270                      
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L'organe de régulation des élections joue sa crédibilité ce dimanche…
La naissance de l'Observatoire National des Elections (ONEL) au Cameroun a mis fin à neuf années d'une gestion controversée des consultations électorales, tout en nourrissant amplement le débat et la controverse politiques dans notre pays au cours de l'année 2001. Promulguée le 19 décembre 2000 par le chef de l'Etat, la loi instituant cet organe fut votée dans le chahut à l'Assemblée nationale. Un vote que les partis politiques de l'opposition ont massivement boycotté, exigeant une Commission électorale nationale indépendante (CENI), plutôt qu'une "pâle copie du modèle sénégalais". Selon les contestataires, les 11 membres de l'ONEL, nommés le 10 octobre 2001 par le chef de l'Etat, M. Paul Biya, appartiennent pour la plupart au Rassemblement démocratique du peuple camerounais, en dépit de la loi qui stipule que les membres de l'ONEL sont choisis "pour leur honnêteté intellectuelle, leur intégrité morale, leur probité, leur impartialité, leur objectivité et leur sens de l'équité et de la justice". Cependant la création de l'ONEL inaugure une nouvelle ère politique, celle de l'instauration du jeu démocratique auquel il a souscrit, le 2 décembre 2001, en menant un tour de consultations des partis politiques, toutes tendances confondues. Les observateurs ont considéré cette démarche de l'ONEL comme un manière de donner la preuve de sa bonne foi, face au recours en annulation déposé par le Social Democratic Front (SDF) à la Cour suprême. En mi-janvier dernier, les membres de l'ONEL avec à leur tête le président Kwayeb Enoch sont descendus sur le terrain pour tenir des séances de travail avec les représentants des partis, les autorités administratives et municipales, des observateurs indépendants. L'objectif de ce périple était également de d'expliquer à tous, son caractère neutre. Plus que les partis politiques et les différents en lice pour la double consultation de dimanche, celui pour qui ont attend des résultats est l'ONEL. L'organe est attendu par tous les observateurs avertis pour soit légitimer auprès de l'opinion publique son statut de régulateur des élections dans notre pays, soit pour confirmer les doutes que bon nombre avaient vis-à-vis de lui et perdre à tout jamais toute crédibilité. Tout ce qui est demandé à l'ONEL et de s'assurer de l'égalité des chances entre les candidats et les partis politiques engagés dans la compétition électorale. Son credo devrait donc être : tous égaux face aux urnes.




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