Nécrologie: Décès du Ministre Justin NDIORO

Par Jean François CHANNON | Le Messager
DOUALA - 29-Jan-2007 - 08h30   89888                      
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Après moult supputations, la funeste nouvelle s’est confirmée. Justin Ndioro est décédé...
Ce qui n’était que rumeur hier à Yaoundé s’est confirmé dans la soirée, aux informations de 20 heures de la CRTV. Justin Ndioro est mort. A son domicile au quartier Bastos régnait un lourd silence. Silence de détresse. Le vigile qui veille au grain à l’intérieur de la concession n’opposait qu’un “ non ” cinglant à ceux qui venaient aux nouvelles. Et pourtant, la rumeur ne cessait de faire le tour de la ville : dans les villas cossues comme dans les chaumières et les gargotes. Par coups de téléphone et de bouche à oreille, il se confirme que le ministre Ndioro est mort en France où depuis plusieurs mois, il a été évacué. Une vérité que ses parents et amis avaient du mal à admettre. A l’instar de cette famille Bafia au quartier Etoa Meki : “ On nous dit que le ministre est mort en France des suites de cancer. Nous ne savons pas si c’est vrai. Mais vous savez, il n’y a pas chez nous de fumée sans feu. Nous attendons la dernière volonté de Dieu. Ceci dans l’angoisse ”, commente une élite originaire de Kiki, village qui vit naître le ministre Justin Ndioro.
Dans la communauté Tikar de Yaoundé dont Virginie Ndioro, l’épouse du ministre est originaire de par sa mère, c’est aussi le désarroi. “ Toutes les indications font croire que notre beau-frère n’est plus en vie en ce moment. Pour l’instant, il nous est difficile de dire quoi que ce soit. Nous n’avons pas pu joindre notre sœur qui est actuellement en Europe auprès de son mari. Nous attendons en priant sachant que notre beau-frère est très malade ”, explique l’air désemparé une élite de Ngambé Tikar, qui continue sa confidence en indiquant que la plupart de ses frères auraient reçu des coups de fil très alarmants depuis 48 heures. Né il y a presque 60 ans, Justin Ndioro est ingénieur diplômé de la prestigieuse école Centrale de Paris, option électromécanique. Il fait partie de la première génération des ingénieurs électromécaniciens recrutés à l’ex-ministère de l’Equipement, devenu depuis ministère des travaux publics. Après y avoir fait ses premières armes dès son retour au Cameroun, il est détaché à la Sonel d’alors où il a occupé le poste de directeur général adjoint, puis à la société Alucam dont il fut le directeur général jusqu’au début des années 90. Nommé ministre des finances dans le gouvernement Hayatou, il en sortira quelques années après, remplacé par son Secrétaire d’Etat d’alors, Antoine Tsimi. Mais Justin Ndioro ne reste pas longtemps loin du sérail, puisque le chef de l’Etat le rappellera comme conseiller spécial à la Présidence de la République. Puis ce sera le retour au gouvernement, d’abord comme ministre de l’Economie et des finances, puis ministre du développement industriel et commercial, avant le ministère du plan et l’aménagement du territoire ; Très proche de Paul Biya, Justin Ndioro retourne à la présidence, comme ministre chargé de Missions. Au déclenchement de l’opération épervier en février 2006, il ira assurer l’intérim du ministère des Mines, dont le titulaire du poste Alphonse Siyam Siewé est débarqué et placé en garde-à-vue. C’est à ce moment que la maladie qui le tenaillait déjà s’est accentuée. Plus d’une fois, la nouvelle de sa mort a traversé Yaoundé, voire d’autres villes du pays comme une traînée de poudre. Hier 28 janvier, c’était la dernière.




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