Le latéral gauche du Werder de Brême dit mettre officiellement un terme à sa collaboration avec les Lions.
Le sélectionneur par intérim Jules Nyongha vous accuse de " choisir " les matches auxquels vous devez prendre part. C'est ainsi que nous n'avez pas répondu à la convocation contre la Guinée équatoriale…
Je voudrais profiter pour lever un équivoque : lors du match Cameroun-Guinée équatoriale du 7 octobre 2006, j'ai reçu une convocation signée de Jean Lambert Nang. Mais quelques jours après, j'ai reçu un autre fax dans lequel j'étais censé attendre ; on me disait que l'entraîneur me ferait signe en cas de désistement d'un joueur. Bref, j'étais sur la liste d'attente après qu'on m'ait convoqué.
Et contre le Togo, le 7 février 2007…
Il s'agissait d'un match amical. Monsieur Nyongha dit que je n'ai pas justifié mon absence. Si Jean-Lambert Nang, qui avait signé cette convocation était encore à la Fécafoot [Fédération camerounaise de football], il aurait pu confirmer ou infirmer ce que je dis. Puisque la veille de cette rencontre, il m'avait appelé. Je lui avais dis que je ne pouvais pas aller au Togo car je ne pourrais pas être de retour à temps dans mon club. Le samedi suivant le match Togo-Cameroun, nous [Werder, son club] avions un match important. Nous devrions rencontrer le 2ème du championnat pour une place de leader. Et mon entraîneur m'avait fait savoir qu'il avait besoin de moi pour ce match capital.
C'est toujours un plaisir pour moi d'enfiler le maillot de l'équipe nationale. Mais contre le Togo,, il s'agissait d'un match amical et que dans le même temps, je préparais un match important avec mon employeur.
Pourquoi ne l'avoir pas expliqué ainsi à l'entraîneur ?
En tant qu'entraîneur, il aurait bien pu m'appeler. Mais il ne l'a pas fait. J'apprends qu'il dit qu'il n'avait pas les unités pour appeler Wome ; mais il en avait pour appeler d'autres joueurs, les " cadres " de l'équipe… Pourtant, si tant est, je peux également revendiquer le titre de " cadre ". Puisque dans la génération actuelle, après Song, c'est moi le plus ancien en sélection nationale. Les autres viennent après.
Votre carrière internationale semble avoir pris un sérieux coup au lendemain du match Cameroun-Egypte du 8 octobre 2005. Depuis lors, quelle est la nature de vos rapports avec vos coéquipiers ?
Publiquement ou en privé, aucun d'entre eux n'a jamais réagit depuis que j'ai manqué ce fameux penalty. C'est le vide autour de moi depuis ce soir-là. J'ai été surpris et profondément affecté de cette façon d'agir de mes coéquipiers. Notamment de la part de ceux que l'on appelle " cadres " de l'équipe nationale aujourd'hui. Et cela s'est poursuivi avec les entraîneurs. Après le penalty manqué, on ne me convoque plus et on ne me dit pas pourquoi. Du jour au lendemain, je suis banni de l'équipe, sans raison.
Cela n'empêche que lorsqu'on vous a convoqué, vous n'êtes pas venu. Et le sélectionneur a évoqué la possibilité de recourir à des sanctions telles que prévues par la Fifa…
J'enverrais un courrier dans les tous prochains jours à la Fifa [Fédération internationale de football association] pour l'informer de ce que je ne jouerai plus jamais avec la sélection nationale. En effet, il [le sélectionneur] aurait bien pu utiliser ces voies de recours prévues par les texte de la Fifa s'il m'avait convoqué. Mais il ne l'a pas fait. Donc, moi j'anticipe. Je ne joue plus avec l'équipe nationale. Je vais informer la Fifa de ma décision. Si l'entraîneur veut, il peut toujours demander à la Fifa de me sanctionner. Mais je ne sais pas sur quoi il va s'appuyer pour motiver sa demande.
Propos recueillis par B.M.B.
Chrono : L'affaire Wome Nlend L'entraîneur - sélectionneur de l'équipe nationale de football du Cameroun, Jules Frédéric Nyongha, a raison de rappeler que son rôle est de sélectionner des joueurs devant participer aux matches de ladite équipe et non de s'expliquer sur la non sélection de tel ou tel joueur. Mais, à moins de jouer les naïfs, il a tort de s'imaginer que la non convocation en sélection, en ce moment, du défenseur international du Werder de Brême Pierre Wome Nlend, est une banale affaire qui a été grossie exagérément par les médias. D'abord, partout dans le monde, si le sélectionneur - personnalité publique- fait son équipe suivant son libre-arbitre, il a le devoir de s'expliquer sur ses choix. Un exercice qui n'a rien de dégradant ni de draconien dès lors qu'il a été recruté pour ses compétences d'entraîneur de haut niveau. Un maître dans l'art d'expliquer ses choix, populaires ou non, est le Français Claude Le Roy, sous les ordres duquel Jules Nyongha fit ses débuts comme entraîneur national adjoint. Le Roy était capable, arguments techniques à l'appui, de vous convaincre de son choix de faire jouer Omam-Biyik libero, Kana-Biyik avant-centre ou Patrick Mboma milieu récupérateur à des occasions précises, ou de ne pas convoquer au même moment Bell et Nkono dans les buts! Le football est un sport de masse qui se joue devant des millions de paires d'yeux; il est vain de croire que l'entraîneur peut en confisquer une part de son mystère. Pour revenir à l'actualité, le sélectionneur par intérim a finalement donné son explication sur la non convocation de Pierre Womé Nlend pour le Cameroun - Liberia du 24 mars 2007: il attendait d'avoir une discussion avec le joueur avant de le convoquer à nouveau, après que ce dernier eut décliné la sélection lors des deux derniers matches des Lions indomptables, en septembre 2006 contre la Guinée équatoriale à Yaoundé et en février 2007 contre le Togo à Lomé. M. Nyongha affirme mordicus qu'il n'a reçu aucune pression, ni de certains joueurs ni de quiconque, pour constituer sa liste de 20 joueurs qu'il assume entièrement. C'est son droit, mais il n'empêchera personne de s'étonner de voir que deux des meilleurs joueurs camerounais en activité (Wome et Emana) sont, pour l'un banni et pour l'autre devenu roue de secours, dans l'équipe du Cameroun… Cette nouvelle affaire Womé -car c'en est une- montre à l'envi qu'il y a un grave déficit de communication interne au sein de l'équipe nationale. Pour le coach, le joueur n'a jamais fourni d'explication sur ses absences lors des deux dernières convocations. Le joueur fait savoir qu'il attendait des clarifications après la polémique qui avait suivi le penalty raté en octobre 2005 face à l'Egypte et qui le priva de la Can 2006 en Egypte; il croyait avoir obtenu ces clarifications après sa rencontre de janvier dernier avec le ministre Augustin Edjoa des Sports et de l'Education physique, et s'attendait donc à renouer avec les Lions indomptables dès le prochain match. D'où sa colère après sa non convocation et sa décision de ne plus porter le maillot des Lions indomptables. Question : le sélectionneur adjoint n'était-il pas au courant des démarches entreprises par le ministre des Sports, dans un souci d'apaisement et de réconciliation, pour ramener le joueur Wome dans le giron de l'équipe nationale? Quel que soit le bout par lequel on prend cette affaire, et même si l'on peut comprendre la fierté de l'entraîneur de faire l'équipe qui lui plaît avec des "combinaisons" gagnantes que lui seul maîtrise, nous affirmons que le traitement qui est réservé à Pierre Wome Nlend depuis juin 2002 dans cette équipe du Cameroun dont il est l'un des hauts cadres indiscutables, est injuste. Songez qu'un ministre des Sports, Bidoung Mkpatt, l'avait déjà banni de la sélection à cette époque, le rendant responsable de la grève des joueurs qui immobilisa l'équipe pendant quatre jours à Paris sur la route de la Coupe du monde Corée-Japon 2002! N'oublions pas qu'un autre ministre des Sports, Philippe Mbarga Mboa, interdit au coach Artur Jorge de le sélectionner pour la Can 2006, à cause du penalty qu'il rata le 8 octobre 2005 contre l'Egypte et qui coûta au Cameroun la qualification à la Coupe du monde 2006! Souvenons-nous que pour cette histoire ordinaire en football de penalty raté, des spectateurs -dont certains sont incapables d'accomplir le devoir civique d'acheter leur ticket d'accès au stade- bombardèrent de cailloux le véhicule transportant Wome, d'autres multiplièrent des menaces contre sa famille. Avouons que c'est trop lourd à porter pour un homme, même s'il était fait de roc ou de fer forgé! C'est trop injuste pour un joueur, aujourd'hui devenu le mouton noir de la sélection, mais qui a tout de même remporté la Can juniors en 1995 en compagnie de Geremi Njitap, qui a été un élément moteur de la Dream Team vainqueur des Can 2000 et 2002 et du tournoi olympique 2000. Et qui, en ce moment où l'on veut le mettre sur la balance avec un jeune joueur de D2 en France dont personne ne peut témoigner de l'éclat subit, aligne des performances de haut rang dans un grand club d'Europe. Le sélectionneur a peut-être raison sur ce point : cela ne s'explique pas ! Emmanuel Gustave Samnick
Chrono : L'affaire Wome Nlend L'entraîneur - sélectionneur de l'équipe nationale de football du Cameroun, Jules Frédéric Nyongha, a raison de rappeler que son rôle est de sélectionner des joueurs devant participer aux matches de ladite équipe et non de s'expliquer sur la non sélection de tel ou tel joueur. Mais, à moins de jouer les naïfs, il a tort de s'imaginer que la non convocation en sélection, en ce moment, du défenseur international du Werder de Brême Pierre Wome Nlend, est une banale affaire qui a été grossie exagérément par les médias. D'abord, partout dans le monde, si le sélectionneur - personnalité publique- fait son équipe suivant son libre-arbitre, il a le devoir de s'expliquer sur ses choix. Un exercice qui n'a rien de dégradant ni de draconien dès lors qu'il a été recruté pour ses compétences d'entraîneur de haut niveau. Un maître dans l'art d'expliquer ses choix, populaires ou non, est le Français Claude Le Roy, sous les ordres duquel Jules Nyongha fit ses débuts comme entraîneur national adjoint. Le Roy était capable, arguments techniques à l'appui, de vous convaincre de son choix de faire jouer Omam-Biyik libero, Kana-Biyik avant-centre ou Patrick Mboma milieu récupérateur à des occasions précises, ou de ne pas convoquer au même moment Bell et Nkono dans les buts! Le football est un sport de masse qui se joue devant des millions de paires d'yeux; il est vain de croire que l'entraîneur peut en confisquer une part de son mystère. Pour revenir à l'actualité, le sélectionneur par intérim a finalement donné son explication sur la non convocation de Pierre Womé Nlend pour le Cameroun - Liberia du 24 mars 2007: il attendait d'avoir une discussion avec le joueur avant de le convoquer à nouveau, après que ce dernier eut décliné la sélection lors des deux derniers matches des Lions indomptables, en septembre 2006 contre la Guinée équatoriale à Yaoundé et en février 2007 contre le Togo à Lomé. M. Nyongha affirme mordicus qu'il n'a reçu aucune pression, ni de certains joueurs ni de quiconque, pour constituer sa liste de 20 joueurs qu'il assume entièrement. C'est son droit, mais il n'empêchera personne de s'étonner de voir que deux des meilleurs joueurs camerounais en activité (Wome et Emana) sont, pour l'un banni et pour l'autre devenu roue de secours, dans l'équipe du Cameroun… Cette nouvelle affaire Womé -car c'en est une- montre à l'envi qu'il y a un grave déficit de communication interne au sein de l'équipe nationale. Pour le coach, le joueur n'a jamais fourni d'explication sur ses absences lors des deux dernières convocations. Le joueur fait savoir qu'il attendait des clarifications après la polémique qui avait suivi le penalty raté en octobre 2005 face à l'Egypte et qui le priva de la Can 2006 en Egypte; il croyait avoir obtenu ces clarifications après sa rencontre de janvier dernier avec le ministre Augustin Edjoa des Sports et de l'Education physique, et s'attendait donc à renouer avec les Lions indomptables dès le prochain match. D'où sa colère après sa non convocation et sa décision de ne plus porter le maillot des Lions indomptables. Question : le sélectionneur adjoint n'était-il pas au courant des démarches entreprises par le ministre des Sports, dans un souci d'apaisement et de réconciliation, pour ramener le joueur Wome dans le giron de l'équipe nationale? Quel que soit le bout par lequel on prend cette affaire, et même si l'on peut comprendre la fierté de l'entraîneur de faire l'équipe qui lui plaît avec des "combinaisons" gagnantes que lui seul maîtrise, nous affirmons que le traitement qui est réservé à Pierre Wome Nlend depuis juin 2002 dans cette équipe du Cameroun dont il est l'un des hauts cadres indiscutables, est injuste. Songez qu'un ministre des Sports, Bidoung Mkpatt, l'avait déjà banni de la sélection à cette époque, le rendant responsable de la grève des joueurs qui immobilisa l'équipe pendant quatre jours à Paris sur la route de la Coupe du monde Corée-Japon 2002! N'oublions pas qu'un autre ministre des Sports, Philippe Mbarga Mboa, interdit au coach Artur Jorge de le sélectionner pour la Can 2006, à cause du penalty qu'il rata le 8 octobre 2005 contre l'Egypte et qui coûta au Cameroun la qualification à la Coupe du monde 2006! Souvenons-nous que pour cette histoire ordinaire en football de penalty raté, des spectateurs -dont certains sont incapables d'accomplir le devoir civique d'acheter leur ticket d'accès au stade- bombardèrent de cailloux le véhicule transportant Wome, d'autres multiplièrent des menaces contre sa famille. Avouons que c'est trop lourd à porter pour un homme, même s'il était fait de roc ou de fer forgé! C'est trop injuste pour un joueur, aujourd'hui devenu le mouton noir de la sélection, mais qui a tout de même remporté la Can juniors en 1995 en compagnie de Geremi Njitap, qui a été un élément moteur de la Dream Team vainqueur des Can 2000 et 2002 et du tournoi olympique 2000. Et qui, en ce moment où l'on veut le mettre sur la balance avec un jeune joueur de D2 en France dont personne ne peut témoigner de l'éclat subit, aligne des performances de haut rang dans un grand club d'Europe. Le sélectionneur a peut-être raison sur ce point : cela ne s'explique pas ! Emmanuel Gustave Samnick