Une décision du ministre Etame Massoma intervenue juste après la lourde défaite (3-0) du Cameroun devant l'Allemagne hier soir à Leipzig. Récit d'une rupture annoncée...

Chute libre: Winfried Schäfer enfin viré Son éviction était planifiée bien avant la déculottée des Lions (3-0) hier à Leipzig. Le match amical Allemagne-Cameroun était à peine achevé hier à Leipzig, autour de 22h30, que la radio nationale annonçait d'importantes décisions du ministre de la Jeunesse et des Sports. Siegfried David Etame Massoma a décidé de mettre fin au contrat du sélectionneur national de football, l'Allemand Winfried Schäfer, qui courait jusqu'à la fin de la prochaine Coupe du monde ''Allemagne 2006''. Le Minjes, dans la même soirée d'hier, a également dissous la Cellule administrative provisoire des équipes nationales de football. Tout porte à croire que le décisions du ministre de la Jeunesse et des Sports étaient déjà signées au moins 24 heures à l'avance, et n'attendaient que la fin du match Allemagne-Cameroun (qui s'annonçait difficile pour les Lions indomptables) pour être officialisées. Hier, deux quotidiens, Cameroon Tribune et Le Messager, avaient clairement annoncé que cette rencontre pourrait être la dernière de Schäfer à la tête de l'équipe du Cameroun. Le coach des ex champions d'Afrique est limogé pour mauvais résultats et insubordination. ==>{{{=CIN-GOOGLE-ADSENSE=}}}<== Depuis quelques semaines, après le piteux match nul du 9 octobre contre le Soudan lors de la quatrième journée des éliminatoires couplées Coupe du monde/Coupe d'Afrique des nations 2006, son employeur (le Minjes) s'était mis à la recherche de son successeur. Non sans se mettre à imaginer les scénarios de son limogeage. Des techniciens étrangers ont ainsi été approchés en Europe par des collaborateurs du ministre. Mais, c'est comme si la tutelle du football camerounais hésitait à se séparer du sélectionneur national, par peur d'assumer les conséquences pécuniaires inévitables de cette rupture unilatérale de contrat. Pourtant, le torchon a continué à brûler entre les deux parties, qui s'accusent mutuellement. Pas plus tard que lundi dernier, Schäfer a confié à la presse allemande qu'il ne supportait plus les interférences du Minjes dans ses choix. Selon lui, un jour le ministre l'appelle pour lui dire d'aligner Souleymanou dans les buts parce que Kameni n'est pas bon; un autre jour le même ministre l'appelle pour lui dire d'aligner Kameni parce qu'il joue déjà en Espagne... Faut-il se réjouir de ces décisions prises tard hier soir par Siegfried David Etame Massoma? Oui, parce que c'est ce que nous n'avons eu de cesse de demander dans ces colonnes depuis la fin de la dernière Can en Tunisie, et même plus loin, après la désastreuse Coupe du monde 2002 au Japon. Impuissances A l'époque, la Fécafoot et le Minjes nous avaient répondu, en choeur, qu'ils en avaient mare de l'instabilité à la tête de l'équipe nationale. En février dernier, après la Coupe des nations, les patrons de Schäfer étaient impuissants, pris à leur propre piège puisqu'ils avaient renouvelé le contrat du sélectionneur peu avant le début d'une compétition que les Lions indomptables, tenants du titre, allaient quitter en quart de finale. Une cécité incompréhensible, alors que tous les observateurs voyaient que l'Allemand est sur une fausse route. Oui, l'acte du Minjes, qui rompt avec l'inertie dans laquelle il s'est moulé depuis sa nomination le 23 avril dernier, peut encore permettre de sauver les meubles: l'électrochoc est susceptible de provoquer le réveil des Lions dans les éliminatoires en cours du Mondial et de la Can 2006. Cependant, le tout n'est pas de limoger un coach incompétent sur le tard. Encore faut-il mettre en place une organisation professionnelle dans la gestion de l'équipe nationale. C'est déjà bien que le nouveau patron, ait dissous cette absurdité de "Cellule administrative provisoire des équipes nationales", un héritage encombrant de Bidoung Mkpatt. Le quel ministre, ne l'oublions, est à l'origine de la spirale du désordre dans cette sélection. C'est lui qui déchargea le coach à succès Pierre Le chantre de ses fonctions en juin 2001, puis recruta Winfried Schäfer en septembre de la même année, non sans grever au passage le budget de son ministère par le recrutement fantaisiste d'un certain Robert Corfou dont on ne parle pas beaucoup parce qu'il ne sert simplement à rien. Le ministre Etame Massoma a encore beaucoup de chantiers, à commencer par la succession de Schäfer et le balayage de tout le poulailler.